ROAD of FATE (en pause)

Chapitre 7

Le royaume d'En-Karmel était jadis un pays qui baignait dans la richesse et la prospérité. Il était craint et respecté dans tout le continent et constituait un pilier central dans divers domaines pour toutes les autres nations. La royauté se transmettait de génération en génération et l'armée essentiellement composée d'individus aux capacités surnaturelles était témoignée comme la plus efficace de toutes.

Les différends entre Humains ordinaires et Holders étaient très rares et tous cohabitaient sans distinction de nature, s'entraidant mutuellement. Ces derniers étaient après tout, les seuls êtres humains capables de lutter contre les Léviathans, maintenant l'équilibre pour ainsi éviter l'apparition d'un énième chaos selon qu'il est écrit dans les anciennes écritures. Près de la moitié des dirigeants étaient composés de Holders, ils avaient donc une influence considérable.

La famille royale, étant elle-même le clan fondateur de ce royaume, avait une forte emprise dans la nation, pas seulement sur le plan politique, mais aussi sur le plan religieux et culturel. La Cité Royale par exemple, vaste territoire mystérieux pour la plupart, était un fabuleux champ de pratique d'ésotérisme, trésor de connaissances enfouies et bien conservées depuis des millénaires. Comme toute bonne souveraineté, le respect des traditions était primordial. Bien évidemment, elle attirait beaucoup de curieux qui profitaient d'ailleurs des saisons de portes ouvertes mais le secret était toujours fort bien gardé. On ne doutait pas que la cité royale était donc une terre étroitement protégée et surveillée grâce aux sentinelles et aux remparts surnaturels. Les limites étaient impénétrables pour toute personne indésirable. D'ailleurs qui oserait attaquer le lieu où se situe le siège de l'armée royale ? Personne n'avait de doute là-dessus.

Mais, le malheur sait frapper au moment et là où on s'y attend le moins.

Il y'a 9 ans de celà, les nouvelles sur l'attentat à la cité royale s'abattirent comme une foudre. Elle incluait la décimation de tous les membres de la cour royale allant du roi au simple domestique. D'après les dires, il n'eût aucun survivant.

Et comme un malheur ne vient jamais seul, le pays entra dans une violente répression. Des groupes d'opposants rebelles se soulevèrent avant de s'engager brutalement dans un conflit litigieux qui dura 5 ans. Bien que Holders et Ordinaires pouvaient être confondus dans la bataille, beaucoup de méfaits étaient orchestrés par des Holders et à cause de leur nature, il fut très difficile de fermer l'œil sur leurs actions. C'est ainsi qu'ils furent décrits comme des êtres inassouvis de puissance, dominant cruellement sur les plus faibles. Un bouc émissaire qui persiste encore de nos jours.

A la 5e année de la guerre civile, c'est-à-dire il y'a 4 ans, des hommes et femmes se levèrent et dans le secret se mirent par un commun accord de mettre fin aux représailles affaiblissant grandement le pays. Ils firent signer divers traités de paix et droits d'intérêts aux différents autorités et communautés qui le réclamaient. C'est ainsi qu'est né le Grand Conseil Supérieur (GCS).

Les résultats qui en ont découlé firent revivre l'espoir bourgeonnant un sentiment de paix. Cela n'a pas duré longtemps avant qu'ils ne fassent l'unanimité. C'était des héros, les bras de la justice et ils le sont encore.

Le Grand Conseil Supérieur, à peine sur le palier du pouvoir, leurs exploits figurent déjà dans les bouquins d'études. Leur impact ne cesse de s'élargir et continuellement de nouvelles innovations voient le jour. Dans les rues et dans les médias, les gens ne cessent de porter louange et admiration à leur égard, les vénérant comme des dieux.

Le régime étant réorienté vers un pouvoir plus décentralisé, le pays passa de royaume à Etat fédéral. Bien sûr, on pourrait croire que tout s'arrête là et comme un conte de fée tout est bien qui finit bien, sauf qu'il n'en est rien.

