XDès que les officiers de garde se furent retirés, Ménélik déclara : – J’ai lu avec beaucoup de plaisir la lettre de M. le Président de la République que tu m’as apportée. Je suis content d’apprendre que la France désire autant que moi l’arrivée d’un chemin de fer à Addis-Ababâ. Ainsi les délais que je redoutais seront abrégés. Mais tout de même je n’ai pas voulu attendre la bonne volonté de tout le monde pour me faire plaisir. J’ai pris les devants. As-tu vu la route que je fais préparer pour me rendre à mon palais d’Addis-Alem ? Cette route que des milliers de Chankallas assistés de Gouraguiés, de soldats appelés des provinces les plus lointaines, construisaient avec une imposante lenteur, était, à ce moment-là, la fable de l’Éthiopie. On disait que quand elle serait achevée, l’Empereu