Obsession.

3524 Words
* Sélena * Après ces deux nuits de rêves intenses, suites auxquelles j'ai tenu tout le monde au courant de ce qui se passait dans mes rêves, j'ai repris un cycle de sommeil normal. Mais je ne pouvais m'empêcher d'y repenser chaque jour en essayant de comprendre le pourquoi du comment. C'était forcément important, et je me devais de comprendre. Soit s'était réel, soit s'était un message illustré. Dans tous les cas, c'était à moi que le message était adressé, c'était à moi de découvrir ce qu'il signifiait… Deux mois s'écoulèrent avant que je ne rêve à nouveau, nous étions en mai. *** * Rose * À la fin de la première semaine, j'ai enfin été débarrassée de mon plâtre et de mes attelles et j'ai enfin pu prendre une douche. Finies, les toilettes douteuses que la vieille chouette me faisait et que presque systématiquement Elona devait m'aider à refaire, en arrivant. Mes jambes n'étaient pas encore capables de me porter alors, je devais tout faire en fauteuil, mais au moins, je pouvais sortir de mon lit. J'allais me promener dans les couloirs où je croisais principalement des enfants, puisqu'en tant que mineur, ils m'avaient mise dans le service pédiatrique. J'ai fait la connaissance de Maximilien, un petit garçon de neuf ans qui était également en fauteuil et de Laura, une petite fille de cinq ans qui était gravement malade et était équipée d'une sonde alimentaire. Alors quand le moral des troupes était au rabais, Laura montait sur mes genoux et sous l’œil vigilant d'Alexandra et de Jimmy, nos internes préférés, nous faisions des courses de fauteuils dans les couloirs. Quelques fois, j'allais leur raconter une histoire quand leurs parents s'étaient absentés, j'étais un peu comme une grande sœur pour eux, et j'adorais ça autant qu'eux. Ma rééducation se passait bien, le Docteur Jackson remarquait chaque jour de nouveaux progrès (qu'il se faisait un plaisir de rapporter à Elona chaque fois qu'il la voyait) et j'ai pu bientôt me déplacer en béquilles. Elona m'a offert un téléphone portable où elle avait déjà enregistré son propre numéro, et m'a acheté des vêtements afin que je puisse enlever ces hideuses chemises d'hôpitaux. - Elona, j'ai l'impression que tu connais mes goûts avant moi, dis-je un jour en rigolant. Tu sais exactement ce qui me plaît, tu es vraiment fantastique ! - L'instinct maternel probablement, me dit-elle joyeuse. J'ai autre chose pour toi. - Qu'est-ce que c’est ? Elle m'a tendu des papiers à en-tête du tribunal. C'étaient les papiers de l'adoption. Tout s'était passé si vite… - Si tu veux toujours signer, tu seras officiellement ma fille dans huit jours, juste avant ta sortie de l'hôpital. J'ai signé le document, les larmes aux yeux. Elle m'a serré dans ses bras, et la fraîcheur de sa peau m'a réconforté. Pour ma dernière séance de rééducation, je boitais, mais je pouvais marcher toute seule. En rentrant à la maison, je devrais réapprendre à courir et continuer à faire des exercices pour améliorer la motricité de ma jambe droite, mais pour le reste, le docteur était ravi. Il a contrôlé ma colonne et m'a complimenté sur mon tatouage, que je n'avais d'ailleurs pas vu dans son entier. Ses doigts doux et frais sur ma peau m'ont fait frissonner. Cette ressemblance étrange avec ma mère m'a légèrement perturbé, sans comprendre pourquoi. La veille de mon départ, Elona m'a donné ma carte d'identité au nom de Rose Andrew. - Avais-tu une raison particulière de choisir le trois juillet pour ma date de naissance ? - Non, j'avais juste le profond sentiment que c'était la bonne date. - Tu crois qu'un jour, je me souviendrai ? Demandé-je mélancolique. - J'en suis persuadée, mais si aujourd'hui, on en est là, c'est certainement pour une raison précise. Maintenant repose-toi. Demain on rentre à la maison. - Bonne nuit maman. - Bonne nuit ma puce… - Maman, attends  ! L'interpellé-je en attrapant son poignet. Je crois que tu devrais parler au Docteur Jackson. - Pourquoi, quelque chose ne va pas ? S’inquiète-t-elle aussitôt. - Non, non, aucun problème ! Je crois juste que tu lui plais beaucoup… Elle m'a souri, m'a embrassé sur le front et a éteint la lumière en sortant. Nous étions installées dans un grand appartement, aux allures de loft industriel, que ma mère avait elle-même rénové et décoré en donnant un thème à chacune des pièces. Situé dans une résidence avec gardien et grilles de sécurités, dans un quartier chic de Londres. Ma chambre était magnifique, toute la décoration était faite dans le thème de la nature. Les murs étaient peints en trompe-l'œil représentant une forêt de feuillus, au plafond une nuit étoilée et au sol une épaisse moquette, verte comme l'herbe fraîche des prairies juste après la rosée du matin. Tout le mobilier était en bois sculpté, comme si des plantes grimpantes si accrochaient. J'avais une commode, une armoire, une coiffeuse et un lit à baldaquin. Le tout, assortit. J'aurais pu me prendre pour la fée Clochette, que cela n'aurait pas choqué le moins du monde. Les rideaux et le linge de maison étaient dans différentes nuances de vert. J'avais même ma propre salle de bain, avec un accès direct depuis ma chambre. Il y avait également une énorme baie vitrée qui donnait sur un petit balcon. J'étais tout simplement ravie. Et j'ai rapidement pris mes marques. Elona m'a emmené faire les magasins pour remplir mon armoire. Des vêtements aux chaussures en passant par le maquillage et les bijoux, tout y est passé. Elle m'avait déjà acheté mes affaires de cours ainsi que les livres dont j'aurais besoin, mais avait tenu à attendre que je sorte de l'hôpital pour que je choisisse moi-même mon sac. Comme de toute évidence je ne savais pas conduire (en France les lois ne sont pas les mêmes) je me suis inscrite à l'auto-école du quartier. Elona m'avait déjà acheté une voiture. Bien trop luxueuse pour moi, mais elle m'avait dit avoir craqué sur celle-ci en passant devant. C'était la Honda Insight, gris métalisé, aux vitres teintées, intérieur cuir et toutes options. - Maman, tu en fais trop, m'offrir une famille, c'est déjà le plus beau cadeau que tu puisses me faire… - Je me suis dit que tout recommencer à zéro ne devait déjà pas être facile pour toi, alors autant te simplifier la vie au maximum. - Une petite voiture d'occasion aurait très bien pu faire l'affaire. - Ne t'inquiète pas, sur le parking de ton lycée, elle ne se fera pas remarquer ! - C'est justement le lycée qui me fait peur. Tu m'accompagneras demain ? - Bien sûr, je ne reprends le travail que demain après-midi. - Au fait, c'est la seule chose que je ne t'ai pas demandée, je sais que tu as une entreprise, mais de quel genre ? - Je suis organisatrice de mariage, nous avons un bureau au centre de Londres et mon amie Sacha tient une boutique avec laquelle je travaille beaucoup, c'est elle qui a en partie géré l'entreprise quand j'étais à ton chevet, et c'est ce qui m'a permis de m'occuper de toi ces derniers mois. - Super  ! Je devrais attendre de ne plus boiter, avant de pouvoir passer l'examen de conduite. Ma jambe droite était encore trop raide et mes réflexes trop lents, j'étais parfois obligée de plier ou déplier ma jambe à la main pour aller plus vite. C'était le seul problème qui persistait, mais il avait le don de m'agacer. Et c'était aussi une des raisons qui me faisaient appréhender le lycée. Avant d'aller me coucher, j'allais pour prendre mes cachets, mais la boîte était vide. - Zut  ! - Un problème  ? - Je n'ai plus de cachet pour le sang, je n'ai pas fait attention hier. Crois-tu que ce soit grave ? - Non, je ne pense pas, j'appellerai Matt demain matin, pour m'en assurer, mais normalement, il n'y a plus de risque. - Matt  ? On dirait que ça se passe plutôt bien… dis-je en souriant malicieusement. - En effet, j'ai suivi ton conseil, mais le sujet est clos. File te coucher maintenant. - D'accord, appelle-moi quand tu sauras, ça me rassurerait. Bonne nuit maman. - Bonne nuit ma puce, me dit-elle en m'embrassant sur le front. (Une