IVous m’avez demandé, monsieur, l’histoire de mon poignard – cet étrange poignard, dont le manche fantastiquement orné offre un remarquable mélange de luxe et de rusticité et dont le fer si puissant à la base, si aigu au sommet, assure une mort prompte à celui qu’il va frapper.
Depuis longtemps ce poignard serait devenu le vôtre, car avouez qu’il vous fait grande envie, s’il n’existait dans mon pays un proverbe qui dit : Quando coltello si dà, amicizia se ne và ! Vous n’aurez donc le poignard que par testament, car j’augure qu’il n’est ni pointe, ni lame qui ait le pouvoir de trancher le souvenir d’une amitié sincère et dévouée.
Or, en attendant le legs, voici l’histoire :
Si vous connaissiez notre rocher, si vous étiez initié aux mœurs de nos Corses pur-sang, de ceux que l’éducation du
