III Contre la vénalité ses maîtres Ce rhéteur, sortant tout suant de sa classe, pouvait-il souffrir que je pérorasse plus longtemps sous le portique qu’il ne l’avait fait dans l’école ? Il m’interrompit : « Jeune homme, dit-il, qui tenez ces propos d’une saveur non vulgaire et, ce qui est aujourd’hui une rareté, qui me semblez un ami des idées saines, je ne dois pas vous dérober les secrets de mon art. Dans les exercices que vous critiquez, il n’y a guère de la faute des maîtres : ils sont bien forcés de hurler avec les fous. S’ils ne parlaient pas comme il plaît aux jeunes gens, Cicéron l’a déjà dit, on les laisserait seuls dans leur école. Tels ces rusés flatteurs qui, entreprenant le siège de la table d’un riche, n’ont rien de plus pressé que de chercher ce qu’ils estiment devoir plai