chapitre 5

3857 Words
Avec les tracas liés au déménagement, Candace et Zara ne purent empêcher le sommeil de les emporter. Elles s'assoupirent presqu'au même moment. C'était à croire que la fatigue était contagieuse. Le réveil leur révéla un monde féérique. Elles n'avaient jamais songé voir un endroit d'une telle beauté. Elles avaient certainement entendu leurs concitoyens vanter la magnificence d'Atlanta; mais ce qu'elles avaient ouï dire était pâle comparativement à ce qu'elles voyaient. — Je vais adorer vivre ici, lança Candace alors que le chauffeur qui les conduisait arrêta le moteur de la bagnole devant un immeuble presque délabré. Candace perdit du coup son sourire et son enthousiasme. Se pourrait-il qu'elles ont fait tout ce chemin pour se rendre compte qu'on les avait arnaqué ? — Monsieur, êtes-vous sûr qu'il s'agit de l'adresse qu'on vous a notifiée ? Demanda anxieusement Zara. — Je connais mieux que personne cette ville Mlle. — Et ça répond à notre question? s'emporta Candace qui bouillonnait de rage. Moi je pense que vous ne nous avez pas déposéés à la bonne adresse. — Cela m'étonnerait car il s'agit bien de l'adresse que vous m'avez donnée. Sous l'air consterné de Candace, le chauffeur de taxi sortit d'un bond de la bagnole et ouvrit la malle arrière. Il extirpa leurs affaires et leur demanda de sortir de la voiture. Ce qu'elles firent. — Bon début de soirée à vous mesdemoiselles, dit-il en reprenant le volant. Il disparut sous un crissement de pneu les laissant en proie du désarroi. — Se pourrait-il qu'on se soit fait avoir ? Demanda Candace qui rougissait de colère. — J'en ai bien peur, répondit Zara en exhalant un soupir. Zara fixa le bâtiment en ruine, se maudissant presque d'avoir fait confiance au soi-disant propriétaire. — Nous allons devoir passer notre première nuit dans un hôtel. — Nous n'en avons pas les moyens, dit Candace. — On peut toujours trouver un hôtel pas cher, non ? C'est ça ou on passera la nuit dehors. Alors qu'elle prenait ses bagages pour atteindre la route opposée elle entendit une voix qui les interpellait. Elles se retournèrent et aperçurent une dame dans la cinquantaine environ à qui l'on donnerait facilement dix ans de moins qui s'approchait d'elles précipitamment. Elle était vetue d'une robe aux motifs pakistanais et sa chevelure semblable à la crinière d'un cheval blanc tombait sur ses épaules. — Je suppose que vous êtes Candace Hamilton, dit-elle en s'adressant à Zara. — Non vous me confondez avec mon amie que voici. — Oh, désolée, s'excusa t-elle. Je vous attendais depuis une demi heure. — On peut savoir qui vous êtes ? S'enquit Zara . — Prisha Becker, je suis la propriétaire du bâtiment. — Quoi ? Celui en ruine ? S'étonna Candace. — Non, riposta t-elle en désignant un autre bâtiment de l'autre côté de la rue. Vous avez loué un appartement il y a une semaine de cela. — Il y a une minute on avait cru qu'on s'était fait arnaquer. On n'avait pas la bonne adresse alors, déclara Candace qui était soulagée. — Veuillez excuser mon neveu. Il a tendance à faire des farces à mes clients. J'ai appris, pas plus tard qu'hier qu'il vous a donné une fausse adresse, répondit Prisha qui affichait un air désolé. — C'est immature ! Gronda Candace la mine serrée. — Je lui ai donné une bonne correction. Il n'est pas prêt de recommencer. — Tant mieux. Elles regagnaient l'autre côté de la rue. Une fois à l'intérieur du Bâtiment, elles prient l'ascenseur qui les conduisit au vingtième étage, où était leur appartement. — C'est ici. Nous avons veillé à ce que tout soit en ordre avant votre arrivée. Elle leur tendit la clé après avoir ouvert la porte. — Entrez donc ! Suivies de Prisha, elles pénétraient l'appartement et purent