Tourments

2102 Words
Les jours s'ajoutaient aux jours et faisaient des semaines, les semaines s'ajoutaient aux semaines et faisaient des mois, les mois s'ajoutaient aux mois et faisaient des années, les années s'ajoutaient aux années et faisaient le temps, Iris s'ajoutait à Ismaël et faisaient l'amour. Le couple avait évolué, avait grandi, avait muri et leurs sentiments s'étaient affermis. Iris remerciait le ciel chaque jour pour ce don précieux qu'était Ismaël, ce dernier quant à lui couvait toujours son petit ours de toutes les attentions possibles et envisageaient déjà passer à la dimension supérieure. En effet, entre temps, Ismaël avait fini par obtenir son divorce et Iris avait fini sa formation et avait été affectée dans un établissement de la place grâce aux relations de celui qu'elle appelait désormais “son mari”. Ils passaient de plus en plus de temps ensembles alternant les lieux de couchage tantôt chez la fille tantôt chez le gars. Ses amies quant à elle avaient été affectée dans leurs villages respectifs ceci sur leur demande. Un jour alors qu'ils étaient chez Ismaël à table, celui-ci se mit à regarder intensément sa compagne. - Chérie ??? - Hummm ???? - Je souhaiterais rencontrer ton père et ta mère de manière officielle. - Hein ??????? - Je voudrais demander la liste pour la dot. La jeune fille ne s'attendait pas à cela donc elle arrêta d'abord de manger. - Tu es sérieux ? - Oui bien sûr. Qu'est ce qui te surprend ? Alors on part quand ? - Il faut que je les prévienne et te dirai. - Demande leur comment se passe le toqué-porte on profitera pour faire ça une fois. - Décidément ce soir tu es déchaîné. - A quoi bon attendre ? Ça ne te fatigue pas ces va et vient ? - Je ne comprends pas de quoi tu parles ? - J'aimerais qu'on reste sous le même toi. Ça commence à me déranger ces aller et retour je voudrais qu'on se pose et qu'on fonde une famille ma poupée. - Ismaël... Je.. - Je ne veux pas te brusquer mais j'ai un peu peur de te perdre. - Je ne sais pas quoi dire. - Dis oui et aménageons ensembles. De toutes les façons on vit presque ensembles tu es toujours chez moi. Un jour tu vas trouver que ta bailleresse a déjà mis quelqu'un chez toi tellement elle ne te voit pas. Un loyer inutile même hein. - Ça va alors. J'ai compris on... - On rien du tout coupa Ismaël. Puisque tu es déjà là tu restes là on ira juste porter tes choses le weekend. - Ah vos ordres chef. **** Quelques temps plus tard Iris et Ismaël habitaient désormais sous le même toit et tout se passait bien. Seulement Ismaël qui devenait chaque jour un peu plus silencieux et peut être distant. A plusieurs reprises Iris avait essayé de savoir ce qui n'allait pas mais il lui disait toujours la même chose : « Ça va juste quelques soucis au boulot.» Iris savait que quelque chose n'allait pas mais pour le moment elle allait se contenter des réponses évasives de son mari. Un jour. - Chéri, demain j'irai voir mama. Il y a royale et destinée qui se plaignent déjà car ça fait longtemps on ne s'est pas vues. Mama même bientôt elle va bouder. Dis Iris à son mari - Non ! - Pardon ? Demanda Iris surprise. -J'ai dit non. Répéta sèchement l'homme. Mets toi dans la tête que tu es déjà une femme au foyer. Tu dois t'occuper de ton mari au lieu de cela tu es toujours au téléphone avec ta famille tes soeurs ta mère et tes frères. D'ailleurs j'attends depuis que tu me dises que tu ne te sens pas bien ou que tu as un retard mais rien seulement les affaires de ta famille. J'ai dit non. Tu n'iras pas et c'est mon dernier mot. - Ismaël qu'est ce qui te prend ? - Et la prochaine fois avant de faire tes plans rassure toi que je suis d'accord. Tu m'as coupé l'appétit. Bonne nuit. Qu'elle mouche l'avait piqué ? «Pourquoi était-il si agressif ? Voilà qu'il a laissé son téléphone ici. Quand je vais lui dire que la colère n'est pas bien, il va bouder. Il est tellement susceptible ces