Chapitre 4

2596 Words
Chapitre 4 Médiatiquement l’affaire n’inspirait pas trop les journalistes. C’est vrai que la communication de la procureure, Sylviane Guérin, deux jours après la découverte du corps de Clarisse Bonnac, se révélait assez succincte. Pourtant, à l’autre bout de la ville, un futur grand reporter d’une radio locale rêvant d’une carrière internationale sur les champs de bataille du monde entier s’enflammait pour ce fait divers. Gwenann Lefur, élevé dans la celtitude, les cromlechs et les boules de goémon, y décelait le nouveau Da Vinci Code. Un corps déposé entre deux monolithes, la tête orientée au nord, ne pouvait être que le rituel sacré du druide Omohic – pas l’inventeur de la lessive – qui en l’an 1233 fit immoler cent vierges sur le dolmen de Kériaval. Gwenann Lefur assaillit la police d’appels téléphoniques à la recherche d’éléments pour assouvir sa soif lithique, ésotérique, cabalistique et tout ce qui se finit en « ique » sauf électrique, réservé à Claude François. L’hermétisme des questions de Lefur laissait le commissaire Workan pantois. À vrai dire ce journaliste en herbe le faisait chier comme ce n’était pas permis. Pourtant avec son charabia et ses suppositions granitées, Lefur réussit à semer le doute et le trouble dans l’équipe de flics. La révélation tenait en un seul chiffre : le « 9 ». Workan, adepte de la philosophie pyrrhonienne qui dit qu’il n’y a pas de place pour une seule affirmation, eut fort envie de lui faire goûter sa célèbre mandale. Pour le commissaire le doute pyrrhonien est indécision et irrésolution ; il vaut mieux y regarder à deux fois avant de choisir sa botte de foin. Il faut avouer que pour un policier de haut rang chargé de résoudre des énigmes, il eut mieux valu adopter une autre maxime. L’équipe se pencha donc sur la symbolique du « 9 ». Pourquoi ? Parce que Lefur aiguillonna Lerouyer qui se remit à sa règle à calculs. Il découvrit ceci : l’Alignement du XXIe Siècle se composait de : (il distribua à ses collègues les photocopies où il avait accouché le fruit de ses recherches) : 72 colonnes 7 + 2 = 9. Chaque menhir était taillé en carré de 90 cm de côté. La hauteur des pierres culminait à 4,50 mètres. 4 + 5 = 9. Dans une rangée de 9 colonnes l’espacement entre ces dernières était de 1,80 mètre. 1 + 8 = 9. Dans l’autre sens l’espacement entre les pierres était de 2,70 mètres. 2 + 7 = 9. Le rectangle mégalithique affichait des dimensions implacables : 26,10 mètres par 22,50 mètres. 2 + 6 + 1 = 9 et 2 + 2 + 5 = 9. Lerouyer avait conclu que le monument avait coûté 1 620 000 euros, 1 + 6 + 2 = 9. Et que celui qui voulait voir le chiffre cinq ou trois comme symbole pouvait repasser. Workan argua que tout ceci n’était qu’une conception architecturale et que n’importe quel ingénieur ou architecte pouvait concevoir son œuvre en partant d’une donnée mathématique quelconque et qu’en l’occurrence, là, l’artiste avait choisi le neuf. Le commissaire exécrait tous ces films et romans ésotériques, mathématiques, où il fallait être ingénieur pour résoudre l’enquête. De plus, il savait que ça n’existait pas dans la vraie vie, il considérait les assassins comme étant machiavéliques et pas assez cons pour tuer leur victime en récitant le théorème de Pythagore. Lerouyer enfonça le clou : — Le corps a été retrouvé la tête au nord entre le menhir numéro 23 et le menhir numéro 31 au sud où reposaient les pieds. (Le capitaine sourit et enchaîna :) 2 + 3 + 3 + 1 = 9 et ça l’architecte ne l’avait pas prévu ! En outre dans les alignements il n’y a que quatre endroits qui correspondent à ces critères : entre le 5 et le 13, entre le 14 et le 22, celui que je viens de citer où était le corps de Clarisse, et entre le 32 et le 40. Je dis que ce n’est pas une coïncidence. Workan se résolut à effectuer quelques recherches Internet sur la fameuse symbolique du 9. COUP-D’GUEULE, le célèbre moteur de recherche français, indiqua quatre millions trois cent deux milles pages (4 + 3 + 2 = 9). Workan referma aussitôt son ordinateur sans en ouvrir une seule. Leila s’y colla et, les yeux rivés sur l’écran, balança ses phrases à la cantonade : — « Il a été dit que le commencement naît de la fin et le neuf en est l’exemple. » Voilà ! C’est ça ! s’excita la Berbère. C’est vrai que le neuf est le dernier chiffre… L’assassin en mettant