enfin poser leurs affaires. Elles fixaient chaque détail de cet espace et semblaient l'apprécier. C'était un petit appartement trop coquet ni d'un luxe insolent mais avec sa part de charme, il se compose d'un séjour et d'une cuisine d'un blanc immaculé; un contraste harmonieux de couleurs dans lequel le blanc se mélange au violet et au marron finit d'affiner le charme de cet appartement. La cuisine quand à elle est composée d'un plan de travail bicolore et d'armoire où sont disposées en ordre des fleurs, vert émeraudes. Les lumignons et les petites peintures de fleures et objet d'art finissent de faire de cet appartement relativement modeste un havre de tranquillité et de sérénité; un mélange d'artificiel et de naturel savamment disposé. — Alors qu'en dites-vous ? Demanda Prisha qui était dans l'embrasure de la porte. — J'en dis que nous nous sentons déjà chez nous. Pas vrai Candace ? — C'est charmant et l'atmosphère est chaleureuse, répondit cette dernière. Et je suis d'accord avec Zara. Cet endroit me plaît bien. Un large sourire se dessina sur les lèvres de prisha, ce qui la rendit plus jeune malgré son âge avancé. C'est bien pour la première fois qu'elles ont une femme comme propriétaire. Zara pensa qu'elles pourraient bien s'entendre avec elle et elle avait raison lorsque cette dernière leur proposa de dîner chez elle ce soir. — Ce n'est pas tous les jours qu'on reçoit de jolies femmes comme locataires. Mon appartement est au premier étage. Mon fils me fait l'honneur de sa présence ce soir. J'avoue que je suis si enthousiaste de le voir. On ne s'est plus vus depuis deux ans. Je serai ravie que vous dîniez tous avec nous. — C'est vraiment gentil de nous inviter mais je pense que... — Nous serons là Madame. Comptez sur nous, s'empressa Candace de la couper. — Appelez moi Prisha. À ce soir alors. Et bienvenue à Atlanta. Vous allez aimer cette ville. — Je n'en doute pas, approuva Candace avant de fermer la porte derrière elle. — On accepte maintenant l'invitation des inconnus ? — Tu es bien consciente qu'il s'agit de notre propriétaire et qu'elle n'aura plus le profil d'un étranger d'ici peu. — Oui je sais. — En plus, cette charmante femme a l'air d'une bonne personne. Dis moi combien de fois notre ancien propriétaire nous a invitées pour dîner avec lui ? — Jamais. Tu as raison. On ferait mieux de nous dépêcher alors. Comme convenu, Zara et Candace se tenaient devant l'appartement de Prisha. Elles avaient largement dépassé l'heure du dîner car Candace avait tenu à passer dans un supermarché pour acheter une bouteille de vin de Bordeau. Elle ne voulait surtout pas venir les mains vides. — crois-tu que j'ai fait un bon choix en achetant cette bouteille en particulier ? Je ne connais même pas les goûts de Prisha en matière de vin. Peut-être qu'elle n'en prend même pas. — C'est l'intention qui compte non ? La Rassura-t-elle en toquant à la porte. Zara tiqua lorsqu'elle croisa le visage de celui qui leur ouvrit la porte. Ce ne pouvait être possible. Elle en croyait à peine ses yeux. Il s'adossa contre l'encadrement de la porte et la fixa avec un sourire malicieux qui ne présageait rien de bon. Il l'avait reconnu de toute évidence. Ce que le monde pouvait être petit ! — C'est une blague ? — De bon goût j'imagine. Alors, c'est donc vous les nouvelles proies de Prisha Becker. — Les nouvelles proies ? Je suppose que vous êtes son fils. — Une minute ! vous vous connaissez ? Demanda Candace un peu perdu. — Je ne dirai pas qu'on se connaît vraiment, répondit-il sans quitter des yeux Zara. On s'est croisé hier soir et on a un peu discuté. — Cette situation me mets dans l'embarras, murmura Zara la mine serrée. — Au contraire, elle devrait plutôt vous fasciner. Vous