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3012 Words
J'étais debout figée, je ne réagissais à rien, c'était une vérité que j'avais déjà constaté mais on dirait que l'entendre de vive voix m'avait éteint. J'ai eu l'impression de devenir bête d'ailleurs je n'ai pas hésité à le montrer. Je me suis tournée vers lui  - Ça veut dire quoi être bisexuelle ? Moi étant toujours dans ma même position !  - Tu es sérieuse là ? Dit-il dans un air étonné !  - Oui ! Je veux que tu m'explique ! Explique moi bien cette histoire ! Je croise mes bras et les serres bien contre ma poitrine.  La façon que j'étais en colère là il fallait bien que je trouve un moyen de me contrôler. Il reste silencieux un moment puis prends la parole. - Ça veut dire que j'ai des relations autant avec les hommes qu'avec les femmes (il se rapproche de moi) Léonce, je t'aime en maudire, je ne te mens pas - Et tu veux que j'accepte ça !? Est-ce que tu te rends compte de ce que tu me demandes ? Est-ce que tu réalises que... Tom je suis africaine, des relations comme celle-ci... ça n'existe pas chez nous, ne me demande pas d'accepter ça !  Je m'écroule sans perdre connaissance, je suis au sol entrain de pleurer, il me rejoint, me serre dans ses bras.  - Dis-moi ce que je dois faire pour te garder auprès de moi Léonce, dis-le-moi s'il te plaît, je ne veux pas te perdre, je ne veux pas que tu me quittes, je t'aime, (il maintient mon visage pour me regarder dans les yeux), Léonce je t'aime, je t'aime trop, je fais quoi pour toi mon amour, je serais même prêt à accepter ta relation avec ce William. - Pour la nième fois, je ne sors pas avec William, c'est juste un ami. - Je fais donc quoi pour que tu restes auprès de moi ? Silence - Léonce - Cesse tout ceci, arrête cette relation et consacre-toi à moi uniquement. Sa mine change, il ne répond pas, je me dégage de lui et me lève. Une fois debout je le regarde droit dans les yeux. - Tu m'as demandé ce que je veux. Et je t'ai répondu. - C'est vrai. Dit il en évitant mon regard - Je veux que tu arrêtes cette relation, je veux que tu te consacre uniquement à moi Silence - Pourquoi tu ne me réponds pas ? Est-ce si difficile de faire ce que je te demande ? - Ce n'est pas évident, écoute je... (son portable s'est mis à sonner) Au début nous sommes restés tous les deux silencieux à l'écouter sonner, il ne voulait pas y répondre et moi j'ai quitté la pièce, de loin je l'entendais parler, c'était le travail et je me disais intérieurement « je ne suis pas prête à ça, je ne suis pas prête à me méfier de toute personne qui s'approcherai un peu trop de lui homme comme femme, mais dans quoi me suis-je fourré ? » Il vient me retrouver, je suis simplement étalé sur le lit, fixant le plafond - Je dois aller en urgence gérer une affaire... Je reviens le plus vite possible... (il se rapproche de moi et me caresse le visage, je ne bouge pas), s'il te plaît, essaye de te calmer et à mon retour on en parlera calmement Même à son b****r je n'ai pas répondu, il est resté quelque instant me regarder, moi j'avais toujours les yeux fixés vers le haut, il est sorti de la chambre, je l'ai senti dévaler les escaliers et la porte principale se fermer. Quelques secondes plus tard ma sérénité m'a lâché, je me suis mise à pleurer, j'étouffais mes cris, je me laissais hurler, je changeais de position, mais la douleur ne partait pas. Pourquoi moi ? Pourquoi ça ? Après avoir vider mes larmes sans faire partir ma douleur, je suis restée sur le lit jusqu'à ce qu'il revienne. Il a ramené quelque chose à manger, qui allait pourvoir cuisiner dans cet état, il m'a supplié de prendre une douche et descendre, ce que j'ai fait  Je regardais le plat sans envie et pourtant c'était du poulet braisé comme chez nous. Où avait-il trouvé ce plat ? - Tu ne manges pas ? J'ai même trouvé ceci (il me présente des bâtons de manioc) Marc m'a un peu aidé, je voulais te faire plaisir. - Si tu veux me faire