Chapitre 3

2100 Words
— Comment aviez-vous pu la perdre ? Garder un œil sur un enfant n'est pourtant pas si compliqué, déclara Daegan sur un ton très contrarié. — Je suis vraiment désolée Mr, s'excusa Elena qui avait la tête baissée. — J'espère bien pour vous qu'on la retrouvera, grommela-t-il alors que Corazon s'approchait d'eux d'un pas vif. — Alors ? Questionna Daegan. — Elle ne se trouve nulle part Daegan, répondit-elle alors qu'elle sentit une angoisse lui serrer la gorge. Qu'est-ce que je peux bien pouvoir faire de cette petite. Elle veut me tuer ! — Calme-toi ! Nous allons la retrouver, essaya-t-il de la rassurer. — Ça fait plus d'une heure qu'on la cherche sans pouvoir la retrouver. J'ai peur qu'il lui ai arrivé quelque chose. — Je vais prévenir la police, annonça Elena avant de s'éclipser sous le regard désagréable de Daegan. — Où est-ce qu'elle peut bien être ? S'enquit-elle en faisant les cents pas dans le hall. Une grande peur commençait à s'instaurer dans le cœur de Daegan. Une heure qu'ils la recherchaient désespérément. Elle pouvait être n'importe où mais où précisément ? — Tenez Mr, j'ai le commissaire au téléphone. Daegan s'empara du téléphone et s'éloigna pour répondre. Quant à Corazon elle appela leur tante pour l'informer sur la disparition d'Azalée — C'est la première fois elle disparaît de la sorte ? Demanda le commissaire. — Non. Toute les fois où elle disparaissait on la retrouvait sans y mettre du temps. — Bien, faites nous une description plus détaillée de cette petite. — Elle a des cheveux châtains avec une frange et des yeux d'une couleur azurée. — Daegan ! Fit la voix de sa sœur dans son dos. — Un instant s'il te plaît. — Pas la peine de déranger la police. Tante Babette vient de m'informer qu'elle se trouve chez Nathan. — Quoi ? — Pardon ? Fit la voix du commissaire à l'autre bout du fil. — Excusez-moi Mr le commissaire, bredouilla-t-il. Nous l'avons retrouvé. Désolé de vous avoir dérangé. — Ah ! Tant mieux ! Daegan s'excusa encore une fois avant de raccrocher. — Comment diable a-t-elle pu se rendre toute seule chez lui ? — Je suppose qu'elle a (prit) un taxi pour s'y rendre, répondit Elena. Daegan faillit s'étrangler. — Non mais ! Elle a que sept ans s'écria-t-il. — J'ai constaté qu'il manquait quelques billets dans ma pochette, ajouta Elena. — Donc elle a vraiment pris un taxi. Ta fille est vraiment incroyable. Rappelle-moi de ne jamais chercher à avoir d'enfant. — Au moins on est sûr qu'elle n'est pas en danger, soupira-t-elle de soulagement. Tu m'accompagnes chez Nathan ? — Oui Bien-sûr. *** — Un whisky-coca s'il vous plait, s'adressa Candace au barman. Et toi Zara. Que prendras-tu ? — Une bouteille d'eau gazeuse, répondit-elle. — Tu n'es quand même pas sérieuse, si ? Si je savais qu'on allait faire tout ce chemin pour te regarder prendre une bouteille d'eau gazeuse on aurait mieux fait de rester à la maison. C'est vrai, ce n'est pas ça qui manque chez nous. — Je te rappelle que vous m'aviez forcé à vous suivre quand bien même je vous ai répété que j'en avais pas envie. Me soûler la veille d'un long voyage est la dernière chose que je ferai Candace. Candace soupira. Ce n'était pas ce qu'elle espérait en la traînant de force dans ce bar. Vu qu'elles n'allaient plus jamais remettre les pieds dans cette ville, elle avait tenu qu'il fasse de leur dernière soirée à Boston une soirée mémorable. Et pour ça elle avait choisi jaser dans un endroit bruyant, où coule à flot de la musique, des mecs et de la boisson. — Écoute Zara, C'est la dernière soirée qu'on passe à Boston. Il faut en profiter. Et D'abord, pourquoi j'ai l'impression que tu ne t'y plais pas dans cet endroit ? Ce n'est pas comme si c'était ta première fois quand même. Tu as toujours fréquenté ce genre de lieux non ? — Je ne devrais pas être ici. Ça fait à peine quelques mois que j'ai enterré Derrick. Et regarde-moi aujourd'hui, je me trouve dans un bar vêtu d'une robe assez tape à l'œil attirant