IIJe ne suis pas de Milet, comme le pensent les uns, ni de Cadix, comme le pensent les autres ; je ne suis pas non plus une déesse, comme le disent les poètes dans leurs distiques menteurs, et comme vous me l’avez répété, Cornélius ; je suis une pauvre bergère des Pyrénées, née près du bourg de Tarbes, dans la Bigorre. Mon père, vétéran des armées de l’empereur Pertinax et de l’empereur Septime Sévère, après avoir servi trente années dans la cohorte des archers gaulois, avait participé à une assignation de terres, appartenant au domaine public, qui fut faite aux vieux soldats, dans le midi de la Gaule, par ordre de l’empereur Maximin, après qu’Alexandre Sévère eût été assassiné à Mayence. Vous savez que le soldat romain donne à la patrie le meilleur de son sang et de ses années ; et quand