Depuis plusieurs mois, Ismaël essayait de joindre son épouse mais cette dernière n'était pas disposée à retourner avec lui. Elle ignorait ses messages et renvoyait ses appels. Ismaël comprit qu'à lui seul, il risquerait de perdre définitivement sa bien aimée. Surtout que Violène n'arrangeait pas les choses, elle envoyait des messages de menaces à Iris. Dieu merci la maturité dont faisait preuve cette dernière l'empêchait de lui répondre ou même de faire cas de ses bêtises. Ismaël commençait à percer dans le jeu de Violène. Elle était manipulatrice et désagréable tout ce qui l'intéressait c'était l'argent. Quand Ismaël avait décidé de mettre fin à leur relation, elle l'avait privé de ses filles pendant un moment et par on ne sait quel stratagème, il avait recommencé à entretenir des rapports avec elle. De ces rapports avait germé une grossesse dont Violène avait avorté car disait-elle Ismaël refusait de divorcer de son épouse par conséquent elle ne pouvait pas continuer à lui faire des enfants tant qu'il ne l'épousait pas.
- Allô ? Bonsoir papa. Je souhaite vous rencontrer mama et toi.
- Passe à la maison quand tu peux fiston.
- Je serai là ce soir. Merci papa
Ismaël venait d'appeler son père. Cette situation avec son épouse le dépassait, il fallait qu'il fasse intervenir d'autres personnes. Il ne pouvait pas se présenter chez ses beaux-parents pour leur dire qu'il avait tromper leur fille en faisant trois enfants avec sa maîtresse et qu'après l'avoir battue, elle était hors de chez lui depuis plus de quatre mois et avait de surcroît l'intention de demander le divorce. Il fallait même d'abord qu'il trouve les bons mots pour présenter la situation à son père sinon, il risquerait de s'en sortir avec un bras en moins si tout se passait bien car ses parents adoraient Iris.
La soeur d'Ismael était retournée chez mais avait laissé ses filles pour s'occuper de leur oncle. Les jeunes filles avaient fait un sauté de légumes accompagné de plantains mûrs. C'était l'un des plats préféré d'Ismaël mais ce dernier n'y avait accordé aucune attention. Depuis des semaines, il avait complètement perdu l'appétit. Ce problème devait trouver une solution, il ne pouvait plus durer.
Ismaël démarra sa voiture et prit la route qui le menait chez ses parents.
- Bonne arrivée mon fils. L'accueillit Madame Samba.
- Merci maman tu es toujours aussi belle. Un jour, il faudra que tu me donnes ton secret hein.
- Ton père m'a prévenue de ton arrivée. Il y a un souci ? J'espère que Géraldine est rentrée chez elle avec Alexandra et Cassandra. Sinon comment va le travail ? Et Iris, ça fait des mois je ne l'ai pas vue et Violène ? Je parie qu'elle te court toujours après cette dévergondée. Un jour je saurai ce que cette fille t'a donné et quand je le saurai, elle verra de quoi je suis capable que ses marabouts se tiennent près. La seule chose qu'elle a fait de bon c'est les enfants mais de toutes les façons tu n'en avais pas besoin puisque tu en avais déjà. Si seulement le seigneur pouvait bénir ma petite Iris...
- Où est papa stp ? Vous devez m'aider Mama Iris est partie depuis plusieurs mois et elle a introduit une demande de divorce. Annonça de but en blanc Ismaël.
Sa mère resta bouche bée, choquée par ce que venait de lui balancer son fils. Elle adorait sa belle-fille et remerciait chaque jour le ciel d'avoir accorder une seconde chance à son fils quand celui-ci a rencontré Iris. Sa première belle-fille n'était mauvaise mais son caractère et celui d'Ismaël ne collaient absolument pas et chaque jour c'était des crises et des bagarres entre eux. Ce mariage les détruisait tous les deux. Tandis que le mari sombrait dans la débauche, l'épouse elle, sombrait dans l'alcool et c'était les enfants qui en souffraient. Quand ils se sont séparés, cela fut un soulagement pour toute la famille. Elle savait qu'Iris était une bonne femme pour son fils. Elle était douce et compréhensive. Elle savait faire des compromis et était un soutien indéfectible pour son fils contrairement à cette légère de Violène qui avait piégé son fils avec trois grossesse. Quoi qu'il en soit, elle aurait le fin mot de cette histoire.
