Des mois passaient, une année s'acheva et la situation ne s'arrangeait pas entre nos deux héros, ils passaient une semaine d'accalmie et en faisaient deux sans un regard. Iris devenait de plus en plus renfermée et se maquillait de plus en plus pour couvrir les bleus laissés par des coups qui étaient de plus en plus fréquents. Elle faisait l'effort de paraître toujours souriante et parfaite devant les siens pour que personnes ne soupçonne jamais rien. Ismaël quand à lui vivait littéralement dans la débauche. Il découchait, entretenait des relations avec plusieurs femmes. En plus des trois enfants qu'il avait désormais avec Iris, il avait encore fait trois enfants avec deux mères différentes et pour ne rien arranger la famille de l'homme s'était immiscée dans la vie du couple. Iris était traitée de tous les noms par les soeurs et les nièces de son mari. Elles arrivaient chez elle à l'improviste, se comportaient comme ci tout leur était dû et repartaient après avoir vidé les provisions. Les enfants d'Ismaël passaient de plus en plus de temps chez eux et Iris se refermait de plus en plus. Quand elle avait la possibilité elle fouillait de fond en comble le téléphone de son mari. C'est comme ça qu'elle découvrit qu'il l'insultait parfois avec ses concubines ou encore qu'il avait rencontré la famille de Violène.
Iris avait décidé de ne plus s'occuper de ce que faisait Ismaël. A la maison, elle se contentait de faire à manger, faire le ménage bref toutes les tâches ménagères qui lui incombaient mais pour elle Ismaël ne faisait plus partie de ses plans. Il pouvait vivre comme bon lui semblait et elle, elle allait se concentrer sur elle et sur son travail. Quand Violène venait déposer les enfants, elle passait des heures avec eux et ne repartait que tard dans la nuit. Le couple qu'elle formait avec Ismaël était désormais officiel et elle se réjouissait à cet effet. Un jour alors qu'elle venait déposer les enfants, elle trouva Iris qui faisait le ménage et sans se gêner, elle entra en salissant par la même occasion le salon avec ses chaussures.
- Tu me salis la maison... Commença Iris.
- Ton travail c'est nettoyer alors nettoie. La coupa Violène qui ne s'était pas retournée.
Iris hors d'elle, s'élança furieuse contre Violène qu'elle plaqua au sol et se mit à la frapper correctement. Quand Ismaël arlerté par les cris de détresse de la mère de ses enfants et les injures que proférait Iris, arriva au salon suivi de sa soeur et de ses nièces, l'ouragan Iris avait déjà fait suffisamment des dégâts. Elle était comme une furie, impossible de la séparer de Violène, elle voulait en finir avec elle aujourd'hui et pas un autre jour. Toute la frustration accumulée depuis des années avait enfin trouvé son exutoire. Rien ni personne n'allait l'empêcher de donner une bonne leçon à cette impertinente.
- Que se passe-t-il ici ? Demanda Ismaël qui essayait tant bien que mal d'enlever les mains de son épouse dans les cheveux de la rivale de celle ci.
- Ta femme refuse que les enfants entrent dans la maison quand je lui demande pourquoi, elle s'en prend à moi comme tu vois là. Mentit Violène.
Iris se jeta encore sur la vilaine pour la punir de son mensonge alors Ismaël qui la retenait lui appliqua un soufflet mémorable pour qu'elle reprenne ses esprits car elle semblait possédée. La jeune mariée regarda son époux avec mépris et lui cracha sur le visage avant de se libérer de son emprise. Jamais on ne l'avait vu dans un état pareil, Ismaël lui même ne l'avait jamais vu autant en colère, elle crachait littéralement du feu. N'eût été son intervention, cette folle furieuse qu'il ne reconnaissait pas aurait massacré Violène à mains nues. Il l'avait connue douce et pondérante. Mais qui était la déséquilibrée qu'il avait rencontrée aujourd'hui ? Toujours pas calmée, Iris regarda tout ceux qui étaient présents avec amertume, dégoût et mépris, se dirigea vers sa chambre où elle rangea ses documents dans une valise et mit ses vêtements dans l'autre. Elle prit son bain et mit des vêtements propres se maquilla et mit parfum. Elle prit son sac à main et tira ses valises. Ces gens finalement ne la méritaient pas. Elle avait tout donné, tout supporté, elle était prête à faire des compromis mais là c'était plus fort qu'elle. A présent , elle ne voulait plus rien entendre, ni rien attendre de cette famille. Dès demain, elle entamerait les procédures relatives au divorce. Si ça n'avait pas marché, elle ne comptait pas rester attachée à cet homme qui l'avait bafouée tellement de fois. Elle sortit sous le regard effaré des occupants de la maison. Violène jubilait, elle cachait à peine sa joie. La famille d'Ismaël semblait faussement embarrassée. Ismaël quant à lui était à fois perdu, déçu, en colère et triste. Iris sortit de la maison sans un regard à qui que se soit et appela un taxi. Elle comptait passer une semaine à l'hôtel le temps de trouver un logement.
