Life

15

Je suis restée plusieurs jours ainsi sans vouloir voir ni parler à quelqu'un. Malgré tous les messages de Tom, je n'ai pas réagi. Il est même revenu à la maison mais je ne lui ai pas ouvert. J'ai passé tout ce temps à réfléchir sur comment faire, j'aimais Tom mais vivre dans cette condition ne m'arrangeait pas. Je n'ai parlé de cette histoire à personne même pas à Laurie ma meilleure. Je ne voulais pas la perturber dans son bonheur. Je suis partie au boulot, après une longue journée de travail, je rentre à la maison le soir et quelques minutes plus tard, on sonne je me dirige vers la porte et guette; je vois William je soupire puis j'ouvre

- Salut ! Dit-il posément

- Salut ! Dis-je puis je m'écarte pour lui céder le passage.

- Comment ça va? Demande-t-il

- Je vais bien merci.

- Hum ! Dit-il l'air incertain

Silence

- Léonce, je sais que tu ne vas pas bien. Tu as beaucoup maigri. Qu'est ce qui t'arrive ? Pourquoi tu veux te laisser mourir pour...

- Arrête William ! Dis-moi pourquoi tu es là? 

Le silence de William me ramène directement à la raison. Je comprends que je lui ai crié dessus. Il reste figé et regarde ailleurs. Je me sens mal et je n'hésite pas à m'excuser

- Excuse-moi William je ne voulais pas...

- Non, c'est correct ! Dit-il sèchement en me coupant la parole.

Silence

- Voici les documents qui étaient dans la voiture de tata Gene. Je ne pourrai pas l'attendre. Bonne soirée. Dit-il d'un ton sec et s'en va.

Je le laisse partir mais en m'en voulant de lui avoir mal parlé. William était très gentil avec moi. Malgré son emploi du temps chargé il était disponible pour moi. J'ai laissé mes émotions prendre le dessus. Plus tard, je lui ai encore écrit un message pour m'excuser. 

- Si tu veux te faire pardonner prépare moi un bon plat ! J'aime tout, juste un rappel. 

- William pas pour maintenant stp, je n'ai pas la tête à cela.

- Pas de soucis, c'est quand tu veux. Mais la prochaine fois que tu vas me parler ainsi je vais tirer tes petites oreilles là ! Dit-il en mettant un émoticône de sourire.

C'est dans cette ambiance que lui et moi avons discuté toute la soirée.

Quelques jours plus tard Geneviève est rentrée. Le jour là j'étais contente et ce jour-là spécialement j'ai fait à manger. Ses enfants étaient aussi là pour la voir. Elle semblait heureuse d'avoir fait ce voyage. D'ailleurs, elle n'a pas cessé de me raconter l'ambiance du pays, de son arrivée jusqu'à son retour. Elle a également parlé du mariage de Laurie et comment tout s'est très bien passé.

- J'ai été reçu par ta mère, elle n'a pas cessé de me remercier. Elle s'inquiète beaucoup pour toi.

- C'est son comme ça ! Je lui ai déjà dit que je vais bien. 

- Moi aussi je l'ai rassuré. C'est pourquoi je ne lui ai rien dit au sujet de ton accident. 

- Tu as bien fait. 

- Je n'ai pas eu la chance de voir ton père. On m'a dit qu'il est en déplacement.

- Comme d'habitude! 

À peine je termine ma phrase on entend la sonnette résonner. Le fils de tata Gene se lève et s'en va ouvrir. Puis j'entends

- Entre elle est là ! Leo, Tom est là ! 

Je me lève et me dirige vers la porte. Il me regarde dans les yeux puis me parle

- Salut !

- Salut ! 

- Eeuh est ce qu'on peut parler? Dit-il posément.

Je baisse la tête. 

- Leo s'il te plaît il faut qu'on parle ! Dit-il avec douceur. 

- Ok, mais avant viens saluer ma tante. 

