XII Le gentil cavalier amoureux En quelle peine l’imagination d’une princesse mit un des siens, et comment il en fut délivré par la survenue d’une belle dame, à laquelle allant rendre grâces en son logis, il y rencontra une agréable aventure. Je connais une princesse qui a toujours été tenue pour le plus bel esprit de son temps, la plus libérale qui ait régné devant elle ; car tout son soin a été et est encore d’employer tous ses biens à donner à ceux qui sympathisent le plus à son humeur. Entre autres perfections qui l’accompagnent, la douceur et courtoisie ont toujours eu place au lieu où s’est étendu son pouvoir, de telle sorte que l’amour le plus souvent se plaisait fort en sa compagnie ; dont elle, recevant de l’honneur en la fréquentation de ce petit dieu, pour l’y obliger davanta