Chapitre 12 Le 4 octobre, 20 heures. Au bar d’un restaurant de fruits de mer qu’Augustin Lafargues appréciait particulièrement, le journaliste guettait la venue de son invité. Ne sachant plus si celui-ci s’était arrêté ou non de fumer, il ne voulait pas commettre d’impair en retenant une table dans l’un ou l’autre espace de la vaste salle. Il commanda un excellent whisky, s’autorisa à griller une cigarette - à présent il les comptait, sous l’influence d’un diktat de Philippine - et attendit son hôte. Il lui avait téléphoné l’avant-veille pour le convier à ce dîner. Son interlocuteur, un peu surpris - les deux hommes ne s’étaient pas rencontrés depuis trois mois, et encore de la façon la plus fortuite qui fût - avait néanmoins accepté l’offre avec simplicité. Augustin Lafargues savait qu’