Chapitre 6

2228 Words
À peine s'était-il réveillé de bonne heure qu'il se trouvait devant la porte de sa délicieuse tentation. Vlad, n'avait pas fermé l'œil de la nuit et pour cause cette ravissante Zara avait hanté toute sa nuit. Il n'avait plus ressenti une telle attirance depuis l'épisode de sa rupture avec Tamara. Il devrait admettre que cette dernière était l'opposée de cette charmante femme qui se trouvait derrière cette porte. — Que faites-vous là planté devant ma porte ? Vlad tressaillir manquant de renverser la tarte qu'il tenait en main. Il se retourna et découvrir Zara avec un énorme carton en main. — Bonjour, vous aviez bien dormi ? — Oui. Apparemment vous non, remarqua-t-elle. Si seulement elle pouvait deviner qu'elle était la cause de ces énormes cernes qui marquaient ses yeux. — Oui, j'ai eu une nuit très... agitée. Vous allez bien ? Vous n'aviez plus eu de malaise j'espère. — Non, je me sens en pleine forme. Il s'effaça de la porte pour la laisser introduire la clé dans la serrure. Il en profitait qu'elle soit de dos pour mieux l'étudier. Il promena son regard sur son large T-shirt qui descendait au bas de ses fesses. La seule pensée d'avoir le contact de sa peau nue contre le sien le crispait d'un v*****t désir. Il dût faire violence pour maîtriser ses sens. — Ma mère a dû quitter son appartement très tôt pour se rendre à son lieu de travail. Elle doit recevoir un colis. Elle me charge de vous dire qu'elle passera vous voir dans l'après-midi. Au passage, elle a préparé une tarte pour vous. — Elle est vraiment adorable. Voudriez-vous bien déposer cela sur le comptoir de la cuisine ? — Oui, bien-sûr. Et votre amie ? — Elle est sortie pour faire des courses. — Tant mieux alors. Nous ne sommes que deux ! Zara le fixa en plissant le front. — Que deux, vous dites ? — Oui. J'aimerais beaucoup apprendre sur vous. Vous n'avez rien de prévu je suppose. Zara hésita avant de répondre. Elle n'avait nullement envie de parler d'elle en ce moment. Mais il semblait décidé à rester, ce qui la frustra un peu. Contre toute attente, il fouilla dans les placards de la cuisine et en sortit une poêle. Elle réalisa qu'il avait gardé un sac de course sur lui. — J'ai supposé que vous n'avez pas eu le temps de faire des courses. Alors j'ai apporté des œufs, du café, du jambon... Prise de stupeur, elle l'observa vider le contenu du sac sur le comptoir. — J'espère que cette fois-ci, ce petit-déjeuner restera bien dans votre estomac, railla-t-il en retroussant les manches de son chemisier. Le regardant à l'œuvre, elle oublia l'idée de le renvoyer chez lui. Elle ne pouvait dire non à un plat venant d'un excellent cuisinier. En plus elle avait très faim et Candace ne rentrerait pas avant l'après-midi. — Bon très bien, faites comme chez vous alors. En attendant j'irai prendre une douche. Elle le fixa une dernière fois d'un regard teinté de surprise avant de prendre les escaliers. Cet homme n'a aucune gène, pensa-t-elle alors qu'elle pénétrait sa chambre. Une demi-heure plus tard, Zara trouva Vlad occupé à mettre la table. Il lui offrit un sourire lorsqu'il l'aperçut. Zara avait les yeux scotchés sur ce qui avait sur la table à manger. Il y avait de quoi bien se remplir l'estomac. Il tira une chaise pour qu'elle s'y asseye et entreprit de la servir. — avez-vous l'habitude de faire autant d'efforts pour des inconnus ... ou pour vos amants peut-être ? Lui demanda-t-elle en dépliant son couvert. “— Non ... enfin si ! J'aimais faire la cuisine à Tamara. En dehors de ma mère, elle était la seule à se régaler de mes repas. ” — Qu'est-ce qui s'est passé ? — On s'est rendu compte avec le temps qu'on n'était pas fait pour être ensemble. Tamara ne supportait pas mes absences. Mon métier me prend considérablement de temps et d'énergie. — Votre rupture a dû vous affecter terriblement . — Au début oui, mais maintenant je suis heureux qu'on ait rompu. — Ah bon ? — Tamara mérite d'être heureuse avec un homme qui lui donnerait toute l'attention qu'elle mérite. — Je vois. Ah ce café me donne une violente nausée, grimaça-t-elle en reposant brusquement la tasse sur la table. Désolée, mais je me contenterai du jus de fruit. Encore merci de vous êtes occupé de la