XI L’artifice amoureux L’artifice que trouva une belle fille pour attirer un jeune adolescent plein d’innocence à prendre ce qu’elle ne lui osait offrir. De toutes les passions qui tourmentent les créatures raisonnables, il n’y en a point de plus forte que celle de l’amour, ni qui leur fasse plus de mal, principalement aux dames : car pour les hommes, encore ont-ils quelque soulagement en leur peine, en ce qu’il leur est permis de donner air au feu qui les brûle, en le faisant voir à celle d’où il a pris son origine ; mais les pauvrettes, étant retenues de je ne sais quelle certaine discrétion qui les empêche de se plaindre et de découvrir leur tourment à ceux qui leur pourraient donner allégement et desquels et les désireraient le recevoir, pâtissent cependant de telle sorte que bien s