fin à une vie veut matérialiser un nouveau commencement. D’ailleurs le 9 comme le 6 a une position fœtale… — Conneries ! la coupa Workan. — OK ! J’ai autre chose : « Pour les francs-maçons, il est le nombre éternel de l’immortalité humaine. » — Mon cul ! dit Workan. — Bon… Ben, j’ai ça : « Pour les Hébreux il était le symbole de la vérité. » — Menteurs ! persifla Workan. — OK, j’ai encore ceci, et là j’ai une légitimité parce que c’est sur l’Islam. En tant que Berbère arabisée et m*******e non pratiquante je suis d’une neutralité absolue. Voici ce que dit l’ésotérisme islamique : « Descendre neuf marches sans chute signifie avoir dompté les neuf sens. C’est également le nombre qui correspondant aux neuf ouvertures de l’homme, symbolise pour lui les voies de communication avec le monde. » Hein ! Ça vous en bouche un coin ? — Pour descendre neuf marches sans se casser la gueule, y’a pas besoin de sortir de Saint-Cyr, dit Workan. Y z’ont qu’à pas mettre de djellaba pour s’embrouiller les pieds. — Et les neuf ouvertures de l’homme ? — Je préfère les neuf ouvertures de la femme. — OK, fit Leila, boudeuse, y’a pas moyen de discuter. — Si ! Mais pas de conneries d’obscurantisme ! — Je veux bien, reprit la Berbère, mais on a rien à se foutre sous la dent… Si Môssieur le commissaire a des idées ? On est preneurs. — Je vous en prie, lieutenant, on n’a pas gardé les vaches ensemble. Roberto et Lerouyer, assis de chaque côté de Leila devant le bureau de Workan, s’auscultèrent du regard. Intervenir or not intervenir, gambergea le capitaine rouquin. The situation allait dégénérer. Le fils d’Irlandais avait gardé de ses ancêtres la faculté de penser à moitié en anglais, mais seulement la moitié. C’est pour cela que ses pensées semblaient incongrues lors de tout raisonnement linguistique, même en rêve. La sonnerie du téléphone mit fin à la chape ouatée et silencieuse qui s’abattait lentement mais inexorablement sur les épaules de l’équipe de flics. — Décrochez ! dit Workan à l’intention de Roberto. — Mais ce n’est pas mon bureau. — Je n’attends pas de coup de fil ! — Mais vous êtes le commissaire, n’importe qui peut avoir envie de vous joindre. — Justement, je n’aime pas que n’importe qui essaye de me joindre. Alors, décrochez ! Roberto se saisit du combiné et le porta à son oreille. Son visage s’éclaircit d’un sourire béat. — C’est le journaliste Gwenann Lefur, il a une révélation à nous faire… — Qu’il aille se faire mettre ! l’interrompit Workan. « C’est vulgaire pour un homme de son rang » dit à voix basse Leila à son voisin de droite, le capitaine Lerouyer, sous l’œil méprisant du commissaire. Roberto calfeutra le micro à l’aide de la main et poursuivit la conversation avec son correspondant : « Comment ça, le soleil ?… Sur la neuvième colonne ?… À son zénith ?… Au solstice d’été ?… Ah dites donc ! Où est-ce que vous allez chercher tout ça… » — Chez Darty ! tempêta Workan. Je vais foutre cette andouille dans une machine à laver et la brancher sur essorage. Quand il aura fini son voyage dans l’espace y fera plus chier personne tellement son cerveau sera tombé dans son calbar écolo fabriqué en fécule de pommes de terre. — Qu’est-ce que je fais ? s’inquiéta Roberto. — Qu’est-ce qu’elle a la neuvième colonne ? demanda Workan. Elle est creuse ? Y a l’armée des Huns qui se cache dedans ? — Non, il dit qu’au solstice d’été le soleil… — Dites-lui qu’on n’a pas vu le soleil depuis au moins six mois dans la région et que le solstice d’été ou le solstice de Noël on est pas près de les voir parce que les nuages ne laissent rien filtrer. Et que si les menhirs voulaient jouer avec le soleil ce n’était pas en Bretagne qu’il fallait les mettre. Maintenant, raccrochez !… Attendez, dites-lui qu’on l’emmerde et qu’on va dynamiter sa p****n de radio s’il continue à nous embêter ! Roberto rapporta les propos de Workan et reposa le combiné sur son socle. — Y a un solstice à Noël ? demanda Leila. — On s’en fout ! claqua Workan. Ses sourcils broussailleux se froncèrent quand il observa ses trois collègues : « Qu’est-ce qu’il y a ?… Qu’est-ce que vous avez à me regarder comme ça ?… J’ai dit une connerie ?… Merde ! Vous y croyez, vous, à toutes ces conneries ésotériques ?… Aux trucs secrets des francs-maçons ?… Aux Templiers qui détiennent des trésors ?… Les machins cabalistiques ?