des regards d'un bon nombre de personnes sur moi. — Tu veux passer le restant de ta vie cloîtrer en quatre murs à te ressasser des souvenirs aussi douloureux ? Moi je trouve que tu as assez fait ton deuil Zara. Tu devrais plutôt aller de l'avant et apprendre à vivre avec. Regarde Lucy, comment elle profite de cette soirée. On devrait faire pareille non ? Zara tourna le regard sur la collègue de Candace qui se déhanchait sur la piste de dance au milieu de deux hommes. — Elle autre, elle n'a pas perdue quelqu'un, lança-t-elle avec une telle froideur. Elle se leva de son siège et regagna la sortie sous l'expression consternée de Candace. Elle descendit d'un pas ferme les cinq marches et s'adossa contre le mur du bâtiment. À quelques mètres d'elle se trouvait des couples qui s'enlaçaient et s'embrassaient sans pudeur. De quoi évoquer en elle des souvenirs aussi douloureux. Ne pouvant se résoudre à l'idée de retourner à l'intérieur pour être forcée par la suite à s'égayer comme si elle n'avait pas assez de problème dans sa misérable vie, elle fut contrainte à rester sur place et avoir ses amoureux dans son champ de vision. L'envie de fumer la prit soudainement qu'elle se hâta de sortir le paquet de cigarette qu'elle s'en séparait jamais de son sac à main. Même si bon nombre de personnes la chantonne tout le temps que fumer est mauvais pour la santé elle s'en fichait royalement déjà qu'elle trouvait cette sensation de détente qu'elle ne pouvait trouver nulle part que dans la cigarette. Ce fut une grande déception lorsqu'elle constata qu'elle n'avait pas apporté sur elle de quoi allumer cette cigarette qu'elle avait déjà plaqué entre ses lèvres. Elle grommela de frustration et s'apprêtait à remettre la cigarette dans le paquet quand elle entendit une voix qui s'adressait à elle. Elle leva instinctivement les yeux pour découvrir un homme qui se trouvait devant elle avec un briquet qu'il brandissait à ses yeux. — Il me semble que vous n'aviez pas de quoi allumer votre cigarette. Heureusement j'ai sur moi un briquet. Je m'en sépare jamais. Je peux ? D'où cet homme sortait ? Se questionna-t-elle en jetant sur lui un regard suspicieux. Alors qu'elle le considéra longuement, il alluma sa clope et remit son briquet dans l'une des poches de sa veste. — Merci. Ne s'attendant pas à ce qu'il soit encore planté là et à la fixer, elle renfrogna la mine. Elle tira sur sa cigarette tout en se demandant quand allait-il enfin décider à partir. Il l'avait aidé et elle l'avait remercié, non ? — Vous vous ennuyer, n'est-ce pas ? — Pas le moins du monde, répondit-elle sans pour autant porter son attention sur lui. — Et que fais-vous donc toute seule au dehors ? — Je vous retourne la question. — Je m'apprêtais à rentrer chez moi quand je vous ai vu. Alors ? — Eh bien je prends l'air, ça se voit non ? Que pourrai-je bien faire d'autre ? — Attendre quelqu'un par exemple ou... Il metta sa phrase en suspense pour la détailler de la tête au pied. Elle se sentit altérer par l'insolence de son regard. Pourquoi l'examinait-il de la sorte ? Se pourrait-il que son accoutrement soit la raison pour laquelle il l'étudiait sans vergogne ? — Non mais vous allez arrêter ? Beugla-t-elle les joues en feu. Allez avouer que vous ne me croyez pas et que vous pensez que je suis en train de faire le trottoir. — Eh bien oui, répondit-il avec désinvolture. Est-ce le cas ? — Suis-je obligée de vous répondre... Monsieur ? Vous pouvez bien pensez ce que vous voulez je m'en fiche. — J'aurai besoin d'une compagne pour ce soir alors permettez-moi d'en avoir la certitude. — Vous vous tromper sur mon sujet. — Alors que faites-vous là ? Ce périmètre est pourtant réservé aux proxénètes. Offusquée, elle le toisa avant de regarder autour d'elle. Effectivement elle était sur le territoire des catins qui avaient braqués sur elle des regards empreinte d'hostilité. Quoi de plus normale. Elle ne pouvait nier qu'elle était en compagnie d'un homme très séduisant. Comment n'avait-elle pas pu le remarquer plutôt. Maintenant elle comprenait pourquoi il l'a prenait pour les leurs. — Je ferai mieux de rentrer à l'intérieur, lança-t-elle froidement. Au moment où elle s'apprêtait à prendre les marches elle sentit une main lui empoigné son avant-bras. — Dans quelle autre langue devrais-je vous dire que je ne suis pas une de ces femmes qui offres … — Je voulais tout simplement connaître vôtre... Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase que son regard s'attarda sur la magnifique bague qui ornait son annulaire. Ainsi elle est fiancée. Pour une raison inconnue, il se sentit brusquement mal. Ce n'était pas des femmes qui manquaient à Boston. Bien évidemment. En plus il pouvait très bien en trouvant une. Alors pourquoi avait-il ce sentiment de mal être lorsqu'il avait découvert cette bague. Et lui qui croyait avoir eu la chance de tomber sur une belle créature avec qui il allait à coup sûr passer le reste de la soirée avant de s'envoler pour la capitale. Il n'était pas un de ces hommes qui se tapent des femmes engagées. Même si l'idée ne plaisait pas il allait se passer d'elle — Vous comptez garder très longtemps mon bras ? Elle demanda en soufflant d'exaspération. Pour son plus grand bonheur, il la relâcha et s'excusa. — Passez une excellente soirée, dit-il en pivotant. Il lui offrit un sourire charmeur qui la déstabilisa. Heureusement pour elle il n'avait pas remarqué son trouble puisqu'il s'était vite retourner pour regagner sa voiture qu'il avait garé un peu plus loin du bar. — Ah tu es là. On rentre à la maison. — Quoi ? Tu ne veux plus profiter de ta dernière soirée ici, railla Zara. — Après ton départ tout allait si bien jusqu'au moment où un grotesque homme vienne me proposer beaucoup d'argent pour que je passe une nuit entière avec lui sans parler du fait que Lucy m'ait laissé toute seule pour rentrer avec ces deux hommes. Cette soirée ne se passe pas du tout comme je l'ai imaginé. J'aimerais rentrer chez nous et retrouver mon lit douillet. — Ah je me demandais quand allais-tu être raisonnable. Donne-les moi clés de la voiture, — C'est moi qui conduis. — Surtout pas. Tu sens l'alcool à plein nez. Je ne veux surtout pas prendre le risque de passer la nuit dans un poste de police. Alors fais-moi une fleur et rend moi les clés, déclara-t-elle en tendant sa main. Candace roula des yeux avant de remettre les clés. — En passant, ne me force plus jamais à mettre ce genre de robe Candace. — Qu.. Quoi ? Qu'est-ce qui te prends tout à coup ? Cette robe te va pourtant bien. — On m'a carrément pris pour une proxénète. C'est bien la dernière fois, tu m'entends ? Elle ouvrit de manière fugace la portière de la voiture et s'engouffra à l'intérieur. — Mais attends Zara ! Candace se dépêcha de rejoindre son amie qui avait déjà (mit) le moteur de la voiture en marche. — Qui est-ce qui a bien eu le culot de te comparer à une quelconque fille de joie ? Demanda-t-elle la mine effarée. — Je ne veux plus en parler. — C'est toi qui (a) lancé ce sujet et moi j'ai besoin de connaître cette personne pour lui botter le c*l. Alors oui tu vas continuer la discussion en me donnant un nom. — Tu ne vas botter le c*l de personne. — Si tu penses que je vais rester là sans rien faire tu te trompes lourdement. Cette personne est toujours dans les parages ? Il a bien intérêt à se faire tout petit car je ne compte pas épargner sa peau, fulmina-t-elle en prenant le chemin menant au bar. — Tu n'as aucune chance de le retrouver puisqu'il n'est plus dans les parages. Alors fais-moi plaisir et monte dans cette bagnole. — Tu dis ça uniquement pour que je revienne hein. Il faut que je lui fasse comprendre que ... — Ah Candace ! Soupira-t-elle en s'extirpant de la bagnole. Il me semble que t'ai oublié qu'on a un vol à prendre demain. — Très bien, je monte dans cette bagnole, se résigna-t-elle en prenant le siège passager.
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