IIEn tout temps et en tout pays du monde, la vie est la même pour celle que nul ne protège pendant les mois de passion, où, dans sa ceinture, elle porte un enfant sans père. Celle-ci erra donc, les pieds nus, par les chemins. Elle alla du côté du nord. Elle espérait rencontrer l’armée du Roi. Si elle ne pouvait parler à son Seigneur, au moins le verrait-elle passer dans la gloire. Mais elle s’était trompée de route, et puis le poids qu’elle portait, d’heure en heure, devenait plus lourd. Enfin il fallut qu’elle s’arrêtât, car son temps était à sa fin. Tout de même elle sourit à la fillette qu’elle venait de mettre au monde dans un tel dénuement. En effet, si petite, l’enfant avait le regard du Lion. Et, la mère, comme si elle prenait une étoile dans le firmament pour la mettre au front