- Rémi mon chéri. Notre fils est là et c'est grave. Pleura la pauvre femme.
- Que se passe-t-il ? Demanda calmement le père d'Ismaël.
- Bonsoir papa. Je dois vous parler.
- Assieds toi mon garçon. On va parler.
- Papa je ne sais pas par où commencer mais si je suis ici c'est je ne sais plus quoi faire. J'ai essayé tout seul mais je suis entrain de perdre mon épouse. Mes erreurs m'ont non seulement rattrapé mais elles sont entrain de me dépasser.
- Où est ta femme ? Demanda posément Monsieur Samba à son fils.
- Elle est partie Papa. Iris est partie depuis à peu près six mois et elle a demandé le divorce.
- Ismaël je croyais avoir fait de toi un homme mais je ne comprends pas à quel niveau j'ai échoué. Sais-tu tout ce qui peut arriver en six mois ? Ton épouse est sortie de chez toi depuis six mois et ce n'est que maintenant que tu réalises que tu as fait une erreur ??? Mon fils on ne laisse pas sa belle épouse seule dans la nature pendant tout ce temps. Six mois c'est trop et il faut agir au plus vite.
Il dégaina son téléphone et appela quelques membres de sa famille avec qui il programma une réunion familiale le lendemain matin. Après avoir parlé avec ses frères, Monsieur Samba appela Monsieur Zé. Après l'avoir brieffé, ils prirent rdv le weekend. Il était question pour les parents d'Iris de se préparer de leur côté.
****
Le weekend.
Les parents d'Iris l'avait fait appeler. Ils souhaitaient s'entretenir avec leur fille avant la rencontre avec la famille d'Ismaël.
- Iris si nous t'avons fait appeler c'est parce que comme tu a pu t'imaginer ton époux a signalé une crise grave au sein de votre couple et comme tu ne nous en avait jamais parlé, nous avons tenu à t'appeler avant pour parler avec toi. Est ce qu'on pourrait avoir ta version ma fille ? Lui demanda son père.
- Hum ma fille tu peux tuer. Depuis près d'un an que tu es hors de ton foyer et nous ne sommes pas au courant. Tu es allée jusqu'à demander le divorce ma fille. Ce qui me fait mal à moi ci c'est que je n'ai pas vu tout ça venir. Renchérit sa mère.
- Maria stp laisse l'enfant s'exprimer.
Iris se mit à raconter à son père sa vie depuis qu'elle s'était mariée et revenait parfois sur certains événements qui ont eu cours avant le mariage. A la fin de son propos, elle annonça d'une ferme :
- Ismaël, papa maman n'est plus mon mari je ne veux plus de lui. Je préfère retourner au célibat plutôt que de continuer à vivre avec un homme pareil.
- A part divorcer mon petit trésor ne penses tu pas qu'il y ait une autre solution ?
- Papa j'ai beaucoup souffert dans cette relation. J'ai toujours tout fait pour qu'Ismaël soit heureux et il m'a bafouée. Je ne veux plus de lui. Il me reproche de ne pas lui faire d'enfants qu'il reste avec celle qui lui en fait. Je ne sais même quel enfant il me demande il en a déjà assez. Allez et peuplez la terre ne s'adressait pas à lui seul.
- Je te comprends petite maman. Dit doucement sa mère qui craignait que sa fille explose à tout moment. Mais chaque erreur mérite une seconde chance. Ton époux a péché crois tu que si tu l'abandonnes maintenant tu trouveras un homme mieux que lui ? Ismaël t'aime et dans chaque histoire d'amour il y a son lot de drames. Je suis sûre que tout va s'arranger. Ta belle famille est déjà là nous allons les accueillir.
La famille se leva et alla installer les nouveaux arrivants.
Ismaël était accompagné de son père de sa mère et de quatre de ses oncles. Il portait un ensemble lin blanc assorti d'une paire sandale. Il avait mis un pendentif en or qu'il avait reçu comme cadeau d'Iris le jour de son anniversaire et comme d'habitude il était tout simplement magnifique. Iris salua la famille d'Ismaël et leur apporta des rafraîchissements. Elle voulait se retirer quand l'oncle d'Ismaël la pria de prendre.
