*** Dans la peau de Zariel ***
J'étais dans ma chambre à siroter mon verre d'alcool, dégoûtée de mes nombreuses recherches pour retrouver ma fille et qui se soldaient par un échec total.
Je ne comprenais pas ce qui se passait. Comment avait-elle fait pour disparaître ainsi sans laisser de traces ?!
Je faisais tourner mon verre que je tenais sur mes deux doigts. Les jambes croisées et la fente de ma longue robe de soie qui tombait sur le côté laissait voir mes jambes belles et séduisant.
Cyrius qui faisait irruption dans ma chambre, se hâta de faire une remarque sur mon charme.
Cyrius : Je vois que l'âge n'arrive toujours pas à venir à bout de ton charme (Dit-il en sortant du miroir)
--- Cyrius ! Tu m'as fait peur. Je t'ai déjà dit combien de fois de ne plus entrer ainsi dans ma demeure, et qui plus est, dans ma chambre ?
Cyrius : Tu me connais, je te trouve toujours plus belle quand je te prend au dépourvu. Mais si tu veux tant que je ne puisse entrer sans prévenir, tu n'as qu'à interdit l'accès de ton portail vers mon royaume.
Cyrius était le prince du royaume de Dis. Un irrésistible charmeur pour qui sa beauté n'avait d'égal que sa puissance et sa rage démesurée au combat. C'était l'archiduc le plus réputé pour son goût pour le martyr. Hommes comme démons, il prenait un plaisir fou à les faire souffrir autant qu'ils pouvaient jusqu'à ce qu'ils meurent.
Cette fougue pour le sang et la douleur était presque comparable à celle de Lucifer lui même.
--- Que me vaut l'honneur de la visite d'un archiduc chez moi ?
Cyrius : Je constate avec effroi que tu te plais toujours autant dans cette petite vie de bourge que tu mènes sur terre. En délaissant ton royaume.
--- Mon royaume n'a aucun souci avec la gouvernance. L'enfer n'a jamais été un endroit qui m'attire. Je ne suis pas pressée d'y aller m'installer.
Cyrius : Eh bien soit. Je suis venu accompagné. Montre toi, humain ! (Ordonna-t-il)
--- Bonjour princesse Zariel, je me nomme Zayir. Ensorceleur et bras droit de Fierna, princesse du royaume de Phlégéthos (En s'agenouillant)
--- Qu'est-ce que cela signifie Mammon ! Je te savais d'un humour noir mais pas au point de laisser entrer un banale humain dans mes espaces ! (Toute irritée)
Cyrius : Écoute d'abord ce qu'il a dire s'il te plaît. Continue humain !
Zayir : Fierna est morte.
Cette nouvelle descendit ma colère et m'obligeait à me redresser.
--- Comment est-ce possible ? Lucifer ?
Cyrius : Oh non ! Il semblerait qu'elle aie été tuée par une humaine aux pouvoirs étranges. Et selon lui il s'agirait d'une jeune femme que tu connaîtrais très étroitement.
Zayir : J'ai entendu l'un de nos assaillant l'appeler Anna.
Mon verre se brisa d'un coup à l'écoute de ce nom...
--- Anna ? Ma fille ?
Zayir : Oui votre majesté. Elle aurait été dotée de pouvoir lui permettant de rivaliser avec la princesse Fierna. C'était invraisemblable. J'ai dû m'échapper pour espérer rester en vie.
--- Où est-ce que ce combat a-t-il eu lieu ?
Cyrius : Tadjoura, en Afrique de l'Est. Les hommes qui accompagnaient cette femme maîtrise l'art du combat et connaisse l'existence du feu greogeois (Fit-il remarquer)
--- Des chasseurs de démons
Cyrius : C'est exact. Et tu sais ce que cela signifie. Puisqu'il s'agit de ta fille, j'ai jugé bon de t'en parler avant de prendre d'assaut leur campement.
Zayir : Nous devons vite agir. Cette femme est une menace pour l'équilibre des neuf royaumes.
--- Comment est-ce que ma fille avait fait pour se retrouver à traiter avec des chasseurs, et maîtriser des pouvoirs qui lui permettaient de venir à bout (Me demandais-je toute intriguée)
Cyrius : Alors, me laisserais tu agir ? Ça fait des siècles que je ne m'étais pas dégourdis les bras au combat.
--- S'il arrive quoique ce soit à ma fille je peux t'assurer que tu n'auras cinq minutes encore à vivre sur ton trône de fer ! (En le fixant)
Cyrius : Ouh ! L'instinct maternel. Alors que comptes tu faire ?
