XIILe Café de Suède Après Soufflet et Fleurus, me voilà en règle avec la Turquie et avec le prince Milan. Le boulevard Montmartre me rappelle, et on nous attend, lecteurs, au Café de Suède. La première fois que j’y suis entré à sa date dans ma mémoire : c’était le jour de l’enterrement de Mürger (janvier 1861). Il faisait un temps affreux : pluie battante, boue à mi-jambes, dont, en y piétinant en masse, on se couvrait jusqu’aux épaules ; et les voitures vous en étoilaient jusqu’au chapeau. À la sortie du cimetière, j’avais obliqué vers l’ancienne barrière des Martyrs pour n’être pas roulé dans le flot d’étudiants qui descendaient par la rue Fontaine. Précaution bien inutile : au carrefour de Notre-Dame de Lorette, la légion pressée arrêtait toute circulation, en s’engouffrant dans le f