- D'accord. 

On se dirige vers le salon où est assise tata Geneviève. Je fais les présentations rapides.

- Enchanté Tommy.

- Moi de même Madame. 

Une fois ces présentations faites, nous sortons. Il prend une autre direction que celle de son hôtel. 

- On s'en va où ? 

- Une surprise ! 

- Les surprises et moi ne faisons pas une. Tom je n'aime pas les surprises. 

Il sourit.

- Ça va te plaire, j'en suis sûr. 

- Ok, j'espère. 

Après avoir roulé près de 45 minutes, il gare devant un beau chalet. Il ouvre, m'invite à entrer, je m'exécute.  Une fois à l'intérieur, je me rends compte qu'il est encore plus beau que l'extérieur. Il m'invite à m'assoir et me propose à boire. Je n'avais pas envie de boire d'alcool, surtout qu'il sait que lorsque je bois, j'aime f***********r par la suite. Curieusement, malgré tout ce que j'ai appris je n'arrive pas à le sortir facilement de ma tête. Pendant que je suis perdue dans mes pensées il m'interrompt

- Un café? 

- Non merci.

- Un thé? Ou du chocolat chaud?

- J'irai avec le chocolat chaud.

Il me sert puis s'assoit en face de moi. Il prend ma main gauche et la caresse. 

- Je t'aime Léonce, Je ne veux pas te perdre. Je veux que tu fasses partie de ma vie. Mon cœur, je t'en prie, je m'ennuie de toi.

Silence

- Je comprends très bien que mon orientation sexuelle ne cadre pas avec tes valeurs, et je respecte cela. S'il te plaît accepte moi comme je suis. Je me sens bien avec toi. 

À peine il termine sa phrase, je me lève immédiatement. 

- Écoute Tom tu ne peux pas m'emmener ici pour me raconter les affaires que je sais déjà. On en a déjà parlé ! 

- Ah oui ? Et qu'est-ce qu'on c'était dit ? Il me semble que toi et moi avons juste commencé une discussion sans vraiment prendre de décision.

- Ok, c'est quoi ta décision? Parce que tu connais ma position. 

Silence

- Tu vois ? On est en train de tourner en rond et je suis déjà tannée de cette situation. Ça ne me tente pas de me bagarrer avec un homme pour toi Tom ça là non non ! Je suis désolée.

- Je te croyais assez ouverte ! 

- Je le suis parce que je vais respecter ton choix, sauf que ce sera sans moi ! Je me rends juste compte que tu ne peux pas arrêter. C'est mieux qu'on arrête.

- Non non ! Bb tu ne peux pas me faire ça ! 

- Je suis désolée Tom, dis-je en me dirigeant vers la porte

- S'il te plaît laisse-moi du temps. Donne-moi du temps de replacer mes idées avant de te décider. 

Silence

- Je ...je veux vraiment essayer avec toi. 

- Tom, raccompagne-moi je t'en prie. On en reparlera plus tard. 

- Tu n'aimerais pas passer la nuit ici avec moi ? 

- Non désolée, j'ai des travaux d'école à faire. 

- Tabarnak ! Crie – t- il en donnant un coup de pied sur le divan ! 

Ensuite un deuxième et un troisième puis balance le vase de fleur qu'il y avait au coin à côté du divan ! Renverse tout ce qui était sur la table. En grognant ! Je commence à avoir peur, je tremble même ! 

- Tom qu'est ce qui t'arrive ! 

- Il arrive que je suis f*****g en train de perdre ma blonde ! Oui ça me rend me fou ! 

- Arrête s'il te plaît ! Calme-toi ! 

J'avais peur de passer la nuit avec lui. Je ne me sentais plus vraiment très à l'aise dans cette atmosphère froide. Mais comme les mekats ci sont ce qu'ils sont j'ai eu peur qu'il me fasse quelque chose. Je me suis empressée d'aller l'attendre dehors. Il a trainé un peu avant de me rejoindre. Dès qu'on entre dans la voiture il se tourne vers moi et me regarde dans les yeux

- Je suis désolé. 

