VIMon âge ne me permettant pas de garder Mysa auprès de moi, je la plaçai dans un des couvents les plus distingués de Paris. Cette séparation fut cruelle pour moi ; pourtant j’espérais qu’au contact des mœurs calmes et réservées du cloître, au milieu de compagnes imbues d’idées aristocratiques, je verrais disparaître en elle ces tendances artistiques qui faisaient déjà mon supplice ; il n’en fut rien. Mysa avait une voix admirable ; on lui demanda de chanter dans l’orgue de la chapelle, et bientôt il ne fut bruit que de ce jeune talent, qui semblait créé tout exprès pour chanter les louanges du Seigneur. Les élèves de la maison, les religieuses, en parlaient avec le plus vif enthousiasme, et un mois s’était à peine écoulé, que le petit sanctuaire ne suffisait plus au nombre des assistants