habitude à laquelle je m'étais attachée.) En réalité, je ne savais même pas à quoi ce traitement me servait, puisque je n'avais pas été transfusée (à ma connaissance... après tout ce ne serait pas étonnant...). Mais s'il était vraiment important, je ne tenais pas à me retrouver à nouveau clouée à l'hôpital. Même si visiblement la relation entre ma mère et mon médecin avait évolué avec un peu plus d'intimité ! Cette nuit-là, pour la première fois, j'ai fait des rêves avec des noms, des mots qui résonnaient dans ma tête continuellement et à répétition, des visages qui ne me faisaient pas peur, mais qui me troublaient, m'oppressaient et me rendaient nostalgique. Je n'arrivais pas à donner un sens à tout ça. À mon réveil, je ne me souvenais de presque rien, mais mes sentiments étaient bien réels, et mes yeux étaient mouillés, comme si j'avais pleuré. De plus j'étais épuisée. - Bien dormis  ? Me demande Elona au petit-déjeuner. - Non pas tellement, j'ai fait des rêves bizarres dont j'ai du mal à me souvenir. Maman, est-ce que le mot « Twilight » te dit quelque chose ? - Oui bien sûr. L'écrivain Stephenie Meyer a écrit une saga de plusieurs livres, qui a fait et fait encore fureur ! Tout le monde en parle. Ils en ont fait des films, d'ailleurs le quatrième opus sort au cinéma dans quinze jours. Pourquoi ? - Tu voudrais bien me les acheter s'il te plaît ? C'est peut-être un début, ce mot a raisonné dans ma tête toute la nuit, et pour le moment, c'est la seule chose dont je me souvienne. Je devais probablement m'y intéresser avant, mais je ne comprends pas pourquoi ça me paraît si important… - Pas de problème, j'irai cet après-midi. Dépêche-toi d'aller t'habiller sinon tu vas être en retard. Je n'avais quasiment rien avalé, mais je n'avais guère faim, la nourriture ne me donnait aucune envie et j'avais l'impression que cela n'avait pas de goût. Nous sommes arrivées à sept heures quarante-cinq au lycée, et comme le prof de mon premier cours était absent, Mme Gareth, le proviseur, a pris le temps de nous faire visiter l'établissement qui s'est révélé bien plus grand que je ne l'imaginais. Puis ma mère m'a embrassé et je me suis dirigée vers le prochain cours. Un cours de musique. C'était une option qui me donnerait des points supplémentaires pour l'examen final et faciliterait mon admission à l'université, tous comme ceux qui faisaient partie d'un club. J'avais eu le choix entre le journal du lycée, le club d'art plastique ou les cours de musique, puisqu'il était évident que je ne ferais pas de football, ou d'un autre sport. Et même si les pom-pom girls m'avaient intéressées, je n'étais physiquement pas en état d'en faire partie. J'avais longtemps hésité entre le journal et la musique et j'avais eu la nette intuition que je devais aller en musique. Serais-je à la hauteur ? Je n'en savais rien du tout, mais je ne ressentais aucune crainte à y aller. Je suis entrée dans une grande salle, il y avait d'abord les tables, pas plus de quinze, puis au fond, une immense estrade avec différents instruments, dont un magnifique piano à queue flambant neuf. Le bureau du prof se trouvait sur le côté contre le mur de gauche. Et ne devait pas servir à autre chose que crouler sous la paperasse. M. Howard n'était pas encore arrivé. Seuls quelques élèves étaient assis devant. Je me suis installée à un pupitre vide, au milieu de la classe et j'ai sorti mon cahier et un stylo de mon sac. - Eh la nouvelle  ! Tu ne devrais pas t'asseoir là. Ceux qui étaient assis devant se sont retournés pour me dévisager. Je me suis tournée vers la droite, où un gringalet aux cheveux blonds qui se croyait certainement beau avec sa houppette de Tintin terriblement démodée, me dévisageait d'un air ahurit et effrayé. - Ah oui  ? Et pourquoi ça ? - Regarde autour de toi, ce n'est pas pour rien qu'il y ait cinq pupitres vides, c'est la b***e de Julian qui s'installe là d'habitude. Il chuchotait presque. - Vraiment  ? Eh bien aujourd'hui, elle s’assiéra ailleurs. Il