… Les rayons de soleil dans les cailloux ? Les druides, les sorciers, les devins, les marabouts et le grand Manitou ?… Vous y croyez ?… Vous pensez que 3,14 c’est de la magie et que le nombre d’or c’est du caca de pigeon malade qui se transforme en élixir pour soigner le monde ?… b***e de crédules, c’est l’homme dans son cerveau torturé qui a tout inventé pour se donner de l’importance par rapport à son voisin ou à son colocataire… Rien n’existe, sauf les assassins et notre fiche de paie qui est là pour nous rappeler qu’on doit les arrêter. Si maintenant quelqu’un a une question intelligente qu’il la pose ou qu’elle la pose. » termina-t-il en incendiant Leila de ses yeux sombres. Celle-ci rêva. J’ai une envie folle de coucher avec toi. Ce soir, Lucien. J’ai envie. Workan ne capta pas, une preuve de son incapacité dans le domaine de la télépathie. Il soupesa l’épais rapport que venaient de lui remettre ses adjoints. Le fruit du résultat de leur enquête depuis deux jours et demi. Trois pages. Une page par flic. Il leur montra les feuillets en les tendant à bout de bras dans leur direction. — Voyez ! Ça c’est pas de la magie. C’est la triste réalité. Y en a qui multiplient les pains et transforment l’eau en pinard… mais vous, vous ne multipliez pas les efforts. Vous êtes pour la tranquillité des assassins. Surtout ne pas les déranger. Je sais qu’on ne m’apprécie guère dans ce commissariat et dans la vie en général. Mais moi qui ne crois pas à grand-chose, j’ai la hargne tant qu’on n’a pas retrouvé le p****n de s******d qui a fait ça. Il aplatit d’un geste brusque la photo de Clarisse Bonnac sur le bureau. Le visage de la suppliciée apparut encore plus cyanosé sur le cliché que dans la réalité du champ de pierres. Ce cadavre, bien qu’il ne fût pas mutilé, le ramena plusieurs années en arrière, au meurtre et à l’ablation d’organes du corps de sa mère. L’assassin, toujours en fuite, se manifestait tous les ans, le jour anniversaire de l’assassinat, par l’envoi postal d’un morceau d’écharpe imprégné du sang séché de madame Workan. Le commissaire se renversa sur son dossier, étendit les jambes et croisa ses mains derrière la tête. — Alors, qu’est-ce qu’on a de concret qui ne ressort pas de la magie ?… lança-t-il. Si j’en crois votre rapport, capitaine Lerouyer, à part quelques cheveux de Clarisse Bonnac retrouvés dans le coffre de la voiture de son mari, aucun indice matériel n’a été découvert dans l’appartement ? — Non, aucun indice. Elle utilisait la voiture quand elle faisait ses courses et remplissait le coffre de ses achats. Il apparaît donc normal que l’on ait retrouvé quelques-uns de ses cheveux… En conclusion, il y a des traces d’éléments biologiques des deux époux un peu partout sur leurs lieux de vie. — C’est quoi cette histoire de sang ? s’enquit Workan en lisant le rapport de Lerouyer. — Dans la salle de bains le Bluestar a révélé des taches de sang effacées disséminées sur le carrelage. Après examen, le sang s’est avéré être celui de Bonnac qui a déclaré s’être coupé en se rasant. — Mmm, mmm… fit Workan. Il marqua un temps de silence et demanda : — L’enquête de voisinage ?… Des amants, des maîtresses ?… Crime de jalousie ?… Admettons qu’elle avait un amant, il ne l’a pas supporté et a tué sa femme… J’avoue qu’il y a d’autres moyens moins radicaux, mais il faut envisager le pire. Ou encore il a une maîtresse et cette dernière s’est débarrassée de sa rivale. Il faut approfondir cette piste, Lerouyer. — Tout d’abord le couple n’a pas d’enfant. Cette femme a fait une fausse couche il y a trois ans à peu près. Pour le reste, d’après la famille, les amis et les voisins, c’était un couple parfait. — Ouais, c’est ce qu’on dit la plupart du temps. Personnellement la perfection me fait peur… Et vous Roberto ?… (Workan se tourna vers le jeune lieutenant) Ce notaire… Ce Crevier, vous l’avez cuisiné ? Le marcassin des Ardennes déguisé en échassier se tint droit comme une baguette de mikado à qui on avait donné l’ordre de se mettre à la verticale. Il parla lentement pour éviter tout bégaiement. — J’ai pas appris grand-chose, il était absent le jour du drame et m’a dit qu’il entretenait de bonnes relations avec Clarisse Bonnac. Il trouve ce drame affreux et en est parfaitement désolé. — Parfaitement désolé ? — C’est ce qu’il a dit. — Je vais lui rendre une petite visite à cet escroc. Il va comprendre le sens du mot désolation. — Pourquoi, escroc ? s’enhardit Roberto. — Vous ne saviez pas, lieutenant, que la personnalité d’un notaire et d’un escroc n’est pas le fruit d’une concomitance mais une fusion pernicieuse et malsaine pour ne pas dire malfaisante ? rétorqua Workan. On dirait du Cantona, pensa Leila. — Non. — Eh bien maintenant vous le savez !