Chapitre 4

1981 Words
Gyda Jamais je n’avais ressenti une telle sensation… Mais la phrase qu’il me dit avant de sortir de la pièce me met hors de moi. Qu’est-ce qu’il croit que je vais lui en redemander ! Non, mais je rêve. Il pense que parce qu’il m’a mis dans tous ses états, je vais lui céder. Alors que je prends conscience de ce qu’il vient de se passer entre nous. Je rabaisse mieux ma robe et descends de la table où il m’avait laissé. Je suis perdu. Comment ai-je pu me laisser faire comme ça ? Mon père aurait honte de moi et mon futur époux, que penserait-il de moi, s'il l’apprenait. Voudrait-il toujours de moi comme épouse ? Je pars vers le fond et m’allonge sur le lit. Honteuse, je laisse mes larmes coulées en silence jusqu’à m’endormir… Je ne me réveille que le lendemain. Quand j’ouvre les yeux et remarque qu’une couverture me couvre, mais pas seulement. En baissant les yeux, je peux remarquer un bras en travers, qui me tient par la taille. Il n’a pas osé ?… Je me tourne doucement et constate, qu’effectivement, il est là, à mes côtés. Dormant tranquillement… Je tente de m’extirper de là sans le réveiller. Mais son bras se resserre davantage autour de ma taille et son corps se presse contre le mien. J’ouvre de grands yeux quand je sens une forme frôler mes fesses… Cette fois s’en est trop, tant pis si je le réveille. Je me dégage des draps et sors du lit en trombe. Je l’entends grogner et sa main part sur son visage… _ Tu pourrais te réveiller plus tranquillement au lieu de te transformer en louve affamée. _ Et vous, vous vous êtes glissé dans le lit alors que j’y dormais ! _ Ouais et alors, c’est mon lit aux dernières nouvelles. _ Et vous… Vous êtes… Votre… _ Quoi ?… Je ne comprends pas un mot de ton badinage. _ Vous êtes emplie de désir que vous ne chercher même pas à dissimuler en vous frottant contre moi ! _ Ahahahahah !!… _ Vous vous moquez par-dessus tout !! _ Désolé chérie. Mais je suis un homme. Et il est normal pour un homme d’être si dure de bon matin. Surtout quand il a un corps de rêve serré tout contre lui. _ Je vous ai pourtant dit que je ne voulais pas dormir avec vous !! _ C’est pourtant toi qui t’es endormi dans mon lit. Tu as vraiment cru que j’allais dormir ailleurs qu’ici, parce que tu t’y trouvais. _ Et je vous prierai de ne pas me tutoyer ! Je ne vous le permets pas !! _ Après ce qui s'est passé entre nous hier, je ne vois pas pourquoi, chérie. _ Je ne suis pas votre chérie !! Et ce qui s'est passé hier, était un simple égarement. Cela ne se reproduira plus, soyez-en sûr ! _ Ça, c’est toi qui le dis… Chérie. Dit-il en se rapprochant de moi. _ Restez ou vous êtes ! _ Et si je n’en fais rien… Si je persiste à vouloir être près de toi. _ Je ne vous le permets pas et… _ Comprend une chose Gyda. Je n’aurais jamais accepté que tu te maries à un autre que moi. Si j’étais arrivé trop tard. Je n’aurais pas hésité à tuer cet homme. Parce que toi et moi, on est fait l’un pour l’autre. _ Je me dois d’obéir à mon père. Et c’est à lui de me choisir l’époux qu’il pense être digne de moi. _ … Oh, c’est papa qui commande tout. Moi qui croyais que tu étais une femme, à savoir ce qu’elle veut. _ Mais bien sûr que je sais ce que je veux et… _ Impossible que tu as oublié notre première rencontre. _ Ça, c’est sûr ! Vous étiez là pour attaquer notre village. _ Non, nous étions là pour essayer de retrouver ma cousine disparue. Et je suis tombé sur toi. Tu portais une magnifique robe rouge, orné de parure symbolique à ton rang. Tes yeux étaient comme deux diamants qui m’avaient transpercé le cœur. J’en ai eu le souffle coupé. _ Moi, je me souviens d’avoir vu un barbare fou furieux qui était rentré sans qu’on ne lui autorise chez nous. Qu’il nous menaçait de ses armes. Aussi jeune étiez-vous, cela ne vous empêche pas de nous montrer toute votre haine contre nous. _ Et pourtant, à cet instant, la seule chose que je me disais, c’était que je devais te revoir. Je devais te protéger. Je me disais que tu étais la femme de ma vie. Gyda, si tu savais le nombre de fois où j’ai désobéi à mon chef pour galoper jusqu’à ton village dans l’espoir de t’apercevoir. J’ai été jusqu’à payer un homme de chez toi afin qu’il garde un œil sur toi. C’est lui qui m’a averti de ta future union avec ce sale type. _ Se sale type et le choix de mon père et il aurait pu apporter tant de choses à notre village. _ Et à toi… Que t’aurait-il apporté ? _ Je…. _ Amour ?… Plaisir ?… Fidélité ?… Bonheur ?… _ Tous ses mots ne sont que des mites. Ils n’ont rien avoir avec la réalité. Et le devoir, l’honneur, qu'en faites-vous ? _ Je me fais le devoir de veiller sur toi. Je me fais l’honneur d’être ton époux. Si seulement tu nous laissais une chance. _ Je ne peux pas aller à l’encontre de mon père. Je ne peux lui apporter un tel déshonneur. _ Un déshonneur ? Être avec moi est un déshonneur à tes yeux ?