Chapitre 1
Narvi
Cela faisait plusieurs jours maintenant que nous galopions à travers les plaines. Je commençais à désespérer de voir apparaître le village. Et il nous faisait enfin face…
_ Et maintenant ? Me demande mon petit frère, Bragi.
_ Maintenant, on attend.
_ On attends quoi ? Demanda le frère de Ragnar, Blaise.
_ Qu’il aperçoit Gyda. On ne peut pas foncer tête baissée dans le tas.
_ Ragnar a raison, il faut attendre de savoir où elle est et… C’est elle !
Tous tournèrent le visage vers la fille que je désignais. Il n’aura pas fallu attendre longtemps. Elle était belle à couper le souffle, toute vêtue de blanc…
_ Alors allons y. On s’occupe des gêneurs et toi, de la fille. Dit Ragnar.
À peine eu-t-il dit ça que l’on lançait nos montures au galop. Foncent droit devant nous. Formant un cercle, je ne visais que la fille tandis que mes compagnons se chargeait de décapité quelque tête. Et heureusement pour nous, notre force de loup nous donnait, comme toujours, l’avantage. Les hurlements des villageois se faisaient déjà entendre. Et à peine tourna-t-elle la tête que je l’attrapais par la taille et la placer en travers mon cheval. La ballonnant pour étouffer ses criés et lui ligotant les mains.
_ Njàll !! Éloigne-toi de ma fille, fils de chien !!!!!
_ Ta fille est mienne !! Et je ne te laisserais pas la mariée à n’importe qui !!
_ Je vais te tuer et t’arracher le cœur à la petite cuillère !!
_ Pas avant nos noces !! Adieux vieux fou !! On s’en va !! Hurlais-je en faisant faire demi-tour à ma monture.
On reparti comme on était venu, sous les cris indigner de nos ennemis. Mais aussi sous nos rires. Car on leur montrait clairement que l’on se foutait carrément de leur gueule.
_ Elle n’a pas l’air commode. Dit Ragnar en voyant Gyda gesticulé dans tous les sens.
_ Tu ferais mieux d’arrêté de bouger de la sorte. Ou tu risques de te retrouver les fesses à terre.
La bouche toujours ballonnée, elle tentait de me hurler dessus. Mais je ne m’en préoccupais pas pour le moment… On prit la route du retour. Ragnar était le plus pressé à vouloir rentrer. Sa femme, ma cousine, n’allait pas tarder à mettre au monde leur première enfant.
_ Comment comptes-tu faire avec Einar et les autres ?
_ Je vais l’emmener dans ma famille.
_ Grand-père est d’accord ?
_ Oui… Je l’ai déjà averti. Bon, je ne lui ai pas vraiment dit que j’allais l’enlever. Mais il m’a dit qu’il se chargerait de prévenir Einar.
_ D’accord, alors c’est ici que nos chemins se séparent dans ce cas.
_ Merci pour ton aide Ragnar. Je t’en serais redevable.
_ C’est normal. Blaise, tu rentres avec moi.
_ Ouais.
Tandis que Ragnar et Blaise partaient dans un sens, Bragi et moi partions dans l’autre. J’avais prévenu ma famille de mon projet. Et par égard pour Einar, j’avais demandé à Falco et Edwin de ne pas intervenir. Quand on arriva au village que mon grand-père dirige, tout le monde nous saluèrent. Étant les petits-fils de Falco, tout le monde nous respecter…
_ Et maintenant ?
_ Maintenant, il va falloir que je repose le paquet au sol… Et certainement évité quelques coups.
_ Elle a l’air calmer.
_ Non, elle écoute ce que l’on se dit.
_ Alors bonne chance mon frère.
_ Bragi, Narvi, je ne vous attendais pas avant demain.
_ Bonjour grand-père. Dit-ont tous les deux.
_ Alors, c’est elle Gyda.
_ Oui… Papa est toujours en colère ?
_ Un peu, mais je lui ai expliqué que c’était dans ton intérêt.
_ Merci.
_ J’ai demandé à ce que l’on te prépare une maison. Tu pourras la laisser là-bas. Elle est un peu à l’écart et pas très loin de la mienne ou celle de ton père.