C'en était fini de ce mariage.
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Un mois entier qu'elle n'était pas chez lui. Un mois qu'il avait vu un autre visage d'elle. Son épouse avait toujours été quelqu'un de doux, de modéré qui se laissait rarement aller aux sentiments négatifs. Elle était attentionnée et aimante, avisée et soumise. Elle savait s'excuser pour apaiser les tensions qu'elle ait tort ou raison. S'il n'aimait pas quelque chose, elle s'abstenait de le faire et s'il aimait quelque chose même si ça lui causait du tort à elle et lui faisait du mal, elle l'acceptait car disait-elle, le sourire de son mari était la plus belle grimace du monde. Elle ne prenait jamais trop de place pour ne pas faire de l'ombre à son mari. Jamais au devant de la scène et toujours derrière son mari. Tout ce qu'elle faisait de bien, elle disait le faire sous couvert son mari et c'est lui qui récoltait les lauriers. Iris s'était donné à lui de manière complète et il l'avait prise pour définitivement acquise. Elle se sentait coupable de ne pas lui avoir donné l'enfant qu'il désirait tellement et pour combler ce vide, elle avait fini par accepter les enfants qu'Ismaël faisait hors mariage et ceux qu'il avait eu de son précédent mariage.
Cela faisait un mois que son rire ne résonnait plus dans la maison, un mois qu'il n'entendait plus sa voix de casserole mimer une chanson qu'elle connaissait mal mais qu'elle s'efforçait de chanter pendant qu'elle cuisinait, un mois qu'elle ne dansait plus devant lui quand il rentrait du travail ou qu'elle ne sautait plus sur son cou quand il lui faisait une surprise. Un mois qu'il avait cru que sa femme pouvait être remplacée. En effet, depuis qu'Iris était partie, la grande soeur d'Ismaël s'était installée dans la maison soit disant pour prendre soin de son frère et par la même occasion éloigner de lui tous ces vautours qui lui tournaient autour et envisageaient venir s'installer chez lui particulièrement Violène. Elle gérait tout de main de maître et avait finit par faire comprendre à Violène qu'elle n'était la bienvenue chez eux. Pour ne pas faire enrager sa soeur, Ismaël et Violène se voyaient hors de la maison. Elle usait de tous ses charmes pour le consoler et bien s'établir dans son cœur. Chaque jour, au sortir du boulot, Ismaël passait dire bonsoir aux enfants, elle en profitait pour jouer de ses atouts afin de le retenir le plus longtemps possible. Il ne disait pas non à ces marques d'attention du coup certains soirs, il restait plus longtemps que prévu. Un soir lors d'une visite, Violène lui proposa de sortir bien que fatigué de sa journée de travail, il accepta pour faire plaisir à la mère de ses enfants. Après tout, elle le mérite.
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- Les filles, je ne suis pas d'humeur svp. Je suis fatiguée en plus je n'ai pas la tête à faire la fête. Suppliait Iris.
- Qui a parlé de faire la fête ? On veut juste que tu sortes un peu. Depuis un mois tu te morfonds dans cet appartement en pensant que c'est comme ça que tu vas oublier ton mari. A nous tu nous manques énormément et tu nous fais du mal en adoptant ce comportement. Ismaël n'était peut-être pas fait pour être ton mari, Pourquoi est ce que tu t'infliges une telle souffrance alors que lui il vit sa meilleure vie avec la mère de ses enfants ? S'enquit Mélanine
- Iris on va juste au restaurant manger un petit truc pour fêter ma nomination c'est rien de grand rassure. C'est juste qu'après avoir traversé tout ce que nous avons traversé, il est de bon ton de célébrer les réussites. Je comprends que tu ne sois pas prête à reprendre une vie normale. Ismaël t'a fait beaucoup de mal mais ce soir stp accompagne moi et partage avec un morceau de pain. Tu sais à quel point j'ai travaillé dur pour arriver à ce niveau. Enchaîna Prude à la suite de Mélanine.
- Et tu la mérites cette récompense ma chère. Accorder moi trente minutes, je vais me préparer. Après le restaurant nous irons aux balafons si vous voulez. Lança Iris.
- Ça marche.