plaisir, parlons de ce dont nous devons parler. - J'arriverai, à condition que tu manges, ne serait-ce qu'un tout petit peu. Silence - Léonce tu n'as rien avalé depuis le matin, s'il te plaît efforce toi, si tu ne le fais pas pour me faire plaisir, fais le pour que ton corps prenne des forces. Je me suis revue au pays, malade, avec aucun appétit et ma mère en train de me convaincre de manger, lorsqu'elle le faisait le plus facile pour que je mange était de faire mon plat préféré et j'adorai les spaghettis sautés à la sardine avec le poisson frit, en grandissant je m'efforçais à manger toute seule parce que je savais déjà que mon corps avait besoin de force pour que le médicament fasse effet mais là... J'aimais le poulet braisé, en plus il y avait les bâtons de manioc mais le mal que j'avais même en faisant un effort pour manger ne trouverait pas son remède aussi facilement. Etait-ce alors préférable de m'affamer ? Cette question a surgi de nulle part dans mon esprit et je me suis mise à manger Je n'ai pas pris beaucoup, nous avons mangé, débarrassé et fait la vaisselle en silence Nous nous sommes retrouvés au salon, il s'est dirigé vers le bar, y a porté une bouteille de whisky et deux verres, il m'a servi, s'est servi, a bu d'un trait et s'est resservi avant de prendre place. J'ai pris mon verre et juste gouter sans le quitter du regard - Je t'ai dit que j'ai été marié une fois, j'avais essayé avec elle de changer, de ne me consacrer qu'à elle mais ça n'a pas marché, je pourrai te dire qu'elle m'a trompé pour sauver la face,  mais si j'avais été plus présent et plus fixé sur elle le reste n'aurait pas existé. Silence - J'ai déjà essayé de ne me consacrer qu'à une femme Léonce, je n'y arrive pas, il y a des choses... il y a des besoins que je ne peux ressentir qu'avec un homme.  Silence - Je suis ainsi, c'est ma nature. Je dois néanmoins avouer qu'avec toi c'est différent, je t'aime Léonce ! Même la femme que j'avais épousé je n'ai pas eu ce degré d'amour pour elle, j'avais espéré ne pas te le dire maintenant ou peut-être ne jamais te le dire mais... je ne peux pas te faire une promesse que je ne saurais tenir. Silence - C'est probablement une horreur là où tu es né mais ici ce n'est pas si tabou que ça (il vide son second verre et s'en sers un troisième). Tu es au Canada et ici ce n'est pas interdit. Des personnes comme moi sont nombreuses et sont respectées et acceptées par la société.  Léonce je t'aime réellement, hors mis mon penchant s****l, mon amour pour toi est réel et j'aimerai que ce soit la seule chose que tu gardes en esprit. J'ai vidé mon verre et je suis allée me coucher dans la chambre qu'occupait Marc, je ne pouvais pas supporter passer cette nuit auprès de lui, je ne sais pas ce qui s'est passé par la suite encore moins quand est-ce que j'ai trouvé le sommeil mais à mon réveil j'étais décidé à quitter cet endroit, je suis entrée dans sa chambre et j'ai ramassé mes affaires, il était profondément endormi en descendant au salon, au vue de la bouteille de whisky qui a été entamé à plus de la moitié j'ai compris pourquoi son sommeil était aussi lourd, tant mieux ça me donnait l'occasion de partir de là sans avoir à répondre à quoi que ce soit. Une fois dans la voiture, mon portable sonne, je regarde c'est William, je n'avais pas envie de parler à quelqu'un je mets le portable sur silencieux et l'éloigne de moi, d'ailleurs je n'avais pas droit de telephoner au volant. Je le prends et le balance en arrière, car je savais que Tom également cherchera à me joindre lorsqu'il se rendra compte que je ne suis pas là. Je roule en fixant la route pourtant mon esprit est ailleurs. Les questions commencent à tourner dans ma tête, les pleurs s'y mêlent et...  *** Je me réveille et mes yeux sont agressés par une lumière forte - Elle se réveille dit quelqu'un proche de moi. - Infirmière j'entends juste  - Que se passe-t-il dis-je lorsque j'arrive à placer un mot. - Vous avez eu un accident madame, vous êtes présentement à l'hôpital. - À l'hôpital ? Suis je déjà à Québec ? Qu'est ce qui s'est passé ? -  Vous êtes à rivière du loup madame. Vous êtes chanceuse madame, vos lésions   ne sont pas très graves mais nous vous gardons en observation, nous avons eu votre téléphone, mais nous ne savons qui contacter. - Ça sonne encore dis je une autre fois lorsque je reconnais la sonnerie de mon portable. - Qui est-ce dis-je - Un certain William - Répondez, il peut venir me chercher Je ne sais ce qui s'est passé par la suite mais au réveil William était auprès de moi. - Salut toi ! Dit-il, tu m'as fait peur. - Je lui souris péniblement  Une goutte de larme s'échappe de mes yeux, le visage suit le rythme des pleurs, il se lève pour me calmer, moi également j'essaye de me calmer - Eh, ça va, tu n'es plus seul, je suis là maintenant, ça va ! Je me calme définitivement, prend la main qu'il me tend et sourit - Qu'est-ce qui s'est passé ? Comme si parler était un exutoire, j'ai tout raconté à William - Wouah ! C'est vrai que ce n'est pas un si grand tabou ici mais bon, tu n'es pas obligé de vivre ça - Tu as vu l'état de la voiture ? - C'est la première chose que j'ai vu avant toi, j'ai eu plus de peur que de mal en voyant cette voiture, je suis rassuré lorsque je te vois ainsi - Il faut que j'appelle tata Gene - Tu peux le faire plus tard, repose-toi d'abord et au sortie d'ici on va gérer ça Après deux jours et les allées venues de William je fus autorisé à sortir, William m'a ramené chez tata Gene. Dès que je me suis installée, j'ai appelé tata Gene pour lui raconter l'accident et parler de l'état de sa voiture - La voiture c'est le matériel ma grande c'est ta santé qui me préoccupe, tu es sûre que tout va bien ? - Oui oui tata, je vais bien - Vu que William est là ça me rassure, tu peux me le passer s'il te plait ? - Oui oui, tient William dis-je en lui tendant mon portable Je le regardais parlé avec tata Gene et je ne pouvais qu'imaginer qu'elle lui donnait des recommandations me concernant, il me regardait et souriait - Oui tata ne t'inquiète pas, bye bye bisous, elle t'embrase (dit-il pour moi) - Moi aussi je l'embrasse, (puis il me rend mon portable) alors qu'a-t-elle dit ? - Elle me demande de gérer la reparation de la voiture. Je l'ai conseillé de ne pas passer par ses assurances sinon ils vont augmenter le montant de ses assurances. - On va donc faire comment pour arranger ça ? Ca va couter cher.  - Ne t'inquiète pas pour ça je vais m'en charger. - Merci William. -  Je t'en prie. Elle m'a aussi demandé  de m'occuper de toi et donc que veux-tu manger ? - Tu vas aller chercher à emporter ou tu espères cuisiner ? - Je pourrais cuisiner !  - Tu sais cuisiner ? dis-je surprise - Il y a des choses sur moi que tu ignores ma belle, mais bon ma cuisine est très limitée à omelette, spaghetti sauté, riz sauté, des plats simples quoi ! Dit il tout souriant - Un plat de spaghetti sauté me plairait bien ! Très vite nous étions à table il s'est plutôt bien battu, je me suis rappelé du plat de maman en me disant si seulement le remède était à la suite, mes larmes ont commencé à couler. - Eh mais c'est quoi ça ? Dit-il - Juste des souvenirs - Ne pense plus à lui, c'est un idiot de passer à côté d'une femme comme toi et ne pas vouloir se battre pour elle - Je pense plutôt à ma mère (même si je pensais aussi à Tom). J'ai essuyé mes larmes et commencé à parler avec William, puis je me suis sentie fatiguée et je suis allée me coucher le laissant au salon J'avais vu sur mon portable les appels et messages de Tom à la suite de mon départ, mais je n'avais pas envie d'y répondre et là en attendant que le sommeil m'emporte je les relisais, il s'excusait, me demandait de revenir pour qu'on en parle au lieu de partir, il me disait ne plus avoir la tête à ses activités parce que je ne lui répondais pas. Je me réveille en sursaut suivant du bruit