cuisine. — Si vous me le permettiez je cuisinerais pour vous tous les jours. — Je dois être spéciale pour mériter une telle attention de votre part. Ce que je trouve étrange, vu qu'on se connaît à peine. — Vos beaux yeux me suffisent largement pour que je me mette à votre service. Cuisiner pour vous chaque jour serait une bonne excuse pour avoir le plaisir de contempler vos yeux magnifiques ! Zara rougit presque et se maudissait d'être aussi sensible aux compliments de cet homme. Décidément, elle aurait mieux fait de le renvoyer chez lui. — Ça y est ! Elle rougit ! S'exclama Vlad comme s'il venait de commettre un exploit. Je me doutais bien que je vous faisais de l'effet. Après tout, aucune femme ne saurait me résister ; même pas celle dotée d'une épaisse carapace , ajouta-t-il en la jaugeant du regard. — Bon j'ai terminé, fit-elle en avalant d'un coup le jus et en mangeant sans modération son plat. Maintenant vous pouvez vous en aller, s'empressa-t-elle d'ajouter sur un ton plutôt sec en se levant pour débarrasser la table. — Je vous ai dit que j'ai toute la journée pour mieux vous connaître. Je ne quitterai pas cet appartement ! Pas avant d'avoir appris suffisamment sur vous. — Vous êtes plutôt tenace. J'ose imaginer qu'il est très difficile pour vous de vous contenter d'un refus. — Et moi je suppose que vous ne supportez pas qu'on perce à jour votre côté sensible. Je me trompe ? — Que me voulez-vous au juste ? — Je vous l'ai dit Zara. — n'avez-vous pas trouvé mieux à faire ? — De tout ce que je pourrais faire en cet instant, il n'y a rien qui puisse égaler votre compagnie. Il n'y a pas meilleur spectacle que de vous contempler. J'ai une très bonne vue depuis cette chaise. — Très drôle. Dépêchez-vous de manger votre repas et débarrassez-moi le plancher, manda-t-elle en le fusillant du regard. Elle prit les escaliers et s'enferma dans sa chambre. Elle ôta ses sandales puis glissa sous ses draps espérant trouver le sommeil. Depuis un moment, elle se sentait très faible et ne pouvait supporter l'obstination de Vlad. Elle le connaissait à peine et ne pouvait lui étaler tout sur sa vie. Elle espérait qu'au réveil, il aurait quitté son appartement et qu'elle ne le reverrait pas de sitôt. >, martelait sa conscience ! À son réveil, elle entendit des bruits de ricanement incessants. Elle fixa sa montre et constata qu'elle avait dormi pendant six heures. À l'heure qu'il est Candace serait déjà rentré, pensa-t-elle. À entendre les conversations qui venaient du salon, Zara devina que son amie n'était pas toute seule. Alors qu'une idée de la personne avec qui elle pouvait être lui traversa l'esprit, elle se retira subitement du lit et descendit les escaliers. Quelle ne fut sa stupéfaction lorsqu’elle vit Candace et Vlad allongés sur le parquet devant une émission qui semblait être une téléréalité. Ne s'était-elle pas faite assez claire lorsqu’elle lui disait qu'elle ne voulait plus le revoir dans son appartement ? elle toussota, donc pour signaler sa présence. Comme si elle avait été prise en faute, Candace se leva illico et fixa son amie d'un air tétanisé. — Tu t'es réveillée, lâcha-t-elle en s'approchant d'elle. Elle appuya sa main sur son front pendant quelques secondes. — Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Zara. — Ta fièvre a baissé. Je me réjouis de constater que tu vas bien. Vlad et moi étions inquiets pour toi. — Comment ça ! Vous étiez inquiets pour moi ? Demanda-t-elle en plissant le front. — Tu as eu un sommeil très agité, répondit-elle. — Qui est Gamiel ? Demanda subitement Vlad qui s'était redressé pour se rapprocher d'elle. L'expression de son visage témoignait indiquait une véritable surprise. Comment a-t-il pu deviner le prénom de son défunt fiancé ? Comme pour répondre à sa question il ajouta qu'elle n'avait pas arrêté de prononcer ce prénom dans son sommeil. — Ce n'est personne, s’empressa-t-elle de répondre sur un ton qui n'avait rien d'amical. D'ailleurs vous n'êtes pas censé être ici, il me semble. — Zara, s'il n'était pas resté ici, Dieu seul sait ce qu'il te serait arrivé. Il a été à ton chevet toute la journée. — Est-ce parce qu'il a été à mon chevet qu'il devrait faire comme s'il était chez lui ? cria-t-elle. Vlad ne comprenait pas une telle attitude. Il n'avait fait que s'occuper d'elle. Et comme récompense, il a gagné son antipathie. — Je me retire, dit-il en retirant sa veste du portemanteau. — Encore merci de t'être t'occupé d'elle. Il hocha simplement la tête et souhaita une bonne soirée à Zara. Celle-ci ne prit même pas la peine de lui répondre. Elle se contenta de lui jeter un regard méfiant. — Je te raccompagne, déclara Candace qui trouvait ça injuste. — Non, ne te dérange pas, dit-il en refermant la porte derrière lui. — Je ne te comprends pas Candace. Hier seulement tu étais prête à lui fulminer des injures et aujourd’hui vous semblez proche. — Ton attitude envers lui est déplaisante Zara. Il ne mérite pas pareil traitement, lui reprocha-t-elle. — Je vois clair dans son jeu. Il veut plus se rapprocher de moi pour obtenir ce qu'il veut. — Et qu'est-ce qu'il pourrait bien obtenir de toi ? Demanda Candace, curieuse ? — Ah ! Laisse tomber. Si tu me disais plutôt ce qui s'est passé ? — D'abord tu vas prendre ces comprimés et boire une bonne tasse de tisane. — Depuis quand sais-tu faire des tisanes ? S'enquit-elle en arquant ses sourcils. — C'est Vlad qui l'a faite. — Je n'en veux pas. — Ce que tu peux être difficile parfois, s'indigna son amie. Alors que son amie se dirigeait vers la cuisine, elle s'assit sur le canapé. Des souvenirs douloureux s'imposèrent à elle d'autant plus que Vlad venait de mentionner le prénom de son défunt fiancé. Elle avait vite fait de comprendre que n'importe où elle serait, la mort de Gamiel ne cesserait de la hanter. Elle aurait préféré ne pas s'en remémorer . La voix de candace la fit sortir de ses pensées lorsque celle-ci réapparut dans le salon avec un plateau en main. Elle le déposa sur la table basse et s'assit près d'elle. — À quoi est-ce que tu penses ? lui murmura Candace. — À Gamiel, répondit-elle d'une voix très calme. J'aurai du mourir à sa place. — Arrête de dire des énormités, la sermonna-t-elle. — Je croyais qu'en quittant Boston je finirais par surmonter ma douleur. Il faut croire que jamais je ne pourrais me faire à l'idée que je l'ai perdu. — La douleur s'estompera avec le temps. Tiens, bois ça. Zara s'inclina vers la tasse pour humer la vapeur qui en émanait. L'odeur était agréable, mais elle n'en dira pas autant pour le goût. Candace la défendit de recracher cela et la força à tout avaler. Faisant une grimace de dégoût, elle reposa la tasse sur le plateau. — Quelle horreur ! Cria-t-elle en songeant au goût amer de cette tisane. — Qu'est-ce que tu t'imaginais ? Se moqua ouvertement son amie. Tu dois en reprendre avant d'aller dormir. Vlad dit qu'elle est efficace contre la fièvre. — Tu ne me foceras plus à boire cette horreur. — Veux-tu que je fasse appel à Vlad pour qu'il le fasse à ma place ? — Je ne pense pas qu'il oserait remettre les pieds ici, dit-elle en songeant à la façon dont elle l'avait traité. Elle ne regrettait pas de s'être comportée ainsi. Et elle comptait le refaire s'il tentait à NOUVEAU de la charmer. — J'ai prélevé de ton sang pour une analyse. Il faut qu'on sache ce qui ne va pas. Demain à la première heure, je me rendrai dans une clinique. En attendant, finis cette tisane. Elle te fera du bien. Zara hocha la tête et observa son amie disparaître dans la cuisine. Elle en profita pour vider le reste du contenu dans un pot de fleur. Pour elle, c'était hors de question qu'elle ravale cette substance. Elle se hâta pour disparaître du salon et se réfugia sur le balcon. L'air frais comparativement à cette tisane lui fit le plus grand bien. De là, elle pouvait avoir une vue de l'étendue de la ville... Les bâtiments lumineux s'étendaient à perte de vue. Elle pouvait percevoir le son des sirènes, les klaxons et le ronflement des camions de relayer. La ville semblait bien plus animée la nuit. Elle avait préféré fuir sa ville natale pour ne pas être confronté à la dure réalité. Gamiel aurait voulu qu'elle se batte pour elle-même, d'autant plus qu'il l'avait toujours considérée comme une femme forte. Hélas il s'était trompé. — J'espère que tu me pardonneras d'avoir tout abandonné, murmura-t-elle d'une voix morne.
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