VIILa première année de notre mariage s’écoula avec calme et tranquillité ; la mort de ma mère, encore récente, nous tenait éloignés du monde ; mes soins et mon amour semblaient suffire au bonheur de Mysa. Plus tard, les devoirs de la maternité la retinrent dans son intérieur. En voyant la passion qu’elle éprouvait pour notre enfant, je crus que la Providence avait réservé toutes ses facultés aimantes pour l’amour maternel. Notre maison des champs était mon lieu de prédilection. Là, je pouvais consacrer tous mes instants à la plus douce des tâches, celle de donner aux idées de Mysa la direction la plus propre à faire son bonheur et le mien. Souvent j’espérais avoir triomphé de ses goûts, de ses penchants ; mais bientôt, hélas ! son humeur fantastique, son besoin d’agitation me rejetaient