jours oulalala» Pensa Iris intérieurement. Elle était encore entrain de se questionner à propos de la réaction exagérée d'Ismaël quand une lumière attira son attention sur le téléphone de ce dernier. «l'echo c'est demain à 09h. Je veux une fille et toi ? Tu me manques.» Iris était persuadée qu'elle avait mal lu. C'est sur elle avait mal lu. Elle n'allait quand même pas se rabaisser à fouiller le téléphone de son mari. Il l'aimait et ne pourrait pas la tromper depuis la dernière fois, il avait promis de changer et Elle l'avait cru. Elle avait confiance en lui. Elle décida de ne pas s'attarder sur cette soirée. Elle s'empressa de rejoindre son mari au lit sûrement que celui allait la bouder. Il faisait toujours la tête quand Iris tardait à le rejoindre dans la chambre, et cela faisait plus d'une heure qu'il était parti. Décidément tout se passait mal ce soir. Iris s'allongea près de son homme et lui déposa un b****r sur les lèvres. Pour toute réponse, Ismaël se retourna et au même moment son téléphone se mit à vibrer avec insistance. Iris savait Ismaël réveillé mais pourquoi ne décrochait il pas. Elle se leva pour répondre, peut-être elle se trompait, peut-être l'homme dormait-il vraiment. Quand elle prit le téléphone elle vit le nom affiché une certaine “Violène" - Allô ????? - ... - Allô ????? Bonsoir ? Allô ??? À ce moment, Ismaël se réveilla et lança un regard sombre à Iris. - Qu'est-ce que tu fais ? - Ton téléphone n'arrêtait pas de vibrer et je n'ai pas voulu te réveiller alors ... - C'est bon là. Coupa sèchement Ismaël. Retourne te coucher. Silencieuse et frustrée, la jeune fille remonta sur le lit et s'endormit difficilement. Plus les jours passaient plus le comportement d'Ismaël devenait vache. Il critiquait tout à la maison, piquait une crise pour un rien, rentrait tard, boudait les repas de la jeune. Iris ne savait plus quoi faire. Qui était cet homme ? où était passé son Ismaël si doux, si attentionné, si patient ? Et à quel moment là situation était-elle devenue ainsi ? Elle avait sûrement fait quelque chose de mal. Elle se culpabilisait et entreprit de tout mettre en oeuvre pour reconquérir son mari. Son téléphone vibra. «Bonjour la mère. C'est comment tu n'as plus de famille ? Depuis la tu nous donnes seulement les faux rendez vous. L'anniversaire de papa c'est Samedi. J'espère que tu as encore mon numéro sinon c'est Royale ton ex-petite soeur.» A peine finit-elle de lire le message qu'elle lança l'appel. - Allô ????? -... - Allô ? Madame répond ne me finis pas le crédit - C'est qui svp ? - Royale je me demande souvent comment quelqu'un avec un si joli prénom et un si joli visage peut être aussi vilaine au niveau de son comportement comme ça. - Moi aussi je t'aime madame la mariée. - C'est comment ma chérie ? - Ça va ooooo ma grande sauf qu'on ne te voit plus beaucoup. Ta mère disait l'autre jour qu'elle aurait mieux fait d'accoucher un téléphone car elle parle plus avec le téléphone qu'elle ne te voit. - Est ce que c'est moi ? Ismaël ne veut pas que je vienne quand je lui en parle même il se met seulement en colère. - Hum ! Dis lui que l'anniversaire de l'homme qui t'a donné la vie c'est samedi et que TA famille a dit que tout le monde doit être là. Donc pour te voir maintenant on doit seulement négocier ? Prends exemple sur mama pardon sinon le mariage là va te dépasser. - Aaaahhhhhh toi alors quand tu commences on ne t'arrête plus. On sera la. - Ton bouledogue peut rester chez lui mais toi tu ne dois pas manquer. - Ok boss. - Bon je te laisse tu passes le bonjour à mon beau que j'aime et que je déteste. - Bisou à vous la-bas. Ça lui faisait toujours du bien de parler avec sa sœur. En effet Iris avait deux petites sœurs. La plus âgée se prénommait Destinée. Elle était douce et discrète. Elle était très mince et grande de taille elle se vantait d'ailleurs d'être la plus grande des trois. Élégante et raffinée, elle