II Contre les professeurs de rhétorique « À qui vit dans cette atmosphère, il est aussi impossible de ne pas perdre le sens que de sentir bon quand on loge à la cuisine. Si vous me permettez de le dire, ô rhéteurs, c’est vous les premiers artisans de la ruine de l’éloquence. Vos harmonies subtiles, vos sonorités creuses peuvent éblouir un instant ; elles vous font oublier le corps même du discours qui, énervé, languit et tombe à plat. La jeunesse s’entraînait-elle à déclamer, quand Sophocle et Euripide trouvèrent le langage qu’il fallait au théâtre ? Existait-il des maîtres pour étouffer dans l’ombre de l’école les talents naissants quand Pindare et les neuf lyriques renoncèrent à lutter dans le même mètre avec Homère ? Et, sans appeler les poètes en témoignage, je ne vois pas que Plato