_ Merci grand-père.
_ Tu veux te marier tout de suite, ou tu préfères attendre ?
_ … J’aimerais d’abord avoir son avis. Si ça ne vous dérange pas, je vais lui parler.
_ Bien sûr que non. Bragi, va saluer ta mère. Elle ne t’a pas vue depuis ton départ, je suis sûr que cela lui fera plaisir.
_ Oui grand-père.
Falco et moi marchons vers ma toute nouvelle maison. Je ne suis pas sûr d’y rester longtemps, car j’ai mes habitudes dans le clan d'Einar. Mais ici, j’ai ma famille. Falco ouvre la porte et s’efface, puis il me souhaite bonne chance avant de partir à ses affaires… Quand je la pose au sol, la première chose que je vois, c’est le regard qu’elle me lance. La deuxième chose que je vois, c’est le pied qu’elle tente de me balancer entre les jambes. J’ai juste le temps d’attraper sa cheville et de la faire tomber sur les fesses. Elle rage, mais je la plaque au sol et m’assois au-dessus d’elle…
Gyda
Je n’arrive pas à croire que j’ai été enlevé. Le jour de mes noces en plus. Je ne sais pas si je dois le remercier ou le haïr. Mon père avait prévu de me marier au fils du clan Ngylliar. Une brute encore plus horrible que mon propre géniteur. Mais ses plants n’avaient pas prévu l’arrivée d’un de ses rivaux. Il faut dire que le Clan Njàll est intouchable. Tous ceux qui ont voulu les défier, son reparti soit avec un membre en moins, soit ils sont partis directement au Walhalla. Mais pour l'honneur, je me débats de toutes mes forces. Je ne céderais pas pour autant à ce grossier personnage.
_ Arrêtez de gigoter comme ça, s’il vous plaît Gyda. Vous m’excitez.
Je me fige deux secondes et plonge dans son regard incroyablement bleu. Ses longs cheveux de couleur du blé me chatouillent le visage et ses bras musclés m’empêchent de faire le moindre mouvement. Il est bien plus séduisant que l’homme avec qui je devrais être mariée à présent…
_ Si vous êtes sage, je vous retire le tissu que vous avez sur la bouche… Vous serez sage ?
Ne pouvant pas répondre, je lui fais signe que oui. Ses bras me lâchent les épaules et glisse sous ma nuque, dénouant le foulard qu’il retire de ma bouche… Je n'ai qu’une envie, c’est de lui cracher au visage…
_ Bien, maintenant, je vais vous détacher les mains. Dit-il en m’aidant à me mettre debout.
_ Pourquoi m’avez-vous enlevé ?
_ Je vais tout vous expliquer, si vous le voulez. Mais avant tourner vous.
Encore une fois, j’obtempère et lui montre mes mains. Je sens la lame froide tranchée les cordes et à peine suis-je libéré que je tente de fuir vers l’entrée la plus proche. Peine perdue, je n'ai même pas le temps de toucher la poignée que de grands bras m’enserrent avec force pour me plaquer contre un torse tout aussi puissant.
_ Non, vous restez ici.
_ Lâchez-moi, grosse brute !!!
_ Gyda…
Je lui écrase le pied, le griffe et je vais jusqu’à le mordre. Mais il ne me lâche pas pour autant. Bien au contraire, il resserre sa prise à m’en couper le souffle.
_ Vous allez arrêter et vous calmez. À moins que vous ne préfériez que je vous ramène à votre charmant fiancé.
_ NON ! Ni à lui, ni à personne !!! Je n’appartiens à personne !!
_ Oh si ma belle, vous appartenez bien à quelqu’un… À moi. Dit-il tout contre mon oreille.
Son souffle me donne des frissons dans tout le corps et le rouge me monte aux joues lorsque je sens sa langue glissée dans mon cou.
_ Que me voulez-vous Njàll !!
_ Appelle-moi Narvi. Et je vais être clair. Je veux exactement ce que j’ai toujours voulu depuis le premier jour où je vous ai vu.
_ Mais, on ne s'est pas vu depuis plus de quatre ans !!
_ Exactement, c’est le jour ou…
_ Ou votre clan à cru que les miens garder la fille de l’un des vôtres !!