faisait penser aux mannequins sénégalais surtout avec sa parfaite peau d'ébène. Il était très rare de l'entendre parler le plus souvent, elle souriait. Lors des rassemblements familiaux, sa tâche préférée était manger. Elle bouffait mais jamais ne prenait un gramme on se demandait où allait toute cette nourriture ingurgitée. Royale était la benjamine de la fratrie juste après Destinée. Elle s'était l'ouragan. Quand elle passait on savait qu'elle était passée. Elle était belle, très belle. Elle se faisait surtout remarquée par personnalité exubérante elle pouvait t'aimer et l'instant d'après t'ignorer ROYALEMENT. En effet Royale était une fille très sociable, elle mettait toujours tout le monde à l'aise. Elle allait vers les autres et avait toujours le mot pour détendre l'atmosphère. Elle était le porte parole de la fratrie. Quand les enfants Zé avaient quelque chose à dire à quelqu'un surtout quelque chose de désagréable, Royale prenait un malin plaisir à le dire. Elle détestait les secrets ce qui faisait d'elle une personne très loquace. Elle était petite de taille, très petite 1.55 par là mais cela n'enlevait rien à sa beauté. Contrairement à sa soeur aînée elle était un peu plus claire et avec ses beaux yeux en amande et ses longs cils, elle avait un regard revolver. Royale était très coquette, manucure toujours parfaite, vêtements toujours à la mode, même si elle n'en avait pas besoin, son make up était toujours soigné, ses coiffes étaient remarquables. Ce mélange d'artifices la rendaient plus matures que son âge et elle aimait ça. **** Iris était revenue du boulot un peu plus tôt, elle s'activa aux tâches ménagères lorsque quelqu'un frappa à la porte. Elle se nettoya les mains en allant ouvrir. C'était une jeune demoiselle presqu'au terme de sa grossesse qui la bouscula et se précipita dans la maison. Elle regarda Iris avec mépris et se dirigea vers la cuisine où elle prit un verre et revint s'installer au salon. - Quand vous aurez finir de faire comme chez vous peut-être me direz vous ce que je peux faire pour vous. Dis calmement Iris. - Toi tu peux faire quoi pour moi ? Tu t'appelles Ismaël ? - ... - C'est ce que je me disais. Je ne suis pas là pour toi donc stp laisse moi attendre Ismaël toi et moi on n'a rien à se dire. - Hey vous êtes chez moi ici et vous interdit de me parler tel que vous le faites sinon je n'aurais aucune considération pour votre état et je vais vous jeter hors de ce domicile comme la malpropre que vous êtes. - Essaye pour voir oui essaye. Tu ne sais pas qui je suis vraiment tu ne sais pas qui je suis et tu vas bientôt le savoir espèce de ventre pourrie. C'en était trop. Cette fille n'allait pas débarquer chez et l'insulter impunément ah ça non. La sauvage en Iris se réveilla. Alors Iris attrappa l'insolente par les cheveux, la gifla et la tira vers l'extérieur. L'autre fille essayait tant bien que mal de se défendre mais Iris ne lâchait rien. Elle avait déjà arraché sa perruque qu'elle avait jeté avec le sac et les chaussures dehors. C'est les cris de son adversaire qui alertèrent les voisins. Iris avait réussi à jeter l'hystérique femme dehors. - Tu ne me connais pas je t'assure. Tu ne sais pas qui est Violène Essame - Alors c'est toi ? Tu as de la chance. C'est cette grossesse qui te sauve. - Essaye d'en porter une on voit madame parfaite. Porte une grossesse ehhhhhhhhh. Les voisins essayaient de calmer la dite Violène tandis que Iris se préparait à fondre sur elle comme un épervier sur un poussin. Elle fut stoppée dans son élan et propulser au sol avec une violence qu'elle même n'aurait jamais soupçonné venant d'un humain. la dernière chose qu'elle vit c'était le sourire ravi de sa rivale. Que s'était il passé ? Pour le moment, elle sombrait mais à son réveil, il allait avoir à faire à elle. Sa Violène et lui allait la sentir passer.
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