Le hasard n’existe pas. Peu importe à quel point on a l’impression qu’une circonstance est banale, elle n’est jamais anodine.
Comme ces quelques gouttes d’eau qui nous touchent le visage et nous font lever la tête vers le ciel pour que l’on se rende compte que cela présage une pluie torrentielle.
Telle était l’interprétation que nous devrions avoir sur chacun des messages que l’univers nous envoie.
Nous avions pris la route vers notre campement à Djibouti. J’avais la petite Peggy qui dormait sur mes cuisses et je me rendis compte en regardant mon père qu’il était très anxieux.
--- Qu’y at-il papa ?
Chef : Eh bien, je crains le pire depuis notre affrontement contre Fierna.
--- Comment ça ?
Chef : Après tout nous ne sommes que des hommes, nous avons des limites, contrairement aux démons. Si nous avons remporté cet affrontement c’était grâce à la présomption de Fierna. Mais maintenant qu’ils savent de quoi nous sommes capables, et qu’ils se préparent avant le prochain assaut, je doute fort que nos troupes puisses tenir.
--- Je vois, mais alors qu’est-ce que tu proposes ?
Chef : Nous avons besoin d’alliés. Mais surtout premièrement nous allons devoir nous séparer des femmes et des enfants de notre campement pour éviter qu’ils ne leur arrivent quelque chose. En tuant Fierna, nous avons déclarer la guerre aux neuf royaumes. A tout moment nous pouvons être attaqués.
Je retournais mon visage vers la fenêtre et je repensais à tout cela. La petite Peggy que je tenais tant à protéger se retrouvait être encore plus en danger si elle restait avec moi. Je finis par m’endormir et à la tombée de la nuit, nous arrivions enfin dans notre campement.
La réunion que nous avions tenu avec l’agora le scindait en deux parties. Ceux et celles qui pleuraient les pertes des soldats chères à leurs cœurs et ceux qui prenaient bien la nouvelle de notre victoire contre Fierna.
Mon père annonça ensuite que nous allions désormais devoir nous séparer du reste du campement pour leur sécurité.
Chef : … C’est la raison pour laquelle nous allons devoir nous séparer. De cette manière vous serez en sécurité et vous aurez plus de chance de vivre longtemps. Vous avez cette nuit pour profiter de vos proches et demain aux premières heures de la matinée nous nous séparerons.
Je regardais autour de moi, des femmes et des enfants qui pleuraient et tentaient de faire changer d’avis à leurs ami, amant, frère et papa.
Ils estimaient que c’était une voie trop dangereuse pour eux mais le train était déjà en marche et il nous fallait être beaucoup plus prudent désormais.
Lorsque j’entrais dans la tente de mon père, je l’y trouvais avec Salif et quelques soldats autour d’une carte du globe.
--- Où allons-nous demain ?
Salif : Nous irons vers le Sud-Ouest. Plus précisément en Grèce.
Chef : Nous aurons pour au trop six jours de route. Et quatre dans le meilleur des cas.
--- Mais pourquoi la Grèce ?
Chef : C’est là-bas que se trouve Joshua. Il nous aidera à comprendre les notes laisser par le père de Salif. Mais tu dois aussi savoir deux choses.
--- Lesquelles ? (Demandais-je)
Chef : Nous ne sommes pas le seul campement de chasseurs qui existe. Il y en a qui sont beaucoup plus puissants que le nôtre parmi lesquels celui que possède Joshua.
--- Et c’est quoi la deuxième chose que je dois savoir ?
Chef : Il existe des gens comme toi de part et d’autres dans le monde.
--- Comment ça ? Comme moi ?
Chef : Il existe des humains, comme toi, qui possèdent des pouvoirs surnaturels et dont l’objectif est de mettre un terme au règne de Lucifer. Ils ont su contrôler leurs envies et leurs pouvoirs afin de cohabiter avec les hommes. Là-bas tu te sentiras plus à l’aise.
Salif : Avec eux nous aurons peut-être plus de chances de gagner.
--- D’accord.
Cette nouvelle m’avait donnée le sentiment d'être moins seule. Alors que j’étais dehors à regarder le ciel, la petite Peggy vint me rejoindre.
Peggy : Alors, demain tu partiras loin de moi, c’est ça ?