Une heure plus tard, elles étaient assises au restaurant à déguster du homard pour Iris, de la côte d'agneau pour Mélanine et des huîtres pour Prude le tout accompagné de deux bouteilles de vin rouge et blanc. Elles discutaient de tout et de rien. Mélanine allait bientôt se marier et avait chargé ses amies de s'occuper l'organisation de cet événement. Prude quant à elle, cherchait des techniques de torture innovantes pour punir son Boris chéri ne pas lui avoir acheter une perruque de couleur blonde mais d'avoir plutôt pris une de couleur châtain qui n'allait pas avec la couleur de sa voiture. En vidant leur bouteille de vin, elle avait décidé dans quel cabaret elles iraient. Prude paya et les filles se levèrent. Le chauffeur de Prude les attendaient devant la porte du restaurant. Dès qu'elles s'installèrent, la voiture prit la direction du cabaret.
L'ambiance était déjà surchauffée dans la salle, les musiciens étaient excellents, tous ceux qui étaient présents reprenaient en choeur les refrains des chansons. C'était parfait. Iris qui oublia presque son chagrin se rendit sur la piste de danse où elle esquissa avec ses amies quelques pas de danse. D'autres personnes les rejoignirent sur la piste et trois hommes qui observaient le trio de loin se rapprochent d'elles chacun choisit sa cavalière et ils se mirent à danser. Ils enchainaient les musiques tantôt dansantes, tantôt lascives. Les filles s'apprêtaient à retourner à leurs place avec leurs cavaliers quand elles virent devant elles Ismaël le regard noir les poings et la mâchoire serrés. A son bras était accrochée Violène. Ismaël semblait prêt à commettre un crime. Iris l'ignora et suivi de sa petite troupe, elle regagna sa place. Ce couple de voyous n'allait pas gâcher sa soirée. On réaménagea leur table pour permettre aux trois hommes de se joindre à elles. Les présentations avaient été faites et désormais les compagnons d'une soirée savaient que les filles n'étaient pas célibataires et qu'elles voulaient juste s'amuser. Vu que ça ne dérangeait personne, la soirée pouvait continuer.
Ismaël et Violène étaient assis non loin de la table qu'occupait Iris et ses amis. Ismaël ne décolèrait pas. Son épouse était assise à quelques mètres de sa table et l'ignorait complètement. Elle était plus belle que jamais dans sa robe bleu électrique et ses escarpins argentés, elle semblait tout droit sortie de l'Olympe. Elle était si proche mais il ne pouvait pas la toucher, il ne pouvait pas lui parler, tout ce qu'il pouvait faire c'est l'observer au coin et bouillonner à cause de l'idiot qui la collait et avec qui elle flirtait comme s'il n'était pas là. Violène l'agaçait avec ses bavardages inutiles. Elle lui racontait même quoi ? Il ne l'écoutait absolument pas. Quelques minutes plus tard Iris quittait la table suivit de son cavalier qui avait proposé de la déposer. Prude et Mélanine étaient rentrées. La première déposerait la seconde et toutes les trois se feraient signe plus tard pour les nouvelles.
Robin le cavalier d'Iris se préparait à refermer la portière qu'il avait ouverte pour permettre à la jeune fille de s'installer à bord lorsqu'il entendit derrière lui :
- Je peux savoir où vous amener mon épouse ?
Ismaël se tenait devant lui rouge de colère, le visage crispé et les poings fermés.
-...
- Je crois vous avoir posé une question jeune homme. Où amenez vous MON E-P-O-U-S-E ?
- Excusez moi monsieur c'est a moi que vous parlez ? Demanda poliment Robin.
- Bonsoir Ismaël. Dis Iris qui ressortit de la voiture. Je te présente Robin un ami. Robin mon ex mari. Poursuivit elle.
- Bonsoir Madame. Alors comme ça tu n'as pas perdu de temps pour te pour jeter dans les bras d'un autre homme ? Je ne m'attendais pas à ça venant de toi. Pesta Ismaël. Et pour ta gouverne, je ne suis pas ton ex mari je suis ton mari et crois moi ça resta ainsi.
- Pourquoi viens tu nous embêter alors que la mère de tes enfants et future épouse est au bord de l'explosion ? Tu ferais mieux d'aller la rassurer et la consoler. Iris allait se retourner quand Ismaël l'attrapa par le bras. Enlève rapidement ta main sur moi. Dis sèchement la jeune fille.
- Iris... je...
- On s'en va Robin.
Robin déposa Iris chez elle et après avoir pris son numéro, il lui souhaita de passer une bonne nuit et s'en alla. La jeune fille prit son bain et plongea dans son lit. Elle glissait doucement dans les bras de Morphée quand un message fit vibrer son téléphone.
«Salope, tu ne me le reprendras pas. Il est à moi désormais. Tu te remets sur mon chemin, je t'écrase.»
Quelques minutes plus tard une autre vibration synonyme d'un autre message.
«Il faut qu'on se voie stp. On doit parler»
«Les deux ci se méritent» pensa Iris en sombrant doucement dans un doux sommeil.