Caroline
Après ma sortie samedi avec Alessandro, nous ne nous étions plus revus. Nous nous étions contentés d'échanger via message. Nous étions maintenant lundi matin et je me rendais en fac. Il était 8 h 30 et le premier cours commençait à 9 h.
J'étais entrée en salle quelques minutes avant le début du cours. J'avais préféré arriver à la dernière minute pour éviter un tête-à-tête avec Alessandro.
Je m'étais assise près de lui et avais simplement murmuré un " Ciao Ale".
Ce dernier avait tourné la tête vers moi et nos regards s'étaient perdus l'un dans l'autre. Nous semblions déconnectés du brouhaha qui régnait dans la salle.
- Ciao amore, (salut mon amour), murmura finalement Ale d'une voix douce.
Je lui fis un sourire et tournai la tête vers le professeur qui était à peine entré en classe. Alessandro tourna lui aussi la tête vers l'enseignant, mais décida de prendre ma main droite dans la sienne et entrelaça nos doigts un bref moment.
Le cours commença et une heure plus tard, le prof nous accorda une petite pause de dix minutes.
- Veux-tu un café ? demanda Ale.
- Oui volontiers, lui répondis-je avec un sourire.
Nous nous levâmes et nous rendîmes dans la petite cafeteria où se trouvaient différentes machines à café. Quelques étudiants s'y étaient en train de papoter gaiement en buvant leur café.
- Un café macchiato comme d'hab ? demanda Ale.
- Oui merci, répondis-je en évitant son regard.
Ale introduisit une pièce et sélectionna le premier café qu'il me tendit par la suite quand il fut disponible. Son café arriva quelques minutes plus tard. Il le prit et le dégusta sans me lâcher un seul instant du regard. Quand on eut fini, il prit nos tasses et les jeta dans la poubelle prévue à cet effet. Il revint vers moi en ancrant son regard au mien.
- Ça va ? demanda Ale d'une voix douce en se rapprochant un peu trop de moi.
- Euh oui, répondis-je avec embarras.
- Tu sais que je ne te laisserai pas changer d'avis, n'est-ce pas ? demanda Ale en se réduisant ultérieurement la distance qui nous séparait.
Toujours sans me lâcher du regard, il approcha son visage du mien et prit mes lèvres dans un tendre b****r. Je répondis à son b****r et Alessandro relâcha mes lèvres en me faisant un large sourire.
- On devrait retourner en cours, dit-il en prenant ma main.
On traversa le grand hall en se tenant par la main. Je fus tentée dans un premier temps d'extraire la mienne, mais Alessandro la maintint fermement dans la sienne. Je n'avais pas envie d'exposer notre relation aussi vite, mais Alessandro n'était apparemment pas de cet avis.
La semaine se déroula ainsi, Alessandro ne se gênait pas pour m'embrasser en public. J'étais assez embarrassée surtout quand je croisais les étudiants africains, car nous les africains, nous n'avions pas l'habitude d'exprimer ainsi nos sentiments.
Nous étions vendredi et nous n'avions qu'un seul cours. Alessandro m'avait proposé d'aller pique-n****r dans un parc près de la fac. Il y avait un bar et nous aurions acheté tout le nécessaire pour notre déjeuner. Alessandro étendit la nappe sur l'herbe et s'y installa.
- Comme tu es belle, murmura Alessandro d'une voix langoureuse.
Il rapprocha son visage de moi et posa ses lèvres sur les miennes. S'ensuivit un doux b****r auquel je répondis totalement. Alessandro inséra ensuite sa langue dans la mienne et me serra contre lui.
- Hum, Ale, nous sommes en public, dis-je en essayant de maintenir mon calme.
- Amore, ce n'est qu'un b****r, répondit obstinément Ale en m'attirant vers lui et en reprenant mes lèvres.
Je me laissai aller et y répondit passionnément. On s'embrassa un long moment avant de se séparer à bout de souffle.
