La grande-BrièreÀ Paul Hervieu. Après les routes encaissées, sillonnées d’ornières boueuses où la carriole cahotait, où le cheval relevait rudement du c*l, où le cocher qui fumait sa pipe courte jurait et tapait son grand chapeau sautant au vent, des terres stériles s’étendirent devant nous, semées de pierres grises. Les ajoncs y poussaient par bouquets, avec des genêts rares. Plus loin le sol descendait par une pente régulière et devenait vaseux ; de grandes mares s’ouvraient sur les côtés du chemin et les hideuses grenouilles s’y plongeaient à corps perdu. La ferme, chapée de chaume moisi, s’allongeait entre deux masures basses sur un tapis de paille hachée, détrempée de purin. Une femme parut à la porte, le tablier relevé ; elle nous regarda d’un air soupçonneux, et quand nous entrâme