- C'est correct, je comprends.

- Merci

C'est dans un silence de mort qu'il m'a conduit chez moi. Quand j'ai fermé la porte derrière moi j'ai soupiré. Madame Géneviève n'était plus au salon et non plus son fils. Je me suis directement dirigé vers ma chambre. Je me suis jetée dans mon lit en tournant les yeux vers le haut, admirant mon plafond sans vraiment le regarder puisque je pense à ma vie sentimentale. Je ressasse mes bons moments avec lui ça m'émeut, j'essuie mes larmes et serre mon nounours très fort, c'était difficile mais je me suis dit c'est une bonne décision.

*** 3 ans plus tard.***

- Léonce ! Ma belle-mère nous serons en retard! Crie ma mère!

- Oui ooh j'arrive

- N'arrive pas comme tu veux être la plus belle de l'école là ! Me lance ma sœur.

- Oui oui me voici. 

- Waouh toute belle.

- Merci tata Géné ! Dis-je

- On peut y aller, Dis-je en me dirigeant.

- Enfin ! Lance ma sœur.

Nous étions rendus au jour de ma graduation à l'Université, j'obtenais un baccalauréat en design. J'étais très heureuse ce jour-là et de plus c'est la présence de ma mère et de ma sœur qui me rendaient encore plus heureuse. Après la cérémonie à l'école, nous avons organisé une petite réception à la maison. Pendant que nous sommes en train de manger et discuter, William arrive accompagné d'une jolie fille, je me dirige vers eux pour les accueillir.

- Bienvenue William, merci d'être là.

-  Je ne pouvais quand même pas manquer ça. Mon père t'envoie ses félicitations.

- Oh merci, c'est gentil.

- Je te présente Kelly.

- Enchantée Kelly, je suis Léonce.

- Enchantée Léonce, j'ai pas mal entendu parler de toi

- Ah oui? 

Elle hoche la tête pour dire oui.

- Suivez-moi ! 

Je n'ai pas eu besoin de demander pour comprendre que cette fille est sa copine. C'est la première fois qu'il s'affiche avec une fille. Comme vous voyez, William et moi ne sommes pas ensemble. D'ailleurs, nous ne sommes jamais sortis ensemble. Certes, c'est un gars gentil, attentionné et de surcroit qui gagne bien sa vie mais ce n'est pas mon style de mec.

Après la réception, nous avons tout nettoyé et rangé ma sœur et moi. Pendant ce temps, elle a profité pour me mettre au courant de ce qui se passe dans l'entreprise de mon père. 

- Ton soi-disant frère n'assure pas et le comble c'est que papa comme d'habitude ne m'écoute pas.

- Hum papa m'étonne ! Il ne te fait pas confiance pourtant tu as toujours été là pour lui, tu as toujours fait ce qu'il voulait.

- Je t'assure, je suis dépassée. Pour lui je suis une bonne à rien. Il a sûrement raison ! Me voici qui suis mariée depuis 2 ans et demi et j'ai toujours pas d'enfant, dit-elle en laissant échapper les larmes de ses yeux.

- Ne dis pas ça tu n'es pas une bonne à rien, non non.

- Et pour l'enfant soit patiente ça viendra ;  Suis juste bien ton traitement

- C'est ce que je fais.

Ma mère nous a rejoint dans ma chambre elle nous a fait asseoir pour nous parler. 

- J'attendais ce moment depuis longtemps. Ça fait plusieurs années que nous ne nous sommes pas rassemblées ainsi pour parler. Je tiens à vous dire que je suis fière de vous ! Mes filles, vous faites ma fierté! Restez soudées et unies comme ça toute votre vie. 

