Chapitre 16 : A cœur ouvert…
Nous étions enfin arrivés chez lui, il faisait tard mais il avait insisté pour que nous passions un peu de temps ensemble, j’étais renfermée et je le savais certes mais ce soir vue la façon dont il s’était comporté à mon égard, je réalisais qu’il valait mieux pour moi de tenir tête à mes vieux démons et aller de l’avant, après tout je ne perdrai rien à avancer ne serais-ce qu’un tout petit peu !
Il m’installa dans le salon et me mit de quoi me détendre
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=S1qZj9-G-N0
j’écoutais attentivement chaque parole de cette chanson si touchante, elle pénétrai chacune des parties de mon corps, je pouvais sentir le calme et la paix habiter mon cœur, je fermais mes yeux et me laissais aller au beau mirage de ce cœur de pirate.
J’étais si perdue dans mes pensées que je ne l’ai pas vu venir, il était juste derrière moi me regardant silencieusement et souriant…
-moi : oh ! tu étais là ? désolée, je me suis laissée emportée
-giovanni : ce n’est pas grave je comprends, cette chanson a des effets si particuliers
-moi : oui c’est vrai… j’en suis consciente…
Il s’assit à côté de moi et me prit la main
-giovanni : dis-moi et si nous parlions de ces vieux démons ? allons y pas à pas rien ne presse j’ai tout mon temps je ne dirais rien qui te gêne encore moin une remarque déplacée à ton égard
Je souriais à ces propos et décidais donc de me livrer…
-moi : je ne sais pas comment ça a commencé mais jamais au grand jamais je ne me suis senti bien autour des gens, j’ai toujours eu cette impression que tous les yeux étaient braqués sur moi, avant je n’y accordais pas d’importance mais avec le temps j’ai fini par me murer …
J’ai été victime d’un accident de voiture quand je n’avais que 6 ans, ma grand-mère a perdu la vie sous mes yeux, je l’ai vu s’en aller alors que je n’étais qu’à quelques centimètres, ce jour-là j’ai juré que plus jamais je ne laisserai qui que soit dans la détresse.
Il ne disait rien me laissant parler…
-moi : c’était mon anniversaire, elle était venu parce que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu, elle était si charmante ! sniifff…. Si pleine de vie… pour fêter mon père a décidé de nous sortir un peu et comme mamie adorait ce genre de programme elle est venu avec nous, seulement mon père a fait une erreur, laisser le chauffeur nous conduire alors qu’il pouvait le faire, tout se passait pour le mieux et nous étions tous joyeux !sniff …
Il s’est mis à pleuvoir en cour de route, le chauffeur conduisant imprudemment n’en faisait qu’à sa tête, alors mon père a suggéré de prendre le volant s’il ne voulait plus conduire, mais il a dit que ça allait pourtant ce n’était pas vrai ! il avait menti ! deux minutes après il a fait faux bond sur une chaussée glissante et la voiture a fait un tête-bêche qui nous a conduit dans un ravin ! j’étais derrière avec ma grand-mère mon père a pu se dégager et la première chose qu’il a fait était de me sauver seulement pendant que je criais de toute mes forces : papa ! papa ! mamie saigne ! sauve là !, il m’a répondu qu’il l’a sortirait après moi, si seulement il l’avait sorti avant moi rien de tout cela ne serai arrivé, le temps qu’il me pause hors de la voiture et qu’il aille à son secourt elle était déjà vidée de son sang, tu sais les secours en Afrique c’est loin d’être le top du coup quand il y a des accidents mortels il est peu probable de s’en sortir si ce n’est en espérant que le bon Dieu nous vienne en aide…
-giovanni : je comprends… qu’est-ce qui s’est passé à la suite ? me demanda-t-il
-moi : elle saignait vraiment trop, le chauffeur avait pu sortir maman de là du coup il est remonté voir s’il n’y avait pas de passants, il y a avait un bus qui passait, il l’a arrêté et a supplié aux passagers de nous aider, voilà comment nous avons pu nous rendre à l’hôpital, ma mère était effondrée, moi j’ai eu un genou cassé mon père grâce au ciel s’en est sorti indemne mais ma grand-mère a eu cette malchance de recevoir un coup au niveau de la tête qui lui a causé cette hémorragie et le temps qu’on arrive à l’hôpital elle ne s’en est jamais remise…
On restait silencieux un moment, j’en avais besoin, je réalisais que ce simple incident m’avais rendue aigrie parce que j’en avais après la vie, j’en voulais au monde de m’avoir pris ma grand-mère le jour même de mon anniversaire
-giovanni : pourquoi donc te caches-tu du monde ?
-moi : ma fracture au pied ne s’est pas cicatrisé au sens propre du mot, en fait j’ai gardé des séquelles dis-je… aujourd’hui je ne peux plus marcher des heures, je suis sous traitement d’anti douleurs depuis maintenant trois ans quand mon mal à refait surface, j’ai été déclarée inapte à faire toute activité nuisible à mon corps médicalement même si je force par moment, je me cache sous mes vêtements parce que j’ai une énorme cicatrise qui prône sur le long de mon pied et avec comment ne pas se cacher du monde ?
