Chapitre 18

1356 Words
Caroline J'entrai chez moi et me préparai rapidement quelque chose à manger. Je pris ensuite une douche et m'étendis enfin sur mon lit. Mes pensées me portèrent très rapidement vers Alessandro. Je revoyais son air peiné quand il s'était éloigné. Je décidai de lui envoyer un message. " Ciao Alessandro, tutto bene ?", (salut Alessandro, tout va bien ?" " Ciao Caroline, je vais bien et toi ?" " Ça va, je peux t'appeler ?", demandai-je. " Ok", répondit-il simplement. Je lançai l'appel le cœur battant vers son numéro. - Pronto (allô), entendis-je à l'autre bout de la ligne. La voix rauque d'Alessandro me fit frémir. - Allô, répondis-je d'une voix tout à coup timide. Ça va ? demandai-je à nouveau. - Je vais bien Caro, répondit Alessandro dans un soupir. - Tu es déjà à la maison ? demandai-je pour gagner en temps. - Oui Caro, riposta Ale d'une voix lasse. - Euh, euh, tu voulais me parler ? - As-tu décidé de te remettre avec lui ? demanda Ale d'une voix ferme. - Bien sûr que non, m'exclamai-je d'une voix brusque. - C'est alors quoi le problème avec moi ? demanda Ale, je ne te plais pas ? Tu n'aimes pas les blancs ? - Ale, que tu racontes ? demandai-je d'une voix offusquée. - Caroline, tu devrais avoir compris que tu me plais énormément, dit courageusement Alessandro. Alessandro était assez timide comme personne et je savais ce que ça devait lui coûter de me faire cette déclaration. Il n'ignorait rien du motif de ma séparation avec Thomas et je pense que le fait de voir Thomas très souvent dans notre fac lui avait fait comprendre que ce dernier n'avait pas jeté l'éponge et du coup, il avait décidé de se lancer au risque de laisser passer sa chance. - Euh, euh, balbutiai-je sans rien ajouter. - Caroline, il faut que l'on se parle ouvertement. J'ai pourtant eu l'impression que tu avais apprécié notre b****r, dit Ale d'une voix douce. - Ale, je ne peux le nier, mais d'un autre côté, cela ne suffit pas pour se mettre en couple avec quelqu'un, répondis-je. Un lourd silence s'installa sur la ligne et fut rompu par Alessandro. - Je vois, lâcha Ale d'une voix déçue, je te souhaite une bonne soirée. - Euh merci Ale, à toi également. Je raccrochai le téléphone et me jetai lourdement sur le fauteuil. Je sentais un nœud au niveau de ma gorge. Je savais déjà que ma relation avec Alessandro ne pouvait aboutir à quelque chose de concret, mais pourquoi étais-je aussi déçue ? Alessandro semblait certes mature, mais il était plus jeune de trois ans, ce qui représentait pour moi un frein. En plus, j'avais de bonnes raisons pour ne pas m'engager avec lui. Le reste de la soirée se déroula sous une note sombre. Je me sentais mal après avoir revu Thomas, mais je me sentais encore plus mal pour avoir mis les choses au clair avec Alessandro. J’espérais du fond du cœur que nous réussirons à garder notre amitié intacte. Cette soirée marqua le début d'une semaine à son image : pleine de désolation et d'amertume. J'avais continué à maintenir ma place auprès d'Alessandro pendant les cours, mais ce dernier était très froid avec moi. J'avais été tentée à plusieurs reprises de changer de place, mais j'avais décidé d'être patiente. J'étais certaine que ce mauvais vent entre nous finirait pas passer. D'un autre côté, j'avais Thomas qui m'écrivait sans arrêt et m'appelait constamment. Je l'ignorais la majeure partie du temps. - À la semaine prochaine, dis-je à Alessandro en me levant après avoir fourré mes effets dans mon sac. Nous étions vendredi et nous avions fini le dernier cours de la semaine. Je sortis précipitamment de la fac. Je devais aller bosser et cela m'évitait d'affronter Alessandro, mais je devais admettre que cette situation me pesait énormément. Notre complicité me manquait. J'avais peur d'admettre qu'Alessandro me manquait aussi. Une autre semaine s'écoula ainsi. J'avais entrevu Tiziana un soir pendant qu'elle revenait du boulot. J'étais en train de renter de la fac à pied quand je