--- La chercher moi-même. Mais avant cela. Est-ce que vous avez déjà consulter Lucifer lui même ?
Cyrius : Tu sais très bien que je n'ai aucun respect pour lui (Dit-il en maugréant)
--- Hmm toujours aussi peu reconnaissant envers celui pour qui tu dois la vie. (Dis-je avec ironie)
Il alla dans le mini bar de la chambre et se servit un verre de scotch qu'il coupa d'une traite.
--- Il est impossible que tout cela arrivé sans qu'il ne soit au courant. Et le seul moyen pour que Fierna puisse être en mesure d'explorer ses capacités aurait été qu'elle le rencontre. Tout cela est louche.
Cyrius : Qu'à cela ne tienne. Tiens moi informé des décisions que tu prendra mais je te préviens déjà. Si cette fille se trouve sur mon chemin je ne me retiendrai pas. Je te laisse le bâtard. Il te sera peut être plus utile qu'à mes sbires (Dit-il en traversant de nouveau mon miroir pour regagner son royaume )
Il me laissa seule avec Zayir qui restait prosterné et attendait la suite de mes ordres.
--- Tu devais compter pour Fierna je suppose. Elle qui a toujours eut beaucoup de mépris pour la race humaine.
Zayir : Fierna est celle qui m'a permis d'être l'homme que je suis. Sans elle. Je ne serais certainement plus en vie. Elle m'a sauvé du coeur amère des hommes.
--- Et tu lui est reconnaissant.
Zayir : Je lui offrirai ma vie. Je dois la venger. Aidez-moi.
--- Pour le moment tu vas me dire tout ce que tu as vécu pendant ce combat et me dire ce que tu sais sur ces hommes.
J'appelais un de mes hommes de mains, qui fut surpris de voir sortir de la chambre un homme dont il ne se souvient pas avoir donné accès.
--- Occupez vous de lui. Rassurez vous qu'il ne manque de rien.
Il sortit de la chambre et quelque minutes plus tard, j'étais devant mon miroir et je demandais une audience avec Lucifer.
Ce qu'il ne tardait pas à accepter.
--- Lucifer mon bien aimée (Dis-je)
--- Baal. Tu sais que j'ai toujours préféré que tu m'appelles ainsi. Lucifer est un nom qui me rappelle ma vie dans cet horrible endroit que les hommes s'aiment à appeler paradis.
--- Mon roi Baal. (Dis-je en me prosternant pour ne pas l'irriter)
Baal : Je t'écoute
--- Fierna est morte. Et à ce qui semblerait se dire, ma fille, ta promise serait à l'origine de cela.
Baal : Et alors ?
--- Je ne comprends pas, pourquoi la laisser agir ainsi. Tu savais où elle se trouvais et pourtant ...
Baal : Qui es-tu donc pour que je te rende des comptes ? (Demandait-il la voix tonitruante)
Je fis profil bas sur sa demande et j'ajoutais
--- Il semblerait qu'elle soit un problème pour l'équilibre des neuf royaumes. Et si nous la laissons faire ....
Il se mit à rire aux éclats et je sentais la terre qui tremblais sous mes pieds.
Sa présence n'avait pas d'égal.
J'eus peur que mon propos l'eût peut être irrité...
Je me mis à le tutoyer pour flatter son égo démesuré.
--- Mon roi que dois-je faire ? Il s'agit de votre promise. Devons nous la laisser se faire berner par ces chasseurs ?
Baal : Qu'elle fasse donc comme bon lui semble. Et si vous voulez la tuer, n'hésitez pas !
--- Seriez-vous en train d'insinuer qu'elle ne vous plais plus en tant que femme et héritière au trône des Avernes ?
Baal : Non bien au contraire. Je voudrais juste voir jusqu'à quand elle me résistera. C'est une créature des plus intéressantes ma chère et tendre.
Sa remarque m'intriguait. On aurait dit qu'il cachait quelque chose.
Je me demandais s'il attendait plus d'Anna...
Baal : Tu peux disposer femme !
Je me relevais et je sortis de cet endroit lugubre et vide de vie.
Insatisfaite de notre échange.
Néanmoins je conclus que je devais la récupérer.
Deux jours plus tard, j'entrais dans mon royaume et je fis appel à des démons et à Zayir
Zayir : Vous êtes sûre de la décision que vous prenez ma reine ?
--- Oui, faites venir Cerbère.
Le chien des enfers...