-moi: Chaque fois que quelqu’un pose ses yeux sur moi je me dis qu’il a vu l’un de mes défauts du coup je fais tout pour éviter cela…
-giovanni : je comprends maintenant, je suis vraiment désolé pour toutes ces peines que tu as dû surmonter toute seule mais la vie continue et il ne faut surtout pas t’en priver ! tu dois vivre pleinement comme toute jeune fille de ton âge ! certes quand on y repense, le passé est l’un des facteurs qui nous freine mais il ne doit surtout devenir un handicap pour toi sinon tu finiras seule et mélancolique crois-moi…
-moi :…
-giovanni : tu sais petit chérie, la vie n’est pas toujours rose, il y a des hauts et des bas pour chacun d’entre nous et c'est de ces propres expériences qu’on témoigne de notre existence, il faut avoir vécu pour y croire et surmonté pour respecter ceux qui y sont déjà passé, moi non plus je n’ai pas eu que du rose dans ma vie, j’en ai eu des hauts et des bas, j’en ai bavé crois-moi mais j’ai compris une chose, c’est que la vie vaut la peine d’être vécue, riche ou pauvre, malade ou bien portant, malheureux ou heureux, qu’importe les état-d’âme n’oublies jamais que la vie vaut la peine d’être vécu…
-moi : sniff…. Snifff….
-giovanni : cesse de t’apitoyer sur ton sort, arrête de te cacher derrière ton ombre, affronte le monde et va de l’avant tu veux ?
-moi : c’est pas si simple tu sais
-giovanni : oui je sais… voilà pourquoi je te le demande dit-il… dis-toi que c’est un défis que tu te lance… fais-en un objectif et une source de vie
-moi toute souriante : tu ne serais pas psy par hasard ?
-giovanni : non ! non ! il se mit à rire de bon cœur avant d’ajouter, je sais juste que vivre ce que tu as vécu à cet âge si innocente que tu étais n’a pas dû être facile, et avec le temps tu as fini par te murer
-moi en baissant ma tête : je pensais qu’en faisant cela je trouverai un peu de paix…
-giovanni : et tu t’es trompé sur toute la ligne…
-moi : malheureusement oui…
Je me rendais enfin compte du mal que pouvaient provoquer, avoir mes sautes d’humeur sur mes proches, je comprenais enfin le sens des mots être soi-même et aller de l’avant, ce soir-là giovanni avait été mon confident, un conseillé hors pair, un bon ami sur qui j’ai pu m’étancher, il m’avait appris que la vie valait la peine d’être vécue qu’il nous soit arrivé un malheur ou non, qu’il fallait surmonter son passé pour aller de l’avant ça faisait beaucoup pour moi mais je devais y arriver et ces dires étaient si vrais que je prenais fermement la décision d’avancer ENFIN…
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-giovanni : tu as faim ?
-moi : un peu oui
-giovanni : ça te dirai un peu de riz avec de la dinde ? je cuisine bien tu sais
-moi : ah oui ? c’est vrai ?
-giovanni : en effet ! mais je vais juste le réchauffer il date d’hier ce plat
-moi : ça ne me dérange pas je veux bien manger
-giovanni : c’est bien ! c’est un premier pas tu vois tu n’as pas refusé ma proposition ce soir
-moi en baissant ma tête : je l’avoue
Il se dirigea dans la cuisine et moi je replongeais dans ma tête, je ne saurais comment vous l’expliquer mais je me sentais soudainement bien dans ma peau comme si un poids en moins m’avait été enlevé, je sentais la quiétude envahir mon corps et mon être tout entier était léger… j’avais osé parler à quelqu’un de mes secrets et enfin je me sentais mieux, je portais ce poids depuis toujours même mes amies n’en savaient rien, chaque soir dans ma chambre en regardant le cadre photo de ma grand-mère je versais des larmes, mais aujourd’hui je ne pensais plus à rien je me sentais juste bien…
Nous avons dîné ensemble, il me taquinait pour voir jusqu’où irait ma zen attitude mais j’ai surmonté l’épreuve, on a rigolé et parlé encore et encore et finalement sans m’en rendre compte je me suis endormie dans ses bras…
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Je dédie cette partie à ma très chère grand-mère que j’aime tant même si un monde nous sépare aujourd’hui je sais que d’où tu es tu peux sentir combien je t’aime, je n’ai jamais cessé de penser à toi et là maintenant c’est par mes écrits que je te souhaite un repos éternel… j’ai eu du mal à te laisser partir, j’ai eu du mal à tourner la page, mais aujourd’hui j’ai enfin accepté le fait que tu sois parti…
J'espère de que de là haut cette chanson te dira combien je ne t'oublie pas...
pour toi mamie...
« Marie-Thérèse NOLA… 1945-1998 »…