Gyda
Cet homme m’énerve encore plus que mon père. Il croit que je vais lui obéir sans me rebeller. Bah, il peut se fourrer son doigt dans l’œil. Je compte bien me sauvée dès que j’en aurais l’occasion. Et même si je ne suis pas sûr de l’endroit exact. Où je me trouve. Il doit bien y avoir une âme charitable qui acceptera de m’aider.
_ Gyda, vous venez. Je vais vous faire visiter les lieux.
_ Qui est votre jarl ?
_ Dans ce village, c’est mon grand-père. Falco Njàll. Mais comme nous faisons aussi partie du clan de son frère, Einar est aussi notre jarl.
_ C’est ridicule, ou votre grand-père et le jarl. Où c’est votre oncle. Mais ça ne peut pas être les deux.
_ Quand une famille est aussi unie que la nôtre, c’est possible.
_ Et qu’est-ce qui vous unit tant ?
_ Beaucoup de chose. Le lien de sang, l’amitié que nous nous portons, le fait d’avoir grandi ensemble. Mais, surtout, c’est notre lien de me… Un lien qui nous unit tous.
_ Vous alliez dire autre chose.
_ Peut-être. Mais c’est ce que je voulais dire. Je voulais employer les bons mots.
_ Mmm… Mon père a entendu beaucoup de rumeurs sur votre clan.
_ Des rumeurs ? De quel genre.
_ Certaine rumeur disent que vous feriez appel à une sorcière, qui vous donnerait l’immunité.
_ Une sorcière, rien que ça.
_ D’autre, disent que vous et les vôtres seraient possédés.
_ Et par quoi, serions-nous possédés ?
_ Je ne sais pas, par quelque chose de maléfique…
_ Toutes ses rumeurs sont fausses. Et si nous sommes si forts, c’est parce que les dieux sont avec nous. Venez, il est temps que je vous présente au autre.
_ Narvi… Vous voulez que nous nous unissions. Pourtant, vous ne me faites pas confiance.
_ Comment ça ?
_ Vous venez de me mentir et sans aucun scrupule. En me regardant droit dans les yeux.
_ Peut-être parce que je ne vous ai pas menti… Du moins, pas vraiment.
_ C’est bien ce que je dis. Vous voulez faire de moi, votre femme. Mais vous n’avez aucune confiance en moi.
Son visage se ferme et il s’approche de moi, me stoppant dans mon élan à le suivre… Sa main se pose sur ma joue et ses yeux dansent entre mon regard et ma bouche. Il a envie de m’embrasser. Ça, j’en suis sûr. Mais le fera-t-il, ça, j’en doute…
_ Voyez-vous Gyda… La confiance, ce mérite. Pour que je vous l’accord, il faudra tout d’abord la gagner.
_ Il en va de même pour vous.
_ Serte, je vous l’accord. Ça va dans les deux sens.
Ses yeux toujours ancrés dans les miens, il finit par me sourire et sans que je m’y attende, ses lèvres se pose sur les miennes. Me volent un b****r. D’abord surprise, je finis par réagir tentant de m’écarter de lui et en lui martyrisant son torse de mes petits poings. Mon geste le fait rire et ça m’énerve encore plus.
_ Espèce d’enfoiré !! Vous n’avez pas le droit de m’embrasser !!
_ Bien sûr que si, je vous l’ai dit. Je ferais tout ce qu’il faut pour vous rendre folle de moi.
_ Allez vous faire pendre !!!
_ J’adore quand vous vous énervez… Vos narines tressautent, c’est trop mignon.
_ Il n’y a rien de mignon dans le fait qu’un homme vous embrasse par surprise !! Vous aviez dit que vous ne tenteriez rien, sans mon accord !!
_ Mais je l’avais. Vos yeux vous ont trahi et ont autant réclamé se b****r que les miens.
_ C’est faux !!!
_ Votre bouche dit cela, mais votre regard dit tout autre chose.
_ Vos n’êtes qu’un sale type !! Aussi stupide que tous ses hommes qui veulent à tout prix obtenir ma main !!!
_ Ah non, je suis différent d’eux.
_ Et en quoi êtes-vous différent, je vous pris ?!!!
_ Eux, veulent votre main. Mais je veux bien plus que ça. Votre main, votre bouche, votre corps. Je vous veux toute entière. Et à la différence d’eux. Moi, j’obtiens toujours ce que je veux.
_ Arrogant !!!
Il rigole et m’attire dans ses bras en moins de temps que je n’ai pour le comprendre et m’embrasse davantage. Alors que je le frappe, il resserre sa prise autour de ma taille et m’emprisonne tout entière. Je hais cet homme de toute mon âme. Et encore plus quand je sens sa langue vouloir franchir la barrière de mes lèvres.
_ Cédé, vous en avez autant envie que moi.
_ Non !! Lâchez-moi !!
_ Dommage, une prochaine fois…
Il me relâche d’un coup et le froid me saisit sans que je m'y attende. Il ouvre une porte et m’invite à entrer.
_ Salut tout le monde.
Il entre et ferme derrière moi. Alors qu’il part saluer une dame, aux cheveux aussi blonds que les siens. Moi, je reste planté là. Un homme aussi grand et fort que lui, dont les traits sont semblables à ceux de Narvi fait son entrée et salut celui-ci.
_ Tu t’es enfin décidé à venir nous rendre visite.
_ Oui, père. Mais je ne peux pas rester trop longtemps.
_ Tu as le temps, après tout. Tu te maîtrises parfaitement.
_ Ouais, mais tu connais Loucinda. Elle ne veut pas nous lâcher avant la maîtrise totale de… Cette partie-là.
