XI Causeries d’un verre de BohêmeDes tables qui parlent, la belle affaire ! et c’est bien la peine de crier au miracle, de faire des mandements ou des dissertations sur ce prétendu phénomène ! J’ai là, sous ma main, depuis bien longtemps, une coupe en verre de Bohême qui me fait ses confidences, me raconte les plus intimes détails de sa vie, et je ne m’en émeus pas autrement. Je ne sais quels liens ont existé dans le passé entre cette coupe et moi, mais je l’aime, ou plutôt j’y tiens, car, je ne sais si vous êtes de mon avis, un des graves reproches que j’adresse à notre langue si précise, si merveilleusement douée d’ailleurs, c’est que ce mot, ce mot sacré : Je l’aime ! qui ne devrait être employé que dans son acception la plus élevée, pour exprimer le plus noble, le plus doux, le plus p