Richard KANVANTÔ, un jeune fort !

3096 Words
ÉPISODE 05 RICHARD KANVANTÔ Je suis Richard KANVANTÔ. Je me suis toujours battu pour avoir ce que je veux, même si je ne suis pas encore parvenu à faire de mes rêves une réalité. À vingt-neuf ans, je vis seul et toujours sans emploi. Dans cette situation de précarité, ce n’est pas facile de joindre les deux bouts. Je vis dans un taudis qui ne dit même pas son nom, mais je me réjouis pour ce que j’ai au moins, car à ce jour, je ne suis pas compté parmi les sans domicile fixe de ce monde. Pas encore ! Comme de nombreux jeunes de mon âge, je suis un gros débrouillard. Il n’y a que de ça que je vis au quotidien. Du coup, je ne néglige pas mon business. Je ne cherche pas à gagner des amitiés pour le moment. Je ne cherche pas non plus à vivre au-delà de mes moyens au risque de me tirer des ennuis de merde qui ne sont pas les miens. Un nouveau jour vient de se lever et me voici déjà dans la ville avec mon sac à dos rempli de mes petits articles que je vends. Nous sommes déjà nés et la souffrance fait partie de ce monde. Nous n’avons donc pas d’autres choix que de souffrir pour réaliser nos rêves. La vie est dure mais il faut avancer. Je viens de tomber sur un passant que je dois convaincre à payer mes articles. Dans mon travail, je bavarde beaucoup et ce n’est pas pour rien. Il faut être stratège, car en matière de vente, il faut savoir attirer et retenir l’attention du client par des paroles mielleuses et parfois drôles. J’en ai aussi pour moi. Suivez : Moi : Bonjour mon frère ! Je te trouve assez élégant et bel homme ce matin. Oh ! Mon client : Merci beaucoup à toi ! Moi : Il y a de quoi ! J’ai de très bons articles pour toi mon frère ! Regarde ! Mon client : Non c’est bon. Bonne vente ! Moi : Ah mon frère ne parle pas comme ça. Regarde ! J’ai de très bons déodorants et des parfums pour hommes à petits prix. Tu es bien habillé, mais tu ne sens pas bon. Ça rabaisse trop ta personnalité ! Supposons que tu croises une rayonnante fille avec des atouts tellement généreux aux coins de la rue qui fait gonfler ton pantalon ! Tu l’arrêtes mais elle ne sent rien sur toi à part ton odeur corporelle ! C’est un point en moins pour toi mon frère. Un vrai homme doit sentir frais et bon ! Sais-tu que la simple odeur de ton parfum peut te faire gagner son cœur sans que tu n’aies besoin de faire des discours à la longueur d’UNE SI LONGUE LETTRE de Mariama Bâ ? Tu peux également l’acheter et l’offrir à cette fille que tu dragues depuis des lustres et elle ne te voit pas. Ça va t’ouvrir les portes de son cœur ! On appelle ça la clé du bonheur mon frère. Héhé ! The key to hapiness pour déverrouiller son cœur. Regarde celui-ci par exemple ! Il s’appelle Sauvage. C’est de la marque Dior et ce n’est pas tout ! Tu vois ceci ? Lui c’est Bleu de Chanel et ça dure longtemps sur tes habits, même après lessive. Sois un homme classe frère ! Ne reste pas loin de la tendance frérot. Mon client : Waouh ! Tu sais vanter tes articles dis donc ! Moi : Tu as peut-être raison mais ce ne sont pas des mensonges. Tu es mon premier client de la journée alors ne me laisse pas comme ça. Prends quelque chose pour te faire plaisir, mais aussi pour me souhaiter une bonne journée frère. Mon client : Et ils coûtent combien chacun ? Moi : Ce n’est pas du tout cher. C’est douze mille l’unité, mais comme c’est toi et tu es encore mon premier client de la journée, je te ferai une remise de deux mille francs. L’unité te revient donc à dix mille francs et les deux te coûteront… Mon client (Me coupant) : Non non c’est bon. Je ne sais même pas si je vais prendre un avant