--- Oui, mais c’est pour ton bien, tu seras plus en sécurité avec les autres.
Peggy : J’ai quelque chose à te montrer.
--- Qu’est-ce que c’est dis-moi ?
Elle m’amena près d’une rivière et alla se tenir au bord.
Elle me regardait ensuite l’air gênée
--- Tu voulais qu’on prenne le bain ensemble c’est ça ?
Peggy : Non.
--- Mais alors, qu’est-ce que c’est ?
Peggy : J’ai juste peur que tu ne m’évites après ça.
--- Hey, tu peux tout me dire. De quoi s’agit-il ?
Tout à coup, je vis l’eau de la rivière ressortir comme un serpent et venir s’enrouler autour d’elle.
J’avais d’abord cru à une attaque d’un démon et je me ruais vers elle pour la sauver
Peggy : Ne panique pas ! C’est moi qui l’ai fait.
--- Quoi comment ça ?
Peggy : Je l’ai découvert avant de te rencontrer. Je ne sais pas comment, mais je suis capable de faire ça et ça aussi.
Elle dirigea ses mains vers le sol et je vis une fleur pousser et germer. Elle tenta ensuite de déraciner un arbre par la seule force de sa pensée jusqu’à ce qu’elle finisse par tomber évanouie.
Je me dépêchais de la rejoindre pour la prendre dans mes bras.
--- Peggy ? Qu’est-ce qui se passe ?
Mon père qui était en train de me chercher, avait pu assister à cette brève scène. Et ajouta
Chef : On dirait que l’univers essaye de nous envoyer des messages. Nous avons peut-être raison d’avoir encore espoir.
--- Comment ça ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
Chef : Cette enfant est sans aucun doute une fée. Dotée de pouvoir de la nature et capable d’interagir avec le futur. Tout ceci n'est pas anodin. Je n’aurai jamais cru que j’en croiserais un jour. Elle viendra avec nous en Grèce (Décida-t-il)
Le lendemain matin nous nous séparions en deux camps. L’un allait vers le nord et le nôtre vers le sud-ouest.
Nous marchions avec quelques pauses en chemin pour récupérer.
Trois jours plus tard, alors que la nuit tombait, Peggy qui était encore plongée dans un profond sommeil depuis l’autre soir, commença à faire de la température.
Elle n’arrêtait pas de paniquer et finit par se réveiller en sursaut et en respirant fort.
--- Qu’est-ce qu’il y a ?
Peggy : On nous poursuit … (Dit-elle en pointant du doigt le chemin derrière nous)
--- Qui nous poursuit ? Où sont-ils ?
Les autres membres s’arrêtèrent et nous regardions tous Peggy qui avait du mal à parler.
Peggy : Je ne sais pas. Ils sont dans nôtre campement. Il y a avec eux un chien à trois têtes et des dents tranchantes.
Salif sortit son document et se mit à le feuilleter.
Chef : C’est lui n’est-ce pas ? (Demanda mon père)
Salif leva les yeux vers l’horizon, tout apeuré.
Salif : Oui. Nous ne sommes pas du tout de taille à l’affronter. Il aura raison de nous en un rien de temps.
--- Nous devons nous dépêcher de rejoindre Joshua ! Comment arrive-t-il à nous retrouver si rapidement ? (Demandais-je)
Chef : Il nous trace à l’odeur.
--- A l'odeur ? Mais qui est-ce chien à trois têtes dont parle Peggy ?
Le gardien des enfers.
=== Au même moment, dans l’ancien campement ===
Démon : Ils sont partis depuis plusieurs jours.
Zayir : Ils ont dû comprendre que nous les rechercheront. Ils essayent de nous semer. Cerbère ! (Cria-t-il)
Du haut de ses neufs mètres, il marchait vers Zayir et le sol tremblait à chaque pas qu’il faisait. Il ouvra la bouche et ses trois rangées de dents du haut se dressèrent, prêtes à déchiqueter la moindre chair humaine qui s’y trouverai coincée.
Zayir sortit un vieux vêtement appartenant à Anna et lui ordonna d’humer l’odeur.
Zayir : Dans quelle direction est-ce qu’ils sont allés ?
Le démon chien huma l’odeur et leva la tête vers le Sud-Ouest …
Zayir : Bien, allons-y !