ne croyez pas au destin ? — Non. — Moi si ! et laissez-moi vous dire qu'il n'y a rien de plus bon que d'avoir à nouveau de l'espoir. — Qu'insinuez vous ? — Rien du tout. Entrez, je vous en prie. Toujours avec ce sourire glaçant, il s'effaça de la porte pour les laisser entrer et la referma ensuite derrière lui. Il leur désigna du doigt le salon et s'éclipsa pour prévenir sa mère. Lorsqu'il eût disparu enfin, elle poussa un soupir comme si elle avait longtemps retenu sa respiration. — À voir la tête que tu fais, tu n'es pas du tout ravie de le revoir, constata Candace qui visiblement attendait plus d'explication. — Tu as vu juste Candace. C'est bien la dernière personne que j'ai envie de recroiser. Tu ne vas pas me croire si je te dis que cet homme est celui qui m'a accosté de la façon la plus gênante au bar hier soir à Boston. — Attends ! Tu parles de la même personne qui t'a pris pour une proxénète ? Demanda Candace d'un air ahuri. Zara hocha la tête en guise de réponse. Et alors qu'elle repensait à ce moment, elle réalisa qu'il n'avait même pas été surpris en la voyant tout à l'heure ; tout comme s'il s'attendait à la revoir. — Ce monde est vraiment petit, déclara Candace qui arborait un sourire crispé. — Je te préviens Candace, tu n'as pas intérêt à faire une scène. Tu oublies vite cette idée. — Tu lis en moi comme un livre ouvert, c'est que je n'y adhère pas du tout. — Je te connais si bien. Promets-moi que tu ne feras pas une scène. — Tu sais qu'il y aura une légère pluie demain ? J'ai consulté la météo. — Candace ! — Bon d'accord. Je te le promets. Zara prit le temps d'observer l'endroit dans lequel elles se trouvaient. C'était un espace bigarré et très somptueux; un espace qui réflète la personnalité de prisha, avait-elle remarqué. Un endroit fait de couleur aussi vive que le caractère de celle qui le possède. Des lampes rappelant les contes des milles et une nuit siégeait près des fenêtres. Des sièges relativement bas à l'image des salons orientaux étaient recouverts de coussins dont les tissus renvoyaient à l'artisanat oriental. Des rideaux entourés de piliers couvert d'arabesques de plusieurs couleurs tapissaient le mur. Plusieurs ouvrages de piété et de philosophie orientale trônaient dans une bibliothèque disposée près de la cheminée. Alors qu'elle se dirigeait vers un ouvrage qui l'attirait en particulier Prisha leur fit remarquer sa présence. Zara la trouva encore plus ravissante dans son Kurta-paijama. — J'espère que vous aimez du vin. J'en ai apporté une bouteille pour vous, dit Candace. — Il ne fallait pas. En tout cas merci beaucoup. Heureusement vous ne m'avez pas apporté du champagne. Vous aviez rencontré mon fils. Bel homme n'est-ce pas ? Zara ne pouvait nier que son fils avait du charme. Si elle l'avait rencontré dans une autre époque elle aurait sûrement jeté son dévolu sur lui. Mais elle avait changé, elle avait laissé son passé derrière elle. et elle avait compris que Prisha essayait de jouer les entremetteuses ; Puis qu'elle ne cessait de leur vanter les mérites de son fils. — Mes oreilles sifflent. Est-ce qu'on parle de moi ? — Je ne parlais que du bien de toi Vlad. — J'espère que ma mère ne vous a pas ennuyé. Elle fait ça toujours avec les jolies femmes qui entrent dans son immeuble. Je n'arrête pas de lui dire qu'elle devrait arrêter de me trouver une épouse puisque c'est à moi de le faire. — Votre fils préfère la compagnie des proxénètes. Je ne pense pas qu'il prenne un jour l'initiative de trouver une bonne femme à marier, intervint Candace d'une voix sarcastique. — Vous semblez si bien me connaître Mlle, fit Vlad en la dévisageant. Faites-vous partie de mes nombreuses conquêtes ? — Loin de moi l'idée de coucher