de dire deux mon ami. Et puis c’est trop cher ! Je ne sais même pas si c’est de la camelote ce que tu as là. Dix mille pour un seul parfum ? Koyiii ! Mon frère : Ah mon frère ! C’est la qualité supérieure ! Tu veux me décourager ce beau matin-là ou quoi ? Dix mille pour un parfum de ce genre ce n’est pas cher. Les vrais connaissent son prix et sa force de frappe. C’est la même chose avec ce qui se vend à la pharmacie, mais là-bas c’est plus cher que ça ! Tu peux aller vérifier après. Tous mes articles sont certifiés original. Je ne te mens pas là. Mon client : Bon tu sais ce qu’on va faire ? Tu vas me vendre et prendre mon numéro et après je te rembourserai. Actuellement, je n’ai aucun rond frère. Ok ? Moi : Tu es bien tiré comme ça et tes poches sont vides ? Si c’est pour prendre à crédit là, tu peux revenir demain. Aujourd’hui ce n’est pas faisable. Désolé hein ! Mon client : Je n’avais pas fait le programme ! Tu as des ceintures Dior sur toi ? Moi : Tu n’as pas pu payer les parfums et c’est les ceintures que tu vas payer ? Avec tout ce que j’ai dit, tu es incapable de prendre un article. Tu n’as pas pitié de l’homme toi. Quand tu auras l’argent un jour-là, cherche à me voir ! Ciao ciao. Non mais franchement ! Avec tout ce que moi j’ai dit, c’est pour me laisser entendre qu’il n’a pas d’argent et qu’il n’a pas prévu prendre des parfums ! Des clients comme lui, j’en rencontre chaque jour que Dieu fait. Mais là là, ce n’est pas du tout un bon signe. C’est l’annonce d’une mauvaise journée ! Ça me déçoit. Je continue ma route et un peu loin, je croise un autre client qui m’arrête : Client : Bonjour monsieur ! Je peux savoir ce que vous vendez ? Moi : Un peu de tout hein. Des parfums, des ceintures, des désodorisants et des déodorants, des cartes de recharge. Ça dépend de ce que vous voulez payer vous. Client : Les parfums m’intéressent beaucoup, sauf que mon choix de parfum est très pointu et même à la pharmacie, je n’ai pas pu l’avoir la dernière fois. Tu vois ! Moi : Avec moi, il y a toujours tout ce que le client veut. Client : Je veux Terre d’Hermès comme parfum élément. Moi : Ah ! J’ai épuisé déjà tout le stock. Client : Dommage ! J’en étais sûr ! Moi : Mais je peux vous proposer autre chose que vous allez aimer. Tenez ! Client : Waouh ! Du Clive Christian ! C’est combien ? Moi : Dix-huit mille, c’est son prix en principe ! Mais pour ne pas trop bavarder, donnez quinze mille et je vais vous le liquider mon bon monsieur ! C’est le last. Client : Ok ! Vends-moi aussi un papier mouchoir. Voilà les clients que j’aime. Ils ne discutent pas trop avant de payer. Malgré qu’il n’ait pas trouvé ce qu’il désire, il a quand même accepté ce que je lui ai proposé. Avec d’autres, il faut bavarder jusqu’à ce que ta corde vocale se casse et puis rien. Au même moment, je rencontre un ancien et fidèle client qui passait. Il me salue : Client : Salut mon gars ! Moi : Bonjour mon frère. Ça fait longtemps hein ! J’ai des nouveautés hein. Client : Des nouveautés hein ? Moi : Bien sûr ! J’ai tout ce que tu aimes. Même de quoi te rendre plus viril. Client : Tu es terrible ! Je n’en veux pas de ça encore. Montre les parfums. Moi : Attends ! Tiens celui-ci. C’est Wanted By Night ! Client : Non, non. Ça ne sent vraiment pas trop fort. Moi je veux plutôt Rumba. Moi : Mon frère ! Refais la visite technique à ton nez ! Cette eau de parfum s’appelle Wanted By Night. Tu pompes un peu seulement, ça peut durer sur toi jusqu’en deux mille trente-quatre. C’est le spécialiste en chef même qui te parle ! Client : Je n’en veux pas. Toi et tes stratégies fallacieuses là, c’est Rumba je