- Frère si vous me donniez la raison de votre présence chez moi aujourd'hui. Dit le père d'Iris pour ouvrir les débats.
- Oh mon frère !!!!!! C'est les larmes pleines les mains que je reviens chez toi aujourd'hui. Il y a de cela quelques années tu m'as confié une pierre précieuse. Grande est ma tristesse aujourd'hui car cette pierre je suis en train de la perdre. Ton fils à qui tu as confié cette pierre a fait des bêtises oooooo mon frère il a fait des dégâts et si je suis ici aujourd'hui c'est pour que tu me punisse car celui qui a tout gâté, c'est moi qui l'ai élevé.
- Hum mon frère, dans cette affaire, nous même n'avons plus la parole. Tu me demandes de te punir mais moi je suis un homme juste et droit et en tant que tel je ne saurais punir un innocent. Tu as certes accouché et élevé mon fils ici présent mais il a fait ses choix. Des choix qu'il va devoir assumer. Nous sommes la en spectateur mon frère que les acteurs principaux de ce film jouent eux même les rôles qu'ils acceptés d'endosser il y a de cela quelques années. Fils parle à ta femme et c'est la réponse qu'elle te donnera que toute cette assemblée considérera.
- Merci papa de me passer la parole. Merci de me recevoir chez toi. Commença Ismaël. Iris je ne sais pas par où commencer. Je t'ai blessée tellement de fois et tellement de fois tu m'as pardonné que je ne sais pas quoi te dire aujourd'hui.
- Les enfants coupa la mère d'Ismaël. Je vois que vous êtes un peu gênés je vais vous conduire dans une pièce où vous pourrez vous parlez tranquillement à l'abri des regards pendant ce temps ces messieurs vont se mettre quelque chose sous la dent.
Iris et Ismaël se retirèrent dans une chambre.
- Fais tout ce qui est en ton pouvoir mais récupère ton épouse. Murmura Madame Zé a l'attention de son beau fils
- Merci mama. Dis Ismaël soulagé.
Ma mère d'Iris referma la porte et avec ses deux autres filles alla servir le repas.
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Iris et Ismaël étaient enfermés dans la chambre depuis à peu près cinq minutes mais personne n'osait parler. Iris n'avait pas envie de parler en tout cas. Sa colère pour son mari ne s'était pas estompée après tout ce temps. Elle lui en voulait toujours pour toutes les fois où l'avait trompé, pour toutes les fois où Violène et ses enfants lui avaient manqué de respect, pour toutes les fois où sa famille l'avait humiliée. Dans cette chambre, elle n'avait rien à dire à cet homme et pour bien marquer son indifférence, elle sortit son téléphone et se mit à jouer.
Ismaël était très embarrassé. Il ne savait pas quoi dire à Iris. Son indifférence montrait qu'elle lui en voulait toujours. A cet instant, il se demanda comment avait-il pu laisser les choses aller jusqu'à ce niveau ? Il avait été con et sa connerie lui coûterait son mariage. Depuis que son épouse était partie, il avait fait le nettoyage dans sa vie. En effet, il avait définitivement mis un terme à sa relation avec Violène malgré que cette dernière continuait de le harceler, il avait été ferme avec elle : il voulait redonner une chance à son mariage. Il avait expulsé sa soeur et ses filles de chez lui et renvoyé ses enfants chez leurs mamans. Dorénavant, si Iris ne faisait pas d'enfants et acceptait de revenir avec lui, ils resteraient comme ça. Il savait qu'Iris était la femme de sa vie mais il lui avait toujours montré le contraire comment allait-il se rattrapper à présent ?
- Princesse. Commença t il. Je ne vais pas te demander pardon cette fois-ci, non pas que je n'en ai pas envie mais c'est que chaque fois que je l'ai fait, tu m'as pardonné et par la suite je t'ai déçue. Aujourd'hui je veux juste te dire que j'ai changé, toutes ces choses qui t'ont une seule fois blessée quand nous étions ensembles, je les ai toutes écartées. Je t'ai prise pour acquis et j'ai pensé que par ton caractère docile je n'avais plus besoin de faire des efforts pour te garder, je me suis trompé. Ce que je devais faire pour toi je l'ai plutôt fait à d'autres. Je ne cherche pas de bouc émissaire à mes fautes j'en suis le seul coupable. C'est moi qui ai laissé Violène entrer dans ta vie, c'est moi qui l'ai laissée te rabaisser et te provoquer. C'est de ma faute.