l'avais vue garer sa voiture à l'entrée de notre immeuble. Elle en était après descendue et était rentrée chez elle. Elle ne m'avait certainement pas vue et j'avais préféré éviter de l'intercepter. Nous étions samedi après-midi et je rentrais du boulot. J'avais travaillé de 10 h à 16 h. Je ne saurais me l'expliquer, mais j'avais une forte envie de voir Alessandro. Je décidai de l'appeler sur un coup de tête. - Allô, répondit Ale après la deuxième sonnerie. Mon cœur se mit à battre très vite. Je ne savais tout à coup plus quoi lui dire. - Salut Ale, marmonnai-je d'une voix embarrassée. Un silence s'installa sur la ligne qu'Alessandro rompit finalement. - T'es où là ? demanda Alessandro. - Euh, j'ai à peine fini de bosser, je rentrais à la maison. - Je vois, pas très fatiguée ? demanda Ale d'une voix douce. - Oui, un peu tout de même. Euh, ça te dirait d'aller prendre une glace ? lâchai-je finalement. Un autre silence s'installa dans la ligne avant que la voix joyeuse d'Alessandro ne le rompe. - Volontieri cara mia, (volontiers ma chère). Où nous retrouvons-nous ? - Euh, j'étais déjà presque arrivée à la maison, je pensais prendre une douche rapide. - Pas de problème, répondit Alessandro d'une voix gaie. Je passe te prendre d'ici une demi-heure, de toute façon, tu n'es pas très loin de moi. - D'accord, à tout à l'heure alors, ripostai-je d'une voix joyeuse. Je me sentais tout à coup presque euphorique, mais une petite anxiété sous-jacente ne me lâchait pas. Ce n'est que pour prendre des glaces après tout, tentai-je de me rassurer. Je filai rapidement sous la douche et en ressortis dix minutes plus tard. J'avais à peine enfilé une paire de jeans et un polo, j'étais sur le point d'enfiler mes sneckers quand j’entendis la sonnette retentir. Je déverrouillai la porte d'entrée de l'immeuble en attendant qu'Alessandro ne sonne à la porte de mon appartement. Ce qui arriva quelques minutes plus tard. Je me rendis à la porte le coeur battant. Je l'ouvris et le magnifique visage d'Alessandro se présenta à moi. Dans ses yeux dansait une flamme qui m'embrasa entièrement. Nos regards s'ancrèrent l'un dans l'autre et comme mus par une force extérieure, on se rapprocha l'un de l’autre et s'ensuivit le b****r le plus doux que j'ai jamais reçu. Alessandro me serra très fort contre lui et accentua la pression sur mes lèvres. Je répondis avec vigueur à son b****r. J'avais l'impression de revivre à cet instant. Le souvenir de ces deux semaines mornes disparut immédiatement. Alessandro me relâcha lentement et plongea son regard dans le mien. Je soutins courageusement le sien. Je crois que ma décision fut prise à cet instant précis. Je me lançais ! Alessandro sembla le lire dans mon regard et un large sourire se forma sur ses lèvres. Il reprit à nouveau mes lèvres avec envie et j'y répondis avec passion. On se sépara finalement avec énormément de difficulté. - On y va ? demanda-t-il avec un large sourire qui le rendit encore plus séduisant à mes yeux. Je hochai simplement la tête, j'avais perdu la voix. Alessandro nous conduisit à un glacier pas très loin de mon quartier. On y passa un moment douceur, chacun mangeait sa glace entre deux baisers. Après le glacier, on se promena dans les ruelles main dans la main. J'avais simplement l'impression de planer. Alessandro et moi étions maintenant installés dans la voiture et nous étions garés à quelques mètres de mon domicile. On recommença à s'embrasser à en perdre haleine. Alessandro se détacha de moi et colla amoureusement son front au mien. - Alors, on est en couple ? demanda-t-il dans un sourire. Je hochai simplement la tête en répondant à son sourire. On échangea un dernier b****r et je descendis finalement de la voiture. J'étais sur le point d’insérer la clé dans la porte d'entrée de l'immeuble quand je vis une voiture inconnue se rapprocher et je découvris avec stupeur les traits de ses occupants.
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