Chapitre 32

1216 Words
Tiziana J'avais été tentée d'annuler mon voyage pour respecter le programme initialement prévu, c'est-à-dire me rendre aux Seychelles avec Giorgio, mais je savais aussi qu'il me fallait prendre du recul pour mieux réfléchir et ces vacances dans ce pays lointain tombaient à point nommé. - Tiziana, dit Carole en me tapotant légèrement l'épaule. Caroline était assise un peu plus à l'avant de l'avion. Le pilote avait donné il y a peu l'autorisation à détacher les ceintures de sécurité. Elle me regardait avec un large sourire. - Ça va ? demanda Caroline avec un sourire aux lèvres. - Oui ça va, lui répondis-je en lui rendant son sourire. Un peu stressée quand même, admis-je tout de même. - Mais non, t'inquiète, tu vas adorer, me rassura Caroline. Nous nous connaissions depuis peu de mois et le courant était bien passé entre nous, mais je n'aurais jamais imaginé entreprendre le voyage dans un pays lointain avec elle juste quelques mois après avoir fait sa connaissance. Je n'aurais non plus jamais imaginé découvrir ce côté obscur de Giorgio. La vie nous surprend toujours, il n'y a vraiment pas de chemin tracé. - Hum, j'ai vu le long b****r que tu as échangé avec Alessandro, raillai-je en lui faisant un clin. Il fallait donc l'amener dans ton bagage en soute. Étrangement, le regard de Caroline s'assombrit à ces mots. - Vous vous êtes disputés après moi ? demandai-je en l'observant attentivement. Je m'étais en effet éloignée pour leur laisser un peu d'intimité, ils allaient quand même être séparés pendant trois semaines. - Non, pas du tout, répondit simplement Caroline en évitant tout de même mon regard. En tout cas, je suis heureuse de rentrer chez moi. - Et moi, je suis contente de venir chez toi. On papota encore un bref moment et Caroline rejoignit sa place. Je pense qu'elle était venue à moi dans le but de me rassurer. Je la suivais quand même presque aveuglement dans un pays étranger. L'escale à Paris passa rapidement et nous étions maintenant installées dans le vol pour Yaoundé. Nous avions réussi à nous asseoir ensemble en suppliant nos voisins respectifs de nous céder leur place. - Qui viendra nous chercher ? demandai-je à Caroline. - Mon frère sera accompagné d'un de ses amis. Ma maman arrivera demain, malheureusement, elle a eu un contretemps et elle n'a pas pu rejoindre Yaoundé à temps. Nous avons préféré qu'elle attende le petit matin pour prendre le bus pour Yaoundé. Ce n'est vraiment pas prudent de rouler la nuit chez nous. - Je vois. Tu sais, je pourrai prendre une chambre à l’hôtel, nous serions peut-être nombreux chez lui. Je ne voudrais pas déranger. - Haha, éclata de rire Caroline. Chez nous, on ne dérange pas. T'inquiète, on va gérer. En plus, maman est là juste pour quelques jours. Elle a ses activités au village et elle n'aime pas s'en éloigner. - D'accord, si tu le dis. - Je le dis, rétorqua Caroline en riant. Nous continuâmes à papoter pendant un bon moment jusqu'à ce que le sommeil ne nous emporte. Carole me raconta les différents mets du Cameroun, me donnant envie de tous les goûter. Nous fûmes réveillées per les hôtesses qui apportaient à manger. On mangea rapidement et très vite le sommeil nous emporta à nouveau. Nous avions dû quitter la maison à 3 h du matin pour réussir à prendre notre vol dont le départ était prévu pour 7 h. Nous étions simplement éreintées. - Nous commençons la descente vers la ville de Yaoundé. Les passagers sont priés d'attacher leurs ceintures de sécurité... La voix du pilote continua à résonner dans nos oreilles tandis que je voyais Carole attacher fébrilement sa ceinture de sécurité. Quelques minutes plus tard, l'avion se posa sur le tarmac de l'aéroport international de Yaoundé Nsimalen. Nous fûmes autorisées à descendre de l'avion après de longues minutes. Nous étions maintenant en train de trainer nos valises vers la sortie de l'aéroport après une longue attente pour les récupérer. - Liam, Liammmmm, hurla Caroline en allant se jeter dans les bras de son frère, je suppose. Ce dernier la réceptionna avec un large sourire et la serra un long moment dans ses bras. Il était de taille moyenne, avec une belle carrure. Il se détacha de Caroline et la détailla longuement des yeux. Ils se sourirent encore un bref moment avant que Caroline ne se tourne vers un jeune-homme qui était près de son frère. - Bertrand, dit Caroline en faisant une brève accolade à l'ami de son frère. - Caro, ça va ? Content de voir, répondit ce dernier avec un large sourire. J'étais restée en retrait pendant tout ce temps. - Venez que je vous présente ma copine. Tiziana, je te présente Liam, mon grand frère. Je levai la tête pour le regarder et mes yeux se perdirent dans des prunelles extrêmement sombres et je perdis mes mots, déjà que je ne savais en quelle langue m'exprimer. J'avais certes de bonnes notions de français, j'avais même essayé de réviser les expressions courantes en français, mais en cet instant précis, j'avais de la peine à articuler le moindre mot. - Euh, euh, bonjour, lâchai-je enfin en prenant la main qu'il me tendait. Je perçus une légère secousse quand ma main vint en contact avec la sienne. Je levai les yeux vers lui et son regard me confirma qu'il l'avait, lui aussi, ressenti. - Et voici Bertrand, le grand ami de mon frère. - Enchanté Bertrand, dis-je en lui tenant la main. - Bonsoir Tiziana, répondit Bertrand en prenant ma main. - Il se fait tard, on devrait se rapprocher des voitures, intervint le frère de Tiziana. Bertrand et Liam s'activèrent immédiatement et quelques minutes plus tard, nos bagages étaient chargés à l'arrière d'une voiture. Liam s'installa au volant tandis que Bertrand prenait place près de lui. Tiziana et moi nous installâmes sur le siège arrière. Liam sortit quelques minutes plus tard de l’aéroport et s'inséra dans la circulation. Les rues dans les environs de l’aéroport étaient désertes, ce qui était tout à fait normal vu l'heure tardive, presque minuit, pensai-je, mais au fur et à mesure que nous nous rapprochions de la ville, les rues se remplissaient de plus en plus et le bruit environnant attira mon attention. Je parcourus les rues des yeux pendant de longues minutes en ébauchant un léger sourire. Je tournai ensuite les yeux vers l'avant et mon regard croisa celui du frère de Caro dans le rétroviseur, et je ne sus per quel motif, je me sentis embarrassée. On roula encore un bref moment et Liam ralentit en se rapprochant d'un énorme portail. Il fit un bref coup de klaxon et un gardien se matérialisa en quelques secondes. Ce dernier ouvrit le portail et il se faufila à l'intérieur d'un parking. Il gara la voiture et nous descendîmes tous. Son ami et lui se chargèrent de récupérer nos bagages dans la malle arrière et Liam nous guida vers ce qui devait être son appartement. Il avait à peine tourné la clé dans la serrure qu’une voix stridente attira notre attention. - Liam, chéri, je t'attends depuis un moment, hurla une jeune fille en se jetant dans les bras de Liam et j'eus l'impression de lire de la contrariété dans le regard de ce dernier.
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