… What else ? — Sa collègue secrétaire m’a informé que Clarisse Bonnac avait quitté son travail vers 18h10… Quant à la Ooo… Objects Wo… World Pipi… Pilalilian !… — Roberto !? — Oui ? — Vous massacrez la langue de Chexpire. C’est inhumain. Reprenez-vous ! — Je disais donc qu’à la OWP, Yvon Bonnac a quitté son bureau vers 18h30 et qu’apparemment c’est un bon élément… D’abord c’est qui ce Pilalilian ? s’inquiéta soudain le lieutenant. Workan se redressa et posa ses mains à plat sur le bureau. — On s’en tape ! Ça doit être un Arménien qui fait du business aux States… Bon ! Reprenons ! Clarisse part d’un point A. Yvon part d’un point B. Tous les deux pour arriver au point C. Malheureusement il n’y en a qu’un seul qui rejoint le point C… Est-ce que le point A et le point B se sont croisés en route ? Est-ce que les deux sont arrivés à destination et qu’une fois sur place le point B a voulu faire le ménage en éliminant le point A ?... (Workan réfléchit) Hélas il reste un gros problème… D’après vous capitaine ? — Le mobile ! — C’est exact ! Le mobile !... Vu de l’extérieur dans un ménage aussi propret, nous ne voyons aucun mobile susceptible d’être imputé à notre ami Bonnac… Alors j’aurais tendance à penser qu’il faut le laisser de côté pour l’instant… Et voilà qu’arrive le caractère épineux… — De cheval ! dit Leila. Workan la fusilla du regard avant de poursuivre : — Je disais donc, voilà qu’arrive le caractère épineux de cette affaire, deux points ouvrez les guillemets : « Le lapin ! »… Lieutenant Mahir, qu’avez-vous trouvé ? Leila bomba le torse et tira sur son pull moulant. Ses seins jetèrent le trouble dans le regard dyschromatopsié du commissaire et lui procurèrent un frémissement entre les jambes. Et puis après tout, pourquoi n’irait-il pas dormir ce soir avec cette jeune provocatrice ? songea-t-il. — Je crois que le lapin est innocent, dit Leila en riant. — Ferme-la ! s’excita Workan. Il soupira avant de continuer. Excusez-moi lieutenant, mais j’en ai marre de ces plaisanteries stupides, poursuivez. Leila Mahir, vexée, marmonna entre ses dents : — Le lapin est en vente libre dans… — Articulez ! Elle continua d’une voix monocorde : — Le lapin est en vente libre dans toutes les grandes surfaces ainsi que dans les magasins de jouets spécialisés et autres bazars. Il est écrit dessus made in China, sous la queue exactement. Je suppose que cet indice intéressant nous met sur la piste d’une fabrication en Chine ce qui nous ouvre une voie royale vers la résolution de notre enquête. — Dégagez ! — Qui ? Moi ? dit Leila en pointant son index droit entre ses seins. — Oui ! Vous ! Sortez ! Workan allia le geste à la parole en désignant la porte de son bureau d’un doigt rageur. La jolie Berbère se leva de sa chaise et, en tortillant des fesses, s’éclipsa. — Elle est quand même bien f****e, balança Roberto. — Vous voulez la rejoindre ? rétorqua Workan. — Heu… Pas vraiment, non ! — Bon, je vais pouvoir continuer. Le rapport du légiste que j’ai ici sur mon bureau indique, comme vous le savez déjà, que Clarisse Bonnac n’a pas été violée et n’a subi aucun attouchement sexuel. D’où l’étrangeté de la mise en scène. Nous savons également qu’aucune fibre de nylon provenant de son collant n’a été retrouvée dans la voiture de Bonnac, ce qui l’innocenterait un peu plus. Ce collant a aussi pu être déchiré sur le lieu de la découverte du corps. Messieurs, je crains que nous ayons affaire à un grand malade. * * * Monsieur William (Dieu qu’il adorait s’être nommé ainsi, il n’aimait pas son véritable patronyme), sourire aux lèvres, fredonna une chanson de Léo Ferré : C’était vraiment un employé modèle Monsieur William Toujours exact et toujours plein de zèle Monsieur William Il arriva jusqu’à la quarantaine Sans fredaine Sans le moindre petit drame Mais un beau soir du mois d’août, il faisait si beau il faisait si doux…
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