m'a regardé avec de gros yeux et a levé la tête, je sentais la présence de la fameuse b***e derrière moi. - Eh  ! Ce ne sont pas les nouveaux qui font la loi ici ! Beugle une voix plus ou moins aiguë derrière moi, qui m'a irrité les oreilles. J'ai pivoté et j'ai fait face à une espèce de gothique mal rasé. Il se tenait tout près de moi et croisait les bras sur son torse, pour paraître plus effrayant (mais au final, plus ridicule). - Parce que c'est peut-être toi, avec ta voix de gonzesse qui la fait ? Rétorqué-je irritée. Visiblement, il ne devait pas faire très peur puisque plusieurs élèves se firent un plaisir de rire à ma remarque. J'avoue que ce n'était pas très gentil, le pauvre garçon devait certainement être en train de muer à retardement, mais il m'avait vivement agacé. - Dis-moi si je me trompe, mais j'ai bizarrement l'impression que ce n'est pas toi le chef de meute. - Et qu'est-ce qui te fait dire ça ? Ricane-t-il. - T'es bien trop moche pour porter un si joli prénom, dis-je en souriant de toutes mes dents. - Euh… Ouais, c'est vrai que c'est pas moi, mais il va bientôt arriver alors… dit-il en baissant le ton, décroisant les bras pour ranger ses poings au fond de ses poches. - Vous comptez prendre racines ou quoi ? Dit une voix enfin douce et agréable à mes oreilles malgré qu'elle soit dure et ferme. Les quatre mecs plantés devant moi se sont retournés. - Non, mais la nouvelle a pris ta place, disent-ils en s'écartant. Il était incroyablement beau. Quand il a posé ses yeux sur moi, il s'est statufié et a cessé de respirer. Ses yeux étaient horrifiés. - C'est si important que ça, que j'ai pris ta place ? Demandé-je ahurie en voyant sa réaction. - Euh… Non, excuse-moi, aucun problème, il y a assez de places ailleurs. Et il s'est dirigé, complètement déboussolé, vers une table vide, deux rangés derrière le blondinet, tandis que tout le monde nous dévisageait en chuchotant. Le prof est arrivé et a fait s’asseoir tout le monde. - Psstt ! C'était encore le blondinet. - Quoi  ? Chuchoté-je. - Qu'est-ce que tu lui as fait à Julian, d'habitude, c'est une vraie terreur ! - J'en sais rien. Maintenant fiche-moi la paix sinon se sera moi la terreur. - Bon, comme chaque année le proviseur Gareth compte sur nous pour assurer le spectacle de Noël, annonce M. Howard. Le mot « assurer » m'a fait tressaillir, comme s'il avait un double sens, mais je ne savais pas lequel, par chance le prof ne s'en est pas aperçu et a continué. Heureusement, parce que je me sentais complètement ridicule. - Je vais donc dans un premier temps, vous écouter, et je vous attribuerai vos places pour le concert dans un deuxième temps. J'ai même la joie de vous présenter notre nouveau piano, qui nous accompagnera, alors faites honneur à notre proviseur qui nous a fait un si joli cadeau qui de surcroît est très onéreux. Qui commence  ?... Personne  ?... Dans ce cas, on procédera par ordre alphabétique. Et c'est… Julian Andrew qui nous fera l'honneur de commencer, annonce-t-il en jetant un œil sur la liste d'appel. En entendant son nom, j'ai sursauté, mon stylo est tombé par terre, mais je n'ai pas pris la peine de le ramasser, je me suis retournée vers Julian qui se levait, et l'ai toisé. Il a fait de même, a ramassé mon stylo et l'a posé sur ma table en s'arrangeant pour effleurer ma main. Elle avait la même texture et était aussi fraîche que la peau de ma mère. Je l'ai suivi du regard alors qu'il montait sur l'estrade et empoignait une guitare. Quand il a plongé son regard dans le mien, une image floue, m'a fait l'effet d'un flash dans ma tête et j'ai dû baisser les yeux. Le prof lui a donné une partition et il a joué un morceau qu'il a accompagné de sa voix douce et renversante. - Parfait comme toujours, dit M. Howard. Il a posé l'instrument et a rejoint sa place. - La suivante est… Rose… Andrew  ? - C'est moi, dis-je en me levant lentement. Une exclamation étouffée m'a fait me retourner. Mais le prof continuait. - Un lien de parenté ? Me