Chapitre IXLe vieillard était calme. Cette auréole de majesté que Dieu met au front des mourants éclatait autour de son visage transfiguré. Il fallut bien que le baron Paul Morgan comprît que son oncle ne délirait pas, et qu’il s’était cramponné à la vie assez pour avoir le temps de lui faire quelque solennelle confidence. – Parlez, mon oncle, dit-il en lui prenant la main, je vous écoute religieusement. – Mon enfant, dit le mourant, tu as gaspillé ta fortune, et, je le sais, depuis près de deux années tu luttes contre la mauvaise fortune, tu vois ta ruine se consommer peu à peu ; je le savais, et je ne suis point venu à ton aide. Peut-être, mon enfant, m’as-tu accusé d’égoïsme, peut-être as-tu méconnu mon cœur. Il n’en est rien, cependant, et je ne t’ai jamais plus tendrement aimé.