Tadjoura, la ville ensorcelée

1021 Words
Chef : Pourquoi les roses sont rouges Anna ? --- Je ne comprends pas papa. Chef : Pourquoi les roses sont rouges ? Pourquoi des fleurs aussi belles et agréablement odorantes ont des épines selon toi ? --- … Je ne savais quoi répondre à cette question à connotation philosophique. D’ailleurs, la philosophie n’avait jamais été mon fort depuis l’époque du lycée. Je le regardait comme un animal devant la télévision et j'attendais qu'il me donne la réponse à cette question complexe. Chef : Parce que le monde lui-même est semblable aux roses. Il est beau de loin, mais loin d’être beau. La première force d’un chasseur de démon réside dans sa capacité à ne pas entrer dans le piège de ses yeux. Un chasseur doit toujours se méfier de tout. En restant sur ses gardes, il aura plus de chances de rester en vie. A moins qu’il n’ait à faire à plus fort que lui. --- Je comprends C’était la toute première leçon que j’avais reçu de mon père lorsque je m’entraînais à la chasse aux démons. Mais je n’avais pas encore idées d’à quel point cette leçon était vitale, surtout lorsque tout la vie de plusieurs personnes repose sur une seule personne. Nous étions arrivés à Tadjoura le jour de l’intronisation de Fierna. Nous devions nous donc dépêcher de nous rendre sur les lieux pour empêcher ce c*****e de sang. Nous nous trouvions dans un marché. Chef : Il y aura pleine lune ce soir. Tenez-vous sur vos gardes. Le moment est propice pour les démons. Mais surtout veillez sur les jeunes enfants. Nous allons héberger cet après-midi dans un motel et lorsqu’il fera nuit, nous irons dans la forêt. Récoltez autant d’informations que vous pourrez en attendant. --- D’accord chef ! (Avions-nous répondu) Pendant que nous prîmes la direction du centre-ville pour trouver un endroit où se reposer, une petite fille venait vers moi en criant à l’aide. Des hommes derrière elle la poursuivaient et tentaient de lui faire du mal. Sans aucune explication, elle vint se réfugier près de moi et me somma de la protéger. --- Qu’y a-t-il ? (Leur demandais-je) Hommes : Ceci ne te concerne pas étrangère, remets-nous gentiment cette petite voleuse ! Lorsqu’ils s’avancèrent, je m’interposais entre eux et la petite et je me repris. --- Qu’est-ce elle vous a volé ? Hommes : Du pain et du poisson de notre boutique. Elle mérite une bonne correction ! Ils tentèrent de me bousculer et prendre la petite mais j’insistais en regardant fermement leur boss. Ils ressentirent dans mon regard le danger qu’ils encouraient alors ils se calmèrent. --- Combien font ce qu’elle vous a pris ? (Demandais-je) Ils se concertèrent et me donnèrent un prix qu’ils furent surpris de me voir donner sans broncher. Ensuite ils s’en allèrent. Je me retournais vers la petite et je lui souris. --- Comment tu t’appelles ? (En souriant) --- Peggy ! --- Ce n’est pas un nom d’ici ça ! Mais qu’est-ce que tu fais ici toute seule et pourquoi tu leur as volé de la nourriture ? Peggy : Parce que j’avais faim --- Où est ta maman ? Peggy : Je n’en ai pas. Je suis sans famille depuis plusieurs jours déjà. (Dit-elle en voulant pleurer) Salif : Anna ! Dépêche-toi qu’est-ce que tu fais encore ? (Demandait-il) --- Qu’est-ce qui s’est passé ? Peggy : Des monstres nous ont attaqués et ma famille a péri en essayant de me protéger. Je ne peux plus retourner dans mon pays d’origine et personne ne veut me croire ni m’aider. C’est pour ça que je suis obligée de voler pour vivre. J’avais tellement d’empathie pour elle que je me décidais de la prendre avec moi. Chef : Où vas-tu avec cet enfant ? --- Des démons ont tués toute sa famille. Elle n’a nulle part où aller Chef : Tu sais très bien pourquoi nous sommes là. Elle risque de nous gêner (Le ton flegme) --- Mais elle sera en danger si je la laisse seule. On pourrait l’amener à notre campement une fois la mission terminée. Chef : J’espère que tu ne prends pas cette mission à la légère, la moindre erreur de la part de l’un d’entre nous pourrait faire périr tout le groupe. --- Papa, j’essaye juste de lui venir en aide. Cette petite c’est peut-être moi il y a plusieurs années… Mon père finit par se résigner et m’autorisa à l’amener avec nous au motel. J’avais une chambre à moi, du fait que j’étais la seule fille du groupe. Je partageais ma couette avec la petite Peggy. Sa couleur me rappelait tellement mon enfance que je voulais à tout prix l’aider à se trouver une seconde famille. Si j’avais eu cette chance, alors elle aussi le méritait cent fois plus. Elle n'était qu'une enfant et je voulais lui éviter de passer par ce même destin tragique qu'était le mien. Elle était couchée dans le lit et tenait ma main de toutes ces forces dans mon sommeil. Je devais de temps en temps lui caresser les cheveux pour qu'elle se sente en sécurité. Je la regardais avec tellement d'empathie. Une si belle petite fille. Il était presque dix-sept heures quand j’avais fini par me laisser prendre par un sommeil lourd qui me fit sursauter aux environs de vingt heures. Je remarquais qu’il y avait quelque chose d’étrange. J’entendais très distinctement le son d’une voix apaisante dans la pièce pourtant il n’y avait personne avec moi. Je me levais et je sortis pour trouver d’où venait cette voix et je me rendis compte d’un phénomène étonnant. Tout le monde dormait, même le réceptionniste du motel. Je me suis ruée jusqu’à la chambre de mon père et celle de Salif. --- Qu'est-ce qui se passe ? Salif ! Papa ! Réveillez vous ! Il y a quelque chose qui cloche dans cette ville (En les secouant) Tous dormaient à point fermés, comme si la musique les empêchait de se réveiller. Le silence était d'or et seule le claire de la lune éclairait les rues. Tout ceci ne me semblait pas normal C’était l’œuvre d’un démon.
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