XII Ce qu’il y a dans une tabatièreQuelle aimable femme ! Pour peu que vous fréquentiez avec quelque assiduité le Théâtre-Italien pendant les longues soirées d’hiver, vous devez l’avoir remarquée au fond de sa loge, où elle est presque toujours seule, encapuchonnée de dentelles, emmitouflée dans une douillette garnie de fourrure. Vous devez l’avoir remarquée, dis-je ; non qu’elle soit jeune ou jolie : hélas ! elle aura soixante-neuf ans bientôt ; mais si vous pouviez l’entendre, si vous pouviez causer un instant avec elle, vous affirmeriez comme moi qu’elle n’est pas vieille. Les habitués du Théâtre-Italien la désignent sous le nom affectueux de la grand-maman. Un hasard étrange, mais non, il n’y a pas de hasard, une gracieuseté du bon Dieu me permit, il y a quelques jours, de lui rendre