avec vous sans vouloir vous blesser Prisha. Cette dernière adressa un sourire amusé à Candace. — Candace ! ça suffit, marmonna Zara sur un ton de reproche. — Bon, qui veut des apéritifs ? Je vais apporter des verres, dit Prisha en se dirigeant vers une salle qui leur semblait être la cuisine. — J'ai l'impression que votre amie a une dent contre moi, constata Vlad en dévisageant Candace. — Elle n'a pas du tout apprécié quand je lui ai parlé de notre petite discussion d'hier. — J'ai été vraiment c*n. Veuillez m'excuser. Je n'aurai pas dû vous prendre pour une prostituée. — D'accord. Excuse acceptée. Zara cru déceler une lueur d'espoir dans son regard. Il lui tendit la main et lui sourit. — On fait la paix ? — On fait la paix, répondit-elle en lui serrant la main. — Je n'ai donc plus mon mot à dire, déclara Candace en les fixant à tour de rôle. Une simple excuse et on oublie tout ? — Vous devriez être difficile à vivre. Vous ne faites jamais d'erreur vous ? Nous sommes amenés à nous entendre puisqu'on habite dans le même immeuble. Bon, je tiens vraiment qu'on reparte sur de bonnes bases. Je vous en prie, oubliez cette histoire, d'accord ? Prisha interrompit leur discussion en revenant avec des verres et une bouteille de scotch. — On va passer à table, dit-elle en les conduisant dans la salle à manger. Un buffet digne du nom était dressé au milieu de la table. De mets de toutes sortes conjuguaient leur senteur agréable, ce qui ne laissait Candace et Zara indifférents. Un régal pour les yeux ! Émerveillée !......... l'était ! — Vous aviez préparé tout ça toute seule ? S'enquit Zara en s'adressant à Prisha. — C'est mon fils qui a fait la cuisine ce soir, répondit-elle. Je lui ai apporté mon aide en préparant le dessert. Zara ne put s'empêcher d'être impressionnée. Le concerné afficha un sourire assez fièr, ce qui eut le don de l'irriter. Il n'y avait pas de quoi à être fièr. Il n'était pas le seul homme à savoir cuisiner après tout. — C'est rare qu'un médecin en chef sache cuisiner. Les médecins sont constamment pris par leur boulot qu'ils n'ont même pas du temps à s'adonner pour la cuisine. Vlad a tout pour plaire à une femme, non seulement il est un excellent cardiologue fortuné mais aussi il excelle dans la cuisine. En d'autres circonstances et avec d'autres femmes, il aurait arrêté sa mère. Il n'était pas du genre à étaler sa vie et ses succès pour conquérir une femme. Son physique et sa confiance en lui suffisaient pour emmener plus d'une femme dans son lit. Mais cette Zara semble être une femme inaccessible. Il remarqua qu'elle n'était nullement impressionnée contrairement à son amie qui semblait avoir changé son opinion sur lui. — Et la cerise sur le gâteau mesdemoiselles, il fait l'amour comme un dieu, lança Prisha en décochant un regard réprobateur à Vlad. — Là tu vas trop loin maman, s'écria Vlad qui se sentait presque rougit. — Il y a quoi de mal à étaler tes prouesses dans le lit ? Ta vie sexuelle n'est pourtant pas si ennuyeuse et il faut bien reconnaître que tu t'y prends aussi bien avec tes conquêtes. — Je suis assez surpris que tu en saches autant sur ma vie sexuelle maman, fit-il en la regardant de travers. — Tamara m'a tout raconté et à quel point tu pouvais être d'une nature aussi dominante. — Je crois qu'elles en ont assez entendu. On devrait plutôt dîner. Le voir désarçonné éprouva à Zara une entière satisfaction. L'homme si confiant et qui inspirait l'arrogance semble cette fois-ci troublée par la tournure de la discussion. À croire qu'il craint que cette Tamara en ait suffisamment révéler à sa mère des détails aussi cruciaux sur sa vie sexuelle. — Vous comptez rester à Atlanta aussi longtemps ? Leur demanda Prisha. — Oui, répondit