Durant la crise, les répressions étaient plus agressives dans certaines provinces que d'autres notamment, le Centre où se trouvait la capitale, le Nord maintenant divisé en Nord et Extrême-Nord et l'Ouest maintenant partagé avec le Nord-Ouest. C'est dans ces zones que les batailles persistent. S'opposent-ils encore aux changements de réformes ou y'a-t-il une autre raison ? Des questions qui demeurent en suspens.

Les autres provinces sont le Sud, le Littoral et l'Est. Au total, 8 provinces dirigés chacune par un gouverneur. Le grand conseil Supérieur, quant à lui, règne à la tête de la hiérarchie et possède le droit de véto sur toutes les décisions.

Quatre ans après la fin de la guerre civile, la situation demeure toujours instable dans le pays. À cause de leur implication, les Holders n'ont jamais été aussi haïs pour ce qu'ils sont.

Pourquoi engager ce type de soulèvement qui affaiblisse considérablement le pays ? Nombreux sont ceux qui se posent cette question, de même que Ethan, lassé de la discrimination. Il en a payé les frais étant très jeune et il en souffre encore, obligé de mettre sous voile sa véritable nature au risque de porter préjudice à sa famille.

•••

Ethan était arrivé au magasin d'informatique "Galerie e-World", où il travaillait, depuis près de deux heures et avait engagé le TAF habituel. En ce-moment, il s'attelait juste à faire l'inventaire et à ranger quelques fournitures dans les rayons adéquats après quoi il se rendra à l'atelier pour dépanner quelques appareils défectueux.

Étant donné que dans la petite cité campagnarde, il n'était que deux magasins à offrir ce type de service, la charge du travail était plutôt conséquente en fonction des périodes. Il n'était pas du genre à se plaindre mais un ou deux employés de plus ne ferait pas de mal car pour le moment, il n'était que trois, inclus son employeur.

« Malheureusement ce n'est pas pour sitôt, cet homme a un degré plutôt élevé de radinerie et prône l'efficacité au nombre... D'ailleurs, c'est vraiment ennuyeux de constater qu'à cette ère de modernité, Sherwood n'est toujours pas à cheval sur les nouvelles technologies pourtant révolutionnaires. Cela me donne parfois l'impression d'être coupé du monde encore plus avec ces montagnes et ces arbres tout autour»

D'après son patron, Ethan valait à lui seul trois employés à cause de sa dextérité et sa rapidité d'exécution. En principe, le jeune homme devrait être flatté mais il a fini par être exaspéré, au moins la paye est abordable car à la fin, c'est tout ce qui compte.

– C'est pourquoi malgré les contraintes, je dois le faire, c'est un objectif que je me suis fixé et quand il sera atteint, je...

Il entendit un cliquetis et un léger grincement derrière lui, instinctivement, il jeta un coup d'œil et tendit par réflexe la main pour saisir à temps l'objet avant qu'il n'atteignit le sol.

«Bon sang ! C'était moins une... Il y'a eût un courant d'air ou quoi ?» Se demanda-t-il presque avec incrédulité en scrutant l'appareil en question. Bien qu'ayant l'air fragile, il etait fermement fixé sur une étagère vitrée auparavant scellée. Tout à coup, il pâlit après brève constatation.

– Nom d'un...! Il coûte une blinde ma parole ! Relâcha-t-il avec perplexité, même si je suis un employé digne de ce nom, j'en aurai sûrement payé les frais.

Il rangea l'appareil et referma soigneusement la vitre après une inspection minutieuse. Comme il se doutait, il n'y avait rien de suspect. Il s'agissait peut-être d'une négligence d'un d'entre eux. Il scruta ensuite les environs.

«Jusqu'à preuve du contraire, je suis seul ici. A contrario, j'aurais senti la présence d'une autre personne.»

Même s'il ne voulait plus mettre l'accent sur ça, un doute sema en lui et autant qu'il s'en souvienne, son instinct ne lui a jamais fait défaut. C'est pourquoi il décida de jeter un coup d'œil plus tard sur les videos de surveillance.

Du coin de l'œil, il vit une petite ombre se glisser furtivement entre les étagères près de la fenêtre, épris de curiosite, il s'avança vers la source mais à deux pas d'y être, il fut interpellé.