Ismaël dans son monologue guettait chaque fois les réactions d'Iris qui était toujours fermée comme une huître. Elle ne semblait pas écouter son mari et toute son attention était dans son téléphone. Néanmoins, Ismaël continua :
- J'ai permis à Géraldine de te mépriser avec certains membres de ma famille parce que je ne leur ai jamais montré la femme merveilleuse que tu es. Seule mes parents t'ont comprise et t'aiment aujourd'hui comme leur fille. Tu ne m'as jamais rien fait de mal mais je t'ai toujours frappée. Je cherchais ou déverser mes frustrations et toi tu encaissais tout sans broncher. Au boulot, ça n'allait pas et j'ai pris pour prétexte que nous n'avions pas d'enfants pour te noircir aux yeux de ceux qui nous approchaient. En réalité, je ne voulais pas que tu découvres toutes cette sale vie que je menais. Chaque fois que tu ouvrais mon téléphone, je me défendais avec des coups parce que j'avais honte. Iris je suis toujours ton mari et je t'aime toujours comme avant peut-être même plus qu'avant. Si en toi, il subsiste encore une minuscule trace d'affection pour moi stp redonne nous une chance.
Iris était toujours scotchée à son téléphone. Ismaël parlait bien mais ses paroles ne l'atteignaient plus. Il lui avait fait tellement de mal que son coeur s'était définitivement anesthésié. Ismaël resta silencieux attendant debout une réaction de son épouse. Cette dernière décolla son regard du téléphone pour le poser sur celui qui sera bientôt son ex époux.
- Si tu as fini, on peut sortir de cette chambre. Ma décision est prise Ismaël. je ne veux plus de toi à mes côtés ni en tant que mari ni en tant qu'ami. Et la procédure du divorce suivra son cours jusqu'au bout. Dis sèchement la jeune fille.
- Iris, stp fais le pour ma mère. Elle va me tuer si je te perds. Elle serait capable de me renier. Argumenta désespérément Ismaël.
- Tu aurais dû y penser avant.
- Iris. Je sais que tu passes beaucoup de temps avec Robin ton ami avocat. Il a des vues sur toi. Je ne peux pas laisser faire mets moi en compétition avec lui je t'en prie je ne peux pas et je ne veux pas divorcer de toi. Je ne te demande pas de revenir directement à la maison mais...
- Est ce que tu t'entends même parler Ismaël ?
- Je suis désespéré et prêt à tout pour réparer les choses
- Pffffff Je prendrai le temps de réfléchir à tout ceci. Sortons de cette chambre j'étouffe
- Iris une dernière chose.
La jeune fille se tourna et son mari s'empara violemment de ses lèvres. Il avait soif d'elle ça se sentait. Elle se débattit au tout début puis se laissa aller à la douceur de ce b****r. Toutes les barrières qu'elle avait construites pour se protéger venaient de se briser et le flot de sentiments qu'elle éprouvait encore pour son époux se déversa. Quand Ismaël perçut qu'elle se détendait dans ses bras, il relâcha son étreinte et s'éloigna légèrement pour contempler les lèvres grossies d'Iris puis s'en empara encore une seconde fois. Il se sentait revivre. Il avait désormais la certitude qu'avec son épouse tout était encore possible.
Quand ils retrouvèrent leurs parents au salon, les hommes bavardaient entre eux. Les deux belles-mères s'étaient retirées dans la cuisine.
- Hum hum !! Fit Ismaël pour attirer l'attention.
Tout le monde se retourna
- Alors fiston ? As tu pu reconquérir ta femme ou alors tu es prêt à te faire renier. Lança Monsieur Samba.
- Ça été difficile mais je crois parler ici en mon nom et celui de ma femme. Dit Ismaël en se tournant vers Iris. Nous allons réessayer. Mais je dois reprendre la drague au début.
- Tu veux aussi qu'on t'enseigne comment draguer ta femme ? Demanda le père d'Iris.
Tous éclatèrent de rire. La famille d'Ismaël déchargea les présents qu'ils avaient apportés et demandèrent la route. Ismaël se proposa de raccompagner son épouse chez elle. Il était heureux et motivé car il était certain qu'il allait récupérer son épouse et sa vie.