Les faux-saulniersÀ Charles Maurras. Je ne puis dire comment je vins à ramer sur les galères du roi, car il y a trop de honte. Mais qu’on choisisse parmi les cinq manières de gens qui écrivent sur l’eau avec des plumes de quinze pieds, Turcs, protestants, faux-saulniers, déserteurs et voleurs : et que chacun prenne le pire ; j’ai peut-être été cela. Je connais les galères de Marseille ; le roi Soleil en tient vingt-quatre, et les forçats y sont heureux. En mer il y a grande chaleur, et sueur, et vermine, et les chaînes sont lourdes à traîner, et l’odeur de la sentine donne la peste ; mais au port, moyennant deux liards à l’algousin et au Turc, cinq liards au pertuisanier qui les mène, ils peuvent aller en ville, voir leurs femmes et ouvrir échoppe sur la rade. Dans l’Océan, il y a six gal