IXDans sa retraite d’Addis-Alem, l’Empereur était à la fois plus difficile à voir et plus accessible qu’à Addis-Ababâ. Il venait là pour éviter les fâcheux et il leur fermait délibérément l’accès de son audience ; par contre, c’était avec plus de loisir qu’il recevait ceux dont la visite l’intéressait ou lui donnait du divertissement. Il me fit introduire à l’issue d’une petite cour de justice qu’il avait tenue pour régler lui-même un différend survenu entre des paysans du lieu. Selon l’usage, je le trouvai, assis en tailleur, les coudes soutenus par des coussins de pourpre, sur un divan que recouvraient des tapis de soie. Le bandeau blanc qui ceignait ses tempes, le sommet de son front, aggravait la couleur basanée de son masque. Les manches d’une petite tunique de soie blanche, serrée