Candace. — Et qu'est-ce qui vous emmène ici? Boston est une ville aussi ennuyeuse ? — Non loin de là. Ce sont les circonstances qui nous ont poussés à quitter cette ville. Nous voulons toutes les deux repartir à Zéro. — Je vois. Je suppose que d'ici quelques jours vous mènerez des démarches pour vous trouver un boulot . En attendant je vous propose un travail qui serait tout à fait convenable pour vous. Qu'en dites-vous ? — Vous êtes vraiment adorable Prisha. Quelle chance d'êtres tombées sur vous, se réjouit Candace. — Ma mère est une femme exceptionnelle, lança-t-il en gratifiant un sourire à Prisha. Vous n'allez pas regretter de l'avoir comme propriétaire. — J'avoue que je suis surprise, intervint Zara. On s'est rencontrée il y a quelques heures seulement. Vous nous invitez à dîner sur votre table et maintenant vous nous proposez du travail ? Qu'est-ce qu'on a bien fait pour mériter votre générosité ? — Rien du tout. Vous semblez être de bonnes personnes et je pense que vous méritez un coup de pouce. En plus j'ai de tas de livraisons à faire et j'aurai besoin d'une aide. Autant vous embaucher et tous les trois nous nous en sortirions gagnant-gagnant. — Comment vous remercier ? Vous nous facilitez la tâche. Si tous les propriétaires pouvaient avoir une âme généreuse comme le votre ! soupira Zara qui se rappelait encore leur première rencontre avec leur ancien propriétaire. Il n'avait fait aucune preuve de patience et de mansuétude lorsqu'elles leur avait fait part de leur agression. Elles n'avaient plus aucun sou en poche puisqu'elles avaient été victimes d'un vol. Ce dernier ne voulait rien comprendre sous prétexte qu'elles leur racontaient des histoires. Elles ont dû se démerder pour trouver le reste d'argent qu'elles leur devaient ; au pire des cas, elles auraient passé la nuit au dehors. — Alors quel travail vous nous proposez ? Je vous préviens que je ne sais rien faire d'autre que manier des seringues et prescrire des ordonnances, avisa Candace en rigolant. — Vous êtes médecin ? Demanda Vlad en levant un sourcil d'étonnement. — Plutôt une infirmière, pourquoi ? — Juste par curiosité. — Rien de compliqué Candace si vous aimez mettre la main à la pâte bien-sûr, répondit Prisha qui prit soudainement un air sérieux. — Je me sors plutôt pas mal. La vraie pro se trouve juste à côté de moi. Zara fait les meilleurs pâtisseries qui soient. — Je serai ravi de goûter l'une de vos recettes, s'exclama Vlad qui semblait être ravi de découvrir l'un de ses atouts. — Je suis autant chanceuse que vous alors. Rien ne me ferait plus plaisir que de travailler avec une personne qui s'y connaît très bien, se réjouit Prisha. Zara qui était contre l'idée de faire ce travail perdit en même temps sa gaieté. Depuis la mort de Gamiel elle avait juré qu'elle ne toucherait plus une recette. Se remettre à nouveau dans la pâtisserie ne ferait qu'ouvrir ses blessures alors qu'elle se donnait du mal pour en guérir. Mais en même temps, elle ne voulait pas blesser Prisha en refusant son offre. Celle-ci s'était montrée si généreuse en leur proposant du travail. — Vous pouvez commencer la semaine prochaine. Ma boulangerie n'est qu'à quelques mètres de mon immeuble. — Ça nous fait plus d'économie alors, Les taxis sont extrêmement chers ici, lança Candace visiblement choquée. — Vous allez vous habituer. Zara, si ça ne vous dérangeait pas, vous pourriez m'apprendre quelques unes de vos recettes. J'ai bien envie d'apporter de nouvelles recettes à ma boulangerie et pourquoi pas surprendre en même temps mes clients. Zara se contenta de lui sourire. Elle ne savait pas encore si elle devrait accepter ou pas. Tout compte fait elle avait encore quelques jours pour y réfléchir. — Hum, votre