Ils tournent la tête vers moi et j’ai comme la sensation que je dérange. Comme s'ils choisissaient leurs mots pour que je ne comprenne pas ce qu’ils disent.
_ En plus, je suis parti sans les prévenir. Seul Kaalv, Ragnar et Bragi sont au courant.
_ Et tout ça pour une femme !! Si au moins, tu nous avais mis dans la confidence. Dit son père.
_ Einar ne va pas être contant… Je crois qu’il risque de venir te secouer les puces lui-même. Dit un autre homme qui ne ressemble à aucun d'eux.
_ Après les avoir secoués moi-même d’abord !! Crie un grand homme aux longs cheveux noirs, au regard sombre et aussi beau et séduisant que Narvi et son père.
_ Grand-père, je prendrai entièrement la responsabilité de mes actes. Mais je me devais d’agir. Cette ordure allait la marier à un homme !
_ Je le sais et ton père le sais aussi. Mais c’est à Einar et Loucinda que tu devras rendre des comptes.
La, je ne comprends plus rien. Ils agissent tous de manière si étrange. Pourtant… C’est comme si, Falco Njàll n’était pas vraiment leur chef et que c’était au l’autre qu’ils devaient obéir et rendre des comptes…
_ Nous en reparlerons plus tard. Ne la laisse pas sur le pas de la porte, dit à cette petite d’entrée. Lui dit son grand-père.
_ Il te ressemble pour certains points. Dit une femme qui faisait son entrée à son tour.
Elle s’approche de lui et l’embrasse. Ce doit être la grand-mère de Narvi. Elle est vraiment très belle…
_ Gyda, je te présente mes parents Edwin et Eydis. Mes grands-parents, Falco et Alana. Et enfin, ma tante Ulrika et mon oncle Audun. Tu connais déjà mon frère, Bragi, il a fait le voyage jusqu’ici avec nous.
_ Et moi, c’est Frida ! Dit une fillette d’environ 6 ou 8 ans.
_ Je n’allais pas t’oublier ma jolie. Dit-il en la prenant dans ses bras.
Il semblait proche de cette petite qui ne le lâchait pas durant tout le dîner. Elle ne peut pas être sa fille, il est trop jeune pour avoir un enfant… Quoique je ne connais pas son âge exact. Et la fillette lui ressemble beaucoup.
_ Frida, il est l’heure d’aller au lit.
_ Oh maman…
_ Embrasse tout le monde et on y va.
Donc, c’est la fille d'Ulrika… Au temps pour moi. J’avais quand même raison, Narvi semble jeune…
_ Merci pour le repas maman. Nous allons nous retirer, nous aussi. Dit-l en se levant.
Je réalise une chose. Ou plus tôt deux. La première, c’est qu’il semble m’attendre pour le départ. Et la deuxième, c’est… Est-ce que je vais devoir dormir avec lui ?? Il me tend sa main et je me lève sans la prendre. Puis m’avance jusqu’à la sortie. Je remercie tout de même dame Eydis pour le repas et nous sortons dans la nuit noire…
Narvi
Sur le court trajet qui mène à ma demeure, j’observe Gyda. Elle semble perdue dans ses pensées. Et j’aimerais, en cet instant, avoir accès à ses pensées.
« Mords-la et tu y auras accès. »
« Mais oui gros malin et après, je fais comment pour lui expliquer mon comportement. »
« Il faudra bien que tu lui dises ! Je ne vais pas rester terré dans le fond de ton esprit, juste parce que notre âme-sœur et une humaine qui n’y connaît rien ! »
« Laisse-moi le temps de préparer le terrain. J’peux pas lui lâcher ça comme ça. Tu me vois lui dire, et au fait, j’suis un loup-garou ! »
« Et pourquoi pas !! »
« T’es fou, elle nous fuira directement comme la peste. »
« C’est qu’elle ne nous mériterait pas. »
« Aller, Night. Ne sois pas idiot. Tu sais qu’il n’y aura jamais qu'elle. »
_ Narvi…
Je suis tiré de ma discussion avec Night par une petite voix. Je me tourne vers elle et la fixe. Elle semble timide tout d’un coup.
_ Ouais ?
_ Ou vais-je dormir ?
_ Vous devrez vous en douter.
_ Non, je ne sais pas.
_ Ça me paraît pourtant évidant. Avec-moi.
_ Mais… Vous aviez dit…
_ Calmez-vous, je ne vais pas vous faire quoi que ce soit. Je saurai attendre la nuit de noces. Nous ne ferons que dormir. Ainsi, vous n’aurez pas froid et vous pourrez vous habituer à être avec moi.
_ Je ne veux pas dormir dans la même couche que vous !!
_ C’est ça ou le sol froid. Libre à vous de choisir.
Je ne sais pas pourquoi je lui parle de cette manière. Peut-être parce qu'elle ne cherche pas à se rapprocher de moi. Elle se fige et me fixe.
« En même temps, elle n'a qu’à être moins conne... » Dit Night
« Parce que tu ne l’es pas toi, peut-être. »
_ Excusez-moi… Si ça vous répugne temps de dormir avec moi… Je vous laisserai ma paillasse…
Elle ne répond pas et attend. Je reprends la route vers ma maison et l’invite à entrer. Une fois à l’intérieur, elle regarde encore une fois autour d’elle. Comme s'y, elle cherchait une autre solution. Je n'en vois aucune, y a qu’une paillasse ici.
_ Aller vous couchez. Lui dis-je sans même la regarder.
Je préfère m’occuper, aussi bien les mains que l’esprit, alors je fais celui qui s’occupe du feu, presque éteins dans le foyer… Demain sera un autre jour.