Silence

- Actuellement, Léonce tu as fini avec les études. L'âge commence à peser ; tu as déjà 30 ans ma fille. À 30 ans, on pense déjà à avoir une famille dit-elle en se tournant vers moi.

Silence

- Ta sœur a 33 ans, elle est déjà mariée, je prie que Dieu lui donne grâce de devenir maman.

Silence

- Je te conseille Léonce vu que tu as déjà un emploi stable. Tu as été chanceuse de l'avoir avant même d'avoir obtenu ton diplôme. Ce n'est pas par hasard, il est temps pour toi de faire ton enfant.

- Maman est ce qu'on fait un enfant seul ?   

- Est-ce que c'est l'homme qui manque dans ce grand pays? Cherche tout sauf le blanc je ne veux pas que mes petits enfants soient perdus.

- Maman honnêtement je ne suis pas encore prête pour ça.

- Que quoi KAMGA?

Silence

- Ne commence pas la malchance là ! Pardon ne commence pas ! 

Je n'ai pas voulu me prendre la tête avec ma mère. Je me suis dit que c'est mieux que j'acquiesce seulement ce qu'elle me dit pour avoir la paix. Il est vrai que j'ai eu beaucoup de chance ces derniers mois. L'entreprise où j'ai eu le privilège de faire le stage dans le cadre de ma formation m'a embauché. C'est une grande joie pour moi, je n'avais vraiment pas prévu cela. Actuellement, je gagne bien ma vie, j'ai un très bon salaire, enfin un téléphone portable, une voiture. Et si je suis encore chez tata Gene parce qu'elle me l'a demandé. Elle m'a demandé de prendre mon temps de bien organiser mes affaires avant de partir de chez elle. Cette femme est un ange !  Grace à elle, je fais beaucoup d'économies je ne cesserai de la remercier. Maman s'entend très bien avec elle, elle se parle au téléphone presque toutes les semaines. Depuis l'arrivée de maman et ma sœur, c'est elle qui organise toutes les sorties et balades qu'on fait les weekends. Elles ont déjà fait trois semaines ici, il ne les reste plus que deux.

Les jours qui ont suivi le programme était bien établi chaque jour après le boulot nous allons faire un tour dehors. Nous étions en fin mai, au Québec les températures étaient quand même assez bonnes. Les deux derniers week-ends ont servi à faire les courses. Ma sœur avait pleines de choses à acheter pour elle et aussi pour sa belle-famille. Ma mère pensait à son bébé mon petit frère qu'elle a laissé au pays. C'est lui qu'elle a beaucoup gâté. Quand je l'ai vu prendre quelques affaires pour mon père j'étais dépassée. La patience de ma mère me gagnait seulement. Ce jour-là pendant que nous étions en train de faire les courses il était environ 16h au canada et 21h au Cameroun, mon téléphone sonne c'est Laurie qui m'appelle, je piaffe et je laisse sonner. J'étais fâchée d'elle parce qu'elle ne m'avait même pas fait signe le jour de ma graduation pourtant elle était censée m'appeler. Je finis ma boude et je décroche en lui faisant un coup de gueule

-  Ce n'est pas très tôt ! Après m'avoir zappé plusieurs jours tu décides enfin de surgir ! 

 J'entends à l'autre bout du fil les pleures 

- Laurie, qu'est ce qui se passe? 

- Leo, je viens de faire une découverte qui me fend le cœur; Dit-elle en pleurant. 

- Laurie tu ne dois pas être comme ça tu es enceinte calme-toi

- Non non non il a osé, il osé, il a osé...je ne peux pas supporter je ne...

- Laurie! Laurie écoute moi ! Laurie! 

J'ai l'impression de ne plus rien entendre...

- Laurie

Toujours aucun signe de sa part. Je commence à paniquer, 

- Non non Laurie ne me fais pas ça non !

C'est en tremblant que je commence à fouiller le numéro de sa sœur dans mon téléphone pour pouvoir l'appeler...

À suivre...