CHAPITRE IIILes prisonniersLe prisonnier continua sa route, jetant autour de lui des regards dédaigneux, tout en s’étonnant de l’air calme et heureux de la ville. Récemment, avec une reconnaissance de uhlans trop aventurée dans les forêts de l’Argonne, il avait été surpris par une embuscade des alpins ; son cheval tué sous lui l’avait livré sans défense ; c’était plein d’un profond étonnement qu’il avait traversé la France, conduit au dépôt de Tours assigné par l’autorité militaire pour son internement. Au lieu d’une population affolée, d’une misère rageuse, d’un désordre tragique, il avait vu le calme et le travail dans les champs, il avait trouvé l’abondance, n’avait relevé que des paroles d’énergie et de confiance. Les journaux qu’il lisait lui montraient Paris indemne, Nancy gardé, Ve