_ Désolé, mais ma famille avait cherché par tout et…
_ Et qu’est-ce que mon père aurait fait d’elle !! De toute façon, jamais je n’accepterais de m’allier à un Njàll !!!!
_ Vous allez faire bien plus que vous alliez au mien… Vous et moi, nous allons nous marier. Vous êtes miennes.
_ Et vous, vous êtes fou !!!
_ Oui, fou de vous.
Il m’énerve, tout ce que je dis, il le tourne en son sens. Et il m’énerve aussi avec son regard !!
_ Vous préfère vous mariée à l’autre type. Quel âge a-t-il déjà, 36, 37 ans ?
_ Rrrrr…
Sa bouche caresse ma peau à chaque parole et je suis sûr qu’il le fait exprès…
_ Ah non, je m’en souviens. 42 ans.
_ Je n’ai pas demandé à être marié avec lui. C’est mon père qui l’a choisi !!!
_ Justement, aujourd’hui, vous avez le choix. Je vous donne ce choix.
_ En acceptant de vous épouser, vous !
_ En acceptant de me donner une chance. D’apprendre à nous connaître mieux et…
_ Et si jamais on ne s’entend pas. Si vous ne me plaisez pas autant que vous le croyez.
_ Vous êtes sérieuse là ? Vous voulez vraiment me faire croire, que je ne vous fais aucun effet ?…
_ Bah oui… Vous surestimez votre beauté…
_ Vraiment… Dit-il en commencent à se rapprocher de moi.
_ Oui… Vous n’êtes qu’un homme, grand… Et blond…
_ Oui, je le sais… Vous êtes observatrice…
Son visage est de plus en plus proche et plus je recule, plus il avance. Au bout de quelques secondes, mon dos heurte la table et je le vois placer ses deux grandes mains de chaque côté de mon corps. Présent le sien contre le mien… Il est si prêt qu’à chacune de mes respirations, je sens son odeur envahir mon nez…
_ Ce… C’est comme tout viking…. Grand et fort…
_ Je suis donc, comme tout le monde…
_ Oui… Un type des plus banals… Grand, blond et…
_ Fort.
_ Oui, fort… Et… Vous voulez bien arrêter de me regarder avec vos yeux.
_ Je ne peux pas faire autrement, c’est le seul moyen que j’aie de voir. Mes yeux, sont-ils si, dérangent ?
_ Oui, non… Ce sont des yeux tout aussi banals… D’un bleu…
_ Banale. Dit-il en se retenant de rire.
_ Voilà.
_ Dans ce cas, si je suis si banale à votre égard… Pourquoi est-ce que votre cœur bat plus vite que la normale ?
_ Parce que… Parce que… Parce que vous m’avez enlevé et que vous me gardez prisonnière contre mon gré.
_ Mais, vous êtes libre d’aller et venir comme bon vous semble.
_ Bien sûr, personne ne me laissera tranquillement partir pour rentrer chez moi.
_ Sauf si vous voulez mourir ou pire. Vous ne risquez rien ici et personne ne vous touchera, je vous en fais le serment.
_ Personne… Pas même vous.
Il se figea et n’en dit pas davantage. J’avais peut-être trouvé le moyen de le garder loin de moi. Mais pour combien de temps, ça, je n’en savais rien…
_ D’accord, je vous l’accord. Je ne vous toucherai pas. Pas sans votre accord.
_ Vous ne tenterez rien ?…
Pour toute réponse, il se penche et je sens ses lèvres chaudes se poser sous mon oreille, sans pour autant la toucher…
_ Rien, sauf vous séduire et vous rendre folle de moi. Et c’est vous qui craquerez la première. Mais…
_ Ça ne m'aurait pas étonné qu’il y ait un, mais…
_ En échange, vous devez me promettre de ne pas tenter de fuir le village et d’accepté de m’accorder une chance. On est d’accord ?… Gyda ?…
_ Oui… D’accord...
Je ne bougeais plus… J’étais comme suspendu dans le temps. J’ignore comment il avait réussi à tourner ça à son avantage. Mais je venais de lui servir ce qu’il voulait sur un plateau d’argent.