veux. Moi : Oh mon frère, tu es têtu hein ! Je n’ai pas...oor ! Oh Fanicko mon artiste ! Client : Ooooh De Jésus ! Non je n’y crois pas ! Moi : Ooooh ! Client : Balance-nous un petit a capella ! Allez fais plaisir à tes fans ! Moi : Oh bey bey ! C’est mon jour de chance aujourd’hui on dirait là Seigneur ! Fanicko : Blue Diamond ! Oh na na eh ! I am legendary oh oh oh ! Je viens de très loin ; mais les hommes n’ont pas l’idée eh eh ; ils ont tout dit ils ont dit que le succès ne pouvait pas me saluer ; mister, mister Blaaz a validé eh eh ! Tous mes sons ont catonnés eh eh onh onh onh, car je suis un enfant béni béni, ils ne peuvent pas le nier. Mes ennemis le feu va prendre sur eux, ooh oh, les jaloux le feu va prendre sur eux, ooh oh oh. Ce n’est même pas la peine de me souhaiter du mal, je suis un enfant de Dieu. Mes ennemis le feu va prendre sur eux, ooh oh, les jaloux le feu va prendre sur eux, ooh oh oh. Ce n’est même pas la peine de me souhaiter du mal, je suis un enfant de Dieu. Oh l’Homme est mauvais, enh enh, est mauvais, enh enh, est mauvais, est mauvais, Oh l’Homme est mauvais, enh enh, enh ennnh ! Oh l’Homme est mauvais, enh enh, est mauvais, enh enh, est mauvais, est mauvais, Oh l’Homme est mauvais. Allez ! Maintenant battez les mains ! Le feu va seulement encore pren-en-dre ! Le feu va seulement encore pren-en-dre ! Le feu va seulement encore pren-en-dre ! Encore encore encore eh ! Le feu va seulement encore pren-en-dre ! Le feu va seulement encore pren-en-dre ! Le feu va seulement encore pren-en-dre (De Jésus) ! Oh l’Homme est mauvais ! Merci les gars pour le soutien depuis deux mille seize avec ‟Mon Bébé” ! Vous êtes une vraie famille. Je vais continuer par vous procurer du plaisir. PATIENT AMOUSSOU Je suis en ce moment en réunion d’affaire avec un partenaire français. Avec mon conseiller d’affaire, nous venons de lui soumettre un contrat de production d’une série de roman qu’il souhaite produire ici au Bénin. Il est en train de lire les clauses contractuelles. J’espère qu’il va signer ce contrat. Il y a trop de talents à valoriser : Mon partenaire : Bien ! J’ai lu le document et après la visite de votre imprimerie et de la maison d’édition, je peux vous dire que vous avez des arguments et des personnels hautement qualifiés et très professionnels. Vous avez des machines toutes neuves, modernes et hautement performantes. Toutefois, j’ai une inquiétude majeure qui se trouve au niveau de vos tarifs. Ce sont des tarifs qui sont un peu trop élevés comparativement à d’autres imprimeurs du pays. Sérieux. Mon conseiller d’affaire : Ok d’accord ! Mais là ce sont des tarifs qui seront revus après la signature du contrat. Du coup, vous n’avez pas à vous soucier monsieur. Moi : Exactement ! Je le confirme ! Ce sont là des prix de principes, mais qui toutefois restent négociables tenant compte de la taille du marché proposé. Oui ! Mon partenaire : Donc vous pouvez toujours les baisser ? Moi : Bien sûr ! Ce sera revu à la baisse ! Parfaitement ! Mon partenaire : Dans ce cas c’est sans soucis. Je considère que le premier point est déjà réglé comme ça. Nous pouvons donc poursuivre les échanges chers amis. Moi : C’est sans problème monsieur DE LAFOI ! Monsieur DE LAFOI : Le second point se trouve au niveau des délais de livraison. Comme je vous l’ai appris, nous sommes une maison d’édition internationale et nous devons vraiment nous montrer exigent sur la question du délai. Je m’attaque beaucoup à ce deuxième point parce que nous travaillons avec de nombreux auteurs béninois et d’ailleurs, dont les parutions de romans ne doivent pas prendre trop de temps. Je