XVIII Impressions de voyage d’un pain de sucreOn frappa à ma porte. C’était un ancien camarade de collège que je n’avais vu depuis longtemps. Il portait à sa boutonnière un ruban bariolé ; ses yeux pétillaient derrière le verre de ses lunettes. « J’ai lu, me dit-il, les Mémoires de votre grain de café, et je viens à votre aide, car en vérité, mon ami, vous êtes ignorant comme une carpe. Vous n’avez même pas dit quelle était l’analyse chimique du café. Je crains qu’en parlant du sucre, vous ne disiez des énormités, et je vais, en bon camarade, vous éclairer et faire votre éducation. » Je savais que je me trouvais en présence d’un savant distingué, membre de plusieurs académies, et je prêtai une oreille attentive. « Le sucre, me dit-il, – du mot latin saccharum, – est une substance entièr