… _ Je n’ai rien à faire avec vous. Je veux juste rentrer chez moi et… _ Et épousé ce vieux débris ! Gyda, tu n’es rien à ses yeux, qu’une chance de lui donner une descendance. Un moyen d’assouvir ses désirs. Mais crois-moi, les tiens, il s’en contrefichera. _ Ce n'est pas comme si j’avais le choix ! _ Alors passons un marché toi et moi. Je suis sûr et certain que ton père partira à ta recherche. Vu le temps qui s’annonce, il ne fera rien avant la fin de l’hiver. Sauf s’il veut risquer sa peau ou celle de ses hommes. Je me dois de retourner dans le village d'Einar. Tu vas venir avec moi. Et le temps que l’on est ensemble, on pourra faire plus ample connaissance. Et quand ton père sera aux portes de notre village, si jamais tu ne m’aimes pas. Si jamais à ce moment-là, tu veux toujours retourner avec eux. Alors… Alors, je te laisserais partir. Je le regarde avec de grands yeux. Il est sérieux ?… Je ne sais pas quoi lui répondre. Si jamais j’accepte ce marché, qu’elle en serrait les conditions ?… Qu’aurait-il à gagner de son côté ?… Narvi Elle me fixe, de son doux regard… Je ne sais pas si j’ai fait le bon choix… « Le pire des choix !! Tu imagines si elle décide de nous quitter !! » « Je ne l’imagine pas, car tu sais que plus nous passerons du temps ensemble, plus notre lien se soudera. » « Mais ça ne veut pas dire qu’elle nous choisisse pour autant ! Et ce sera la mort assuré pour nous !! » « Je prends le risque. Elle en vaut la peine. » « Et si moi, je n'ai pas envie de prendre le risque. » « Je ne te laisse pas le choix. Tu restes en retrait pour le moment. Aie confiance, la déesse ne nous aurait pas guidées jusqu’à elle, si elle ne nous était pas destinée. » « Tu es bien confiant. » « Oui, parce que j’ai bien l’intention de mettre toutes les chances de notre côté. » _ Qu'en dis-tu ?… Ça me semble correct. _ Qu’avez-vous à y gagner dans ce marché. _ La chance d’être à tes côtés. Mais si ce n’est que pour un temps. La chance que tu finisses par te rendre compte que l’on est fait pour être ensemble et que tu acceptes les sentiments que tu as pour moi. _ Je n’ai aucun sentiment, je ne vous connais pas ! _ Les sentiments que tu auras, en apprenant à me connaître… À nous connaître. _ … Si je vous dis de me laisser partir quand mon père sera là, vous me laisserez partir. Sans faire la moindre histoire ? _ Tu as ma parole. Tu seras libre de faire le choix que TU souhaites. À condition qu’il soit sincère. _ C’est-à-dire ? _ Ce choix ne devra être que le tien. En aucun cas celui de ton père ou le mien. TON choix. _ … D’accord. J’accepte votre marché. _ Génial… Dans ce cas, prépare un sac de provision, nous partons pour le village d’Einar dans une demi-heure. Je vais avertir mon grand-père de notre départ et… Enfin, soit prête dans une demi-heure. Je sors de la maison et part prévenir Falco et mon père. Je demande à ma mère si elle n’aurait pas quelque tenue pour Gyda. Et leur fait mes adieux, en arrivant au village d’Einar, je risque d’en prendre pour mon grade. Loucinda ne va pas me pardonner d’avoir loupé des entraînements. « C’est bon, on est en totale symbiose tous les deux. » « Dit le lui à elle. » « Je tiens à la vie. » « Pff, trouillard. » « On parle de Loucinda, je te ferais dire. Ose dire que tu ne la crains pas. » « Au temps pour moi, tu as raison. » Je prépare les chevaux et part chercher Gyda. Elle semble apeurée par l’animal. J’espère qu’elle sait monter, car sinon ça risque de compromettre notre voyage. _ Rassure-moi tu sais monter ? _ … Oui… Mais je ne les aime pas… Je préférerais ne pas monter. _ Tu viens de me dire que tu savais monté. Ça ira plus vite en aillant chacun notre cheval. _ Et je vous ai dit aussi que je ne les aimais pas ! Je ne veux pas monter seule là-dessus. _ Tu ne vas pas la forcer à monter seule. Si elle veut, elle peut monter avec moi. _ Tu peux toujours rêver, Bragi. Monte sur le cheval que je lui avais destiné. Je fixe mon frère qui se moque de moi. Je grimpe sur mon cheval et m’approche de Gyda, lui tendant ma main pour l’aider à monter. Elle s’en saisit et je la tire d’un coup pour la placer non pas derrière comme elle le pensait, mais devant moi. _ Il vient avec nous ? _ Bien sûr, mon frère est encore plus jeune que moi. Il a plus de choses à apprendre sur la maîtrise que moi. _ La maîtrise de quoi ? _ … De soit… Allons-y. Dis-je à Bragi qui me fait un signe de tête signifiant, que j’ai failli faire une boulette. Bragi passe devant et je le suis de près, cherchant à rencontrer les yeux de ma belle… _ Penche-toi sur moi, ce sera mieux pour mon cheval. _ Mieux pour lui ou pour vous ? _ Les deux. Et ce sera plus confortable pour toi. Elle détourne le regard, mais j’en ai assez vu pour constater que ça la faisait rire. Voir un sourire sur son visage me comble de bonheur. Et je suis persuadé d’avoir fait le bon choix. Tout le long de la route se passe tranquillement. Elle se laisse aller tout contre moi, alors que nous discutons tranquillement. Au bout d’un moment, je ne l’entends plus et constate qu’elle s'est endormie tout contre moi. J’accélère le pas de ma monture pour rattraper Bragi. Quand ils voient qu’elle dort, ils me sourient et on poursuit notre route en discutant tous les deux. Nous devrions arriver au village d'Einar d'ici à la fin de la journée...
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