dans la maison - Vous n'avez pas le droit d'entrer ainsi - Vous me l'interdisez en tant que qui ? Je veux la voir On dirait la voix de Tom, je me lève et me dirige vers le bruit - Elle ne veut pas vous voir - Je n'ai pas et je ne demande pas votre avis, Léonce ! - Pas besoin d'alarmer tout le quartier dis-je - Il t'a réveillé princesse (dit William en venant vers moi) - Bon Dieu que t'est-t 'il arrivée, pourquoi es-tu dans cet état ? - Tout ça c'est de votre faute, un homme qui estime et aime une femme ne lui fait de pareille chose, elle a failli mourir dans cet accident à cause de vous  - Accident !? L'horreur s'est dessiné sur le visage de Tom et il s'est rapproché de moi et m'inspectais, une fois l'inspection fini il m'a serré très fort contre lui, j'ai même senti son cœur battre très vite - Dis-moi que tu vas bien mon amour - Je vais bien, ça va - Et ce n'est pas grâce à lui dit William Même les mots de William n'empêchaient pas Tom de me serrer et me scruter plus d'une fois, je me suis dégagée de lui pour parler à William - William s'il te plait, lui et moi devons-nous expliquer tu pourrais nous... - Ok, appelle-moi si t'as besoin de quelque chose Lorsqu'il nous a laissé - J'aurai dû me douter face à autant de zèle qu'il s'agit du fameux William - S'il te plaît ce n'est pas le plus important et je t'ai dit que c'est juste un ami qui s'inquiète - Et que tu as visiblement préféré appelé au lieu de m'appeler lorsque tu as eu cet accident - Tom s'il te plait - Ok (dit-il en levant les mains en guise d'abandon), rassure-moi que tu vas bien dit-il en se rapprochant de moi - Je vais bien - Je n'ose pas imaginer si tu étais morte dit-il en me serrant - Mais je suis debout et vivante dis-je en me dégageant de ses bras, qu'est-ce que tu fais ici ? - Tu es partie précipitamment, il fallait qu'on parle - Tu as décidé de te consacrer uniquement à moi ? - Léonce - Tu as bien suivi ma question, répond moi - Regarde l'état dans lequel je suis, regarde-moi dans les yeux, mets tes mains sur ma poitrine, je ne sais quelles autres preuves je peux te donner lorsque je te dis que je t'aime. - Quitte cette vie ! Si tu m'aimes comme tu le dis quittes cette vie ou quitte la mienne - Léonce - Je ne veux pas suivre plus Tom vas t'en - Léonce  - Sors d'ici ! là j'avais crier - Elle t'a demandé de partir dit William qui se tenait à l'entrée - Ok, je m'en vais. Ne pense pas que je quitte ta vie Lorsqu'il part je m'assois brutalement et je suis ailleurs - Ne te laisse surtout pas abattre par ceci, tu es une femme qui mérite le meilleur, un homme qui fasse de toi son unique pas un qui... - Laisse-moi devinez, c'est un homme comme toi que je mérite n'est-ce pas ? Tu ne te sens pas pathétique ? Là à vouloir ramasser les miettes de quelqu'un d'autre ? Mais qu'est-ce que tu fou ici ? Tu n'as pas de vie ? Tu ne peux pas aller voir ailleurs si j'y suis - Insulte-moi comme tu veux, je ne partirai pas d'ici, j'ai promis veiller sur toi et je le ferai même si ça signifie que je devrai essuyer des insultes tous les jours mais laisse-moi te dire Léonce, je n'attends pas forcément que tu me rendes l'amour que j'ai pour toi mais que tu te battes pour être au-dessus de tout ceci Silence - Pourquoi crois-tu que je suis tombé amoureux de toi ? Parce que tu es une femme forte, combien font ce que tu as fait pour suivre ce qu'elle veut dans la vie ? Tu vas t'arrêter ici parce que quelqu'un t'a déçu - Je n'ai pas besoin de ta pitié - Ce n'est pas de la pitié, c'est du soutien et même le fait que j'ai des sentiments pour toi ne tourne pas ceci en pitié Je n'ai plus dit un seul mot et je suis remonté dans ma chambre, Tom n'aurait pas dû venir, il a juste ouvert une plaie qui peut être ne cicatrisait pas encore mais au moins la douleur avait baissé, j'ai recommencé à pleurer, cette fois-ci en étouffant mes cris, j'avais sérieusement mal. À suivre...
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