- Ale, j'ai quelque chose à te dire, dis-je sur un ton mi-sérieux. te rappelles-tu que je voulais aller en vacances au Cameroun ?
- Eh oui, répondit Alessandro.
- J'ai fait une réservation et je devrais y aller du 5 août au 25 août.
- Je vois, répondit Ale d'une voix tout à coup triste. Tu vas me manquer, tu sais ?
- Tu vas me manquer aussi, répondis-je sincèrement.
Alessandro avant de devenir mon petit ami, était avant tout mon ami.
- J'ai été toujours curieux de visiter l'Afrique, dit Alessandro d'un air pensif.
Je sursautai à sa phrase avant de décider de l'ignorer finalement, c'était mieux ainsi, mais je me rendis compte qu'Alessandro me regardait avec insistance.
- Euh, ce sera pour une autre fois peut-être, répondis-je évasivement.
On mangea en débattant des faits divers.
- T'as revu ta voisine entre temps ? demanda Alessandro.
Je lui avais raconté ma visite chez Tiziana, les marques de doigts sur sa joue et sa difficulté à déambuler librement. Je lui avais aussi raconté de l'avoir revue avec son petit copain.
- Hum, plus du tout, répondis-je.
- J'espère en tout cas que tout se passe bien pour elle.
- Je l'espère aussi Ale, je l'espère aussi, mais je ne peux m'empêcher d'être inquiète pour elle, dis-je en soupirant.
- Mais tu ne peux rien y faire bébé, essaie seulement de rester attentive au cas où des cris proviendraient encore de son appartement.
- Tu as raison.
On continua tranquillement notre après-midi love. Alessandro était face à moi et nous échangions un autre b****r enflammé quand la vibration de mon téléphone qui était sous mon dos me fit me tortiller sous lui.
- Ale, dis-je en me détachant de ses lèvres, mon téléphone sonne.
Il me lâcha et je pris mon téléphone. Je notai que l'appel provenait de Thomas, mon ex.
- Qui est-ce ? demanda Ale.
Le ton sec de sa voix me fit comprendre qu'il avait, lui aussi, lu le nom de l'appelant.
- Euh, euh, c'est Thomas, répondis-je embarrassée.
- Caro, il est temps que tout cela cesse, s'exclama sèchement Alessandro.
- Oui, je sais, ne te fâche pas bébé, je vais discuter avec lui.
Alessandro se mit à faire la moue.
- Haha, Ale, je t'ai déjà dit que je vais mettre tout au clair avec l...
- Caroline, je ne partage pas, me coupa sèchement Ale.
- Je sais, et ce n'est pas le cas, lui répondis-je d'une voix rassurante.
Je me rapprochai de lui et lui donnai un b****r auquel il répondit froidement, avant de se laisser finalement aller.
Quelques semaines étaient passées et nous étions maintenant en fin d'année scolaire. J'étais en train de sortir de la fac avec Alessandro. Ce dernier me tenait la main quand je sentis que sa prise se resserrait sur ma main. Je levai un regard surpris vers lui et me rendis compte que son visage était fermé. Je regardai devant moi et vis Thomas face à nous. Ce dernier était exactement à la même place que la dernière fois et s'approcha rapidement de moi sans lâcher du regard ma main entrelacée à celle d'Ale. Mon cœur se mit à battre à cet instant. J'espérais que Thomas ne ferait pas de bêtise.
- Caro, dit Thomas en s'approchant de moi et à ma grande surprise, il posa ses lèvres sur les miennes. Je n’arrête pas de penser à notre b****r d'hier.
Le premier moment de surprise passé, je le repoussai fermement en le regardant méchamment.
Je levai le regard vers Alessandro et nos regards se perdirent l'un dans l'autre. Alessandro dut y lire de la culpabilité, car il s'éloigna au pas de course en lâchant brusquement ma main.