demande-t-il en faisant le lien des yeux entre Julian et moi. - Je n'en sais rien, mais je ne l'espère pas parce que vu l’accueil ! Grogné-je en rejoignant le piano instinctivement. - Avez-vous un problème à votre jambe mademoiselle ? Me demande le prof en me voyant ainsi. - Oui, j'ai eu un très grave accident, je ne suis pas tout à fait remise, mais ne vous faites pas de soucis, merci, dis-je en souriant. - Savez-vous chanter français ? Me demande M. Howard. - Oui. - Fantastique  ! Voudriez-vous nous jouer ceci ? - En entier  ? - Si cela ne vous dérange pas, je trouve cette chanson très émouvante et cela fait longtemps que je n'ai pas eu d'élève capable de me la jouer, en dehors de Julian bien sûr. Cela m'a fait sourire, de voir la passion que reflétait M. Howard. Un autre flash m'a brouillé la vue quelques secondes quand j'ai lu le titre. Comme si je l'avais déjà jouée. Mais je ne me suis pas attardée là-dessus et me suis lancée. J'étais ravie de voir à quel point cela m'était facile et familier de jouer. Une des filles m’a instinctivement suivi au violon en venant se mettre près de moi. J'ai su par la suite qu'elle s'appelait Nathalie Emerson. Quand j'ai eu terminé, j'ai essuyé une larme sur ma joue, j'ai remercié ma camarade et me suis tournée vers le prof. - Rose, j'ai le souffle coupé, me dit-il émerveillé et les yeux rouges. Vous avez même réussi à faire pleurer Julian « la terreur », rit-il. Nathalie, bravo, très belle initiative ! Vous pouvez retourner à vos places mesdemoiselles. J'ai rejoint ma place, l'esprit ailleurs, je ne comprenais pas pourquoi le fait que Julian pleure me choque. J'ai passé le reste du cours à gribouiller sur une feuille arrachée à mon cahier. Ce n'est qu'au moment de le ranger que je me suis rendu compte que j'avais gribouillé à répétition le prénom de Julian de toutes les façons possibles. - Vous pourrez sortir au fur et à mesure que je vous aurai attribué votre place, annonce le prof. Vous aurez les partitions demain. Julian et Rose, chanteurs principaux. Vous mettrez donc votre animosité de côté, cela ne vous fera pas de mal. Nathalie, accompagnement numéro un au violon bien évidemment. Jared et Courtney, à la guitare… Je suis sortie et me suis dirigée vers mon prochain cours qui se trouvait dans la direction opposée de celle de Julian. Mais il hantait mon esprit et plus, j'essayais de décrypter les flashs plus le visage de Julian s'imposait à moi. Le cours de maths ne m'a pas aidé à chasser Julian de ma tête, M. Rivers sentait l'alcool à plein nez et était tellement soûl, qu'il répétait sans cesse la même chose, quelques élèves discutaient dans un coin, certain téléphonaient ou envoyaient des messages, et d'autres avaient carrément sorti un jeu de carte, tout ça sans que le prof dise quoi que ce soit. Je m'ennuyais tellement que j'ai ramassé mes affaires et suis sortie. - Mlle Andrew… Que faites-vous dans les couloirs ? M'a interpellée une voix qui était pour sûr à un élève. Je me suis retournée pour examiner l'idiot qui avait osé me parler aussi mielleusement. - Oliver, c'est ça  ? Tu fais partie de « la b***e à Julian » n'est-ce pas ? - Ouais  ! Ravis que tu te souviennes de moi ! - Et que je défis ton « chef » ne t'a pas suffi ? - J'aime bien les filles comme toi… - Tu ne sais pas ce que tu dis. Laisse tomber et fiche-moi la paix. - Aller, sois sympa  !... - Fiche le camp avant que je te remette le cerveau en place  ! Dis-je sévèrement et sur un ton agressif. J'ai virevolté et suis allée poser mon sac dans mon casier. Quand j'ai jeté un coup d’œil derrière moi, j'ai remarqué qu'il était resté en plan. Visiblement, il ne s'attendait pas à ce que je sois si désagréable ! Cela m'a fait sourire. Je suis restée à la bibliothèque jusqu'à midi, puisque j'aurais dû avoir une heure de sport après le cours de maths et que j'étais dispensée et que le proviseur s'était gentiment proposé pour transmettre l'information au professeur.
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