cuisine est exquise, lança Candace après un moment de silence. Celui ci ne fit guère attention au compliment de Candace. Il était plutôt occupé à étudier Zara attentivement. Une chose avait attiré son attention. Au départ il ne comprenait pas pourquoi une femme fiancée louerait un appartement avec son amie pour une durée indéterminée. Maintenant qu'il avait remarqué qu'elle ne portait plus sa bague il avait compris. Une rupture sans doute. Une chance qu'il allait sans doute saisir. Il n'était pas près à lâcher l'affaire car aussi intrigant que cela puisse paraître, il était intensivement attitré par elle. Lui qui affectionnait plutôt des femmes assez sophistiquée sans avoir aucun engagement avec ces dernières. Et maintenant il se sentait ridiculement prêt à s'engager dans une relation avec une femme quelconque; quelconque mais assez séduisante, répondant parfaitement aux critères d'une femme à marier. Il était peut-être tombé sur la tête. — Vlad ? La voix de sa mère le sortit de sa transe. Il se força à détourner son regard. — Quoi ? — Candace disait plutôt que tes repas étaient excellents. Vlad adressa un sourire à Candace. En réalité il s'en fichait pas mal de son avis, c'était pour Zara qu'il espérait. Celle-ci avait à peine toucher son plat. Peut-être qu'il n'était pas à son goût ou tout simplement qu'elle ne l'aimait pas. — Et vous donc ? N'ai-je pas droit à un compliment de votre part ? — Bien sûr, vous cuisinez très bien, c'est délicieux, répondit-elle. Elle constata que sa réponse ne parut pas le convaincre. Il leva un sourcil qui sous-entend " Vraiment? ". — Pourtant vous n'aviez pas touché votre plat. — Oui c'est vrai. Vous n'aimez pas ? Demanda Prisha. — Si si. Je vous assure que ce repas est délicieux. Je ne pourrai pas faire mieux. Je ne me sens juste pas dans mon assiette. — Tout va bien ? Demande subitement Candace, anxieuse. — Je... Où se trouve vos toilettes s'il vous plait? Demanda t-elle en se levant d'un bond. — Prenez les escaliers, longez le couloir et tournez à gauche. — Merci. Sous leurs regards inquiets, Zara prit immédiatement les escaliers et longea le couloir. Elle aperçut les toilettes et se précipita pour régurgiter tout ce qui avait à l'intérieur de son estomac dans le couvercle. Zara ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle tombait rarement malade et elle était sûr que le repas qu'elle venait de manger n'était pas la cause de son soudain malaise. Elle se dépêcha de se rincer et sortit. Elle sursauta lorsqu'elle croisa Vlad qui était adossé contre le mur. Il lui afficha un regard préoccupé. — Vous êtes malade ? — Je tombe jamais malade. — C'est censé me rassurer ? — On se connait à peine et vous semblez être préoccupé pour moi ? — C'est normal ,non ? Vous manger à peine mon repas et vous vous précipiter dans les toilettes pour tout rejeter. Laissez-moi vous examiner. — Je ne souffre d'aucun problème de cœur Vladimir. J'ai juste un malaise. Elle le laissa planter là et rejoignit Prisha et Candace. Celles-ci se levèrent théâtralement dès qu'elles la vit franchi le seuil de la salle. — Je vais bien, les rassurait-elle en même temps. J'ai juste besoin d'un bon sommeil. — Vous devriez donc rentrer vous reposer, déclara Prisha. — Merci de nous avoir invité à dîner avec vous. C'est vraiment gentil. — Je passerai demain prendre de votre nouvelle. Elle embrassa Prisha et regagnait la sortit quand Vlad réapparu leur proposant de les raccompagner. Zara déclina. — Bonne nuit Vlad. Merci pour ces délicieux repas. — Vous y avez à peine toucher, fit-il d'un air faussement contrarié.
Free reading for new users
Scan code to download app
Facebookexpand_more
  • author-avatar
    Writer
  • chap_listContents
  • likeADD