parle ainsi parce qu’ils ont une carrière d’écrivain à défendre mais surtout des millions de fans-lecteurs à satisfaire ! Voilà. Moi : Pour ce qui est du délai, le tout dépendra de comment vous aurez rempli votre part du contrat qui nous lie. Pour le reste, j’y veillerai sans problèmes. Oui ! Monsieur DE LAFOI : Vous le dites si bien ! Pour ce qui concerne moi et les auteurs avec qui ma structure travaille, vous n’aurez aucun souci dans le respect des clauses contractuelles. Je voudrais tout de même souligner qu’il faut éviter les choses un peu récurrentes qu’on observe souvent en Afrique. C’est tout, les amis. Moi : Nous allons nous efforcer à ne pas vous décevoir sur aucun point. Promis. Monsieur DE LAFOI : C’est justement ce que nous attendons de vous monsieur. MADAME AMOUSSOU, ALIAS HAUTE TENSION Ruth : Calme-toi grande sœur ! Je t’ai fait venir pour régler la situation. C’est tout. Moi : De quelle situation tu me parles même ? Elle sait bien dans quoi elle s’est mise. Du coup, elle n’avait qu’à prendre des antidépresseurs, des somnifères pour aller mieux. Qu’est-ce qui me regarde-moi dans ses problèmes de santé ? Qu’elle assume les conséquences de ses actes ! Elle est assez grande pour se suffire non ? Elle est dans ses grands airs et c’est toujours elle ! Je te demande de ne plus jamais, plus jamais me déranger pour des futilités de cette facture la prochaine fois Ruth ! N’importe quoi oui. Vous allez rester seules ici pour régler tout cela ! Je n’en dirai pas plus. J’ai été assez long pour leur faire comprendre ma position. Que chacun soit en mesure de porter sa croix. Ma vie à moi n’est pas encore stable pour que je me permette de porter le fardeau des autres. Je n’attends même plus pour entendre quoi que ce soit. Aussitôt que mon discours est terminé, je me lève pour prendre le chemin de sortie. Je n’ai pas mon temps à perdre pour quelqu’un chez qui le bon sens a déserté le forum. Elle est ma fille et puis quoi ? Pendant que je sortais pour rejoindre ma voiture, je vois Ruth derrière moi : Moi : Dis-moi ? Celle-là continue de toujours sortir avec son guindoule-là ? Ruth : Oh grande sœur laisse tomber. Dans la maison-là, chacun gère sa vie. Moi : Ok si tu le dis ! C’est sans soucis ! Je poursuis mon chemin. Je monte ensuite à bord de ma Lexus RX 2020 neuve : Ruth : Humm grande sœur Mélissa ! Tu as une très belle caisse hein ! Ça… Tu ne voudrais pas nous laisser quelque chose avant de t’en aller ? Sois clémente là. Moi : Humm ! Tchrm ! Comme ça toi tu penses que mon argent-là c’est pour vous hein ? Ah. N’allez pas vous trouver un boulot qui pourra vous nourrir hein ! Dès que je dis ça, je n’attends même plus avant de démarrer mon véhicule. Pff ! Ruth : Ah toi aussi grande sœur ! Avec cette belle et grosse voiture tu ne veux rien nous laisser. Regarde le luxe ! En plus, ça sent bon à l’intérieur. Laisse-nous un petit truc au moins ! Toi aussi, s’il te plaît ! C’est toi notre grande sœur Méli ! Moi : Arrête de me flatter ! Ruth : Mélissa ? Moi : Je t’ai dit que je n’ai rien à vous laisser, alors ne perds pas ton énergie. Ça fait un moment que je démarre, mais le démarreur ne répond même pas. Moi : Ounh ! Tu vois ? Là ma voiture ne démarre plus ! Ruth : Mais essaie voir encore ! Moi : Essayer comment ? Je te dis que le véhicule refuse de démarrer ! Tu vois comment je ne fais que le mettre en marche mais rien. Hein ? Toi tu connais quoi même en matière de voiture pour me parler comme ça ? Tu es déjà montée au volant une fois jusqu’à conduire un jour pour dire quoi faire ? Ferme ta bouche ! ...
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