Iris s'était réveillée le lendemain avec un affreux mal de tête. Encore étourdie, elle remarqua qu'elle avait été placée dans son lit. Au chevet trônait un délicieux petit déjeuner accessoirisé d'une rose et accompagné d'un pli.
«Il faut qu'on parle princesse. Je t'aime»
Elle froissa le papier avec rage. Donc après l'avoir propulsée au sol comme un vulgaire sac de patates pour protéger cette mégère, Ismaël croyait qu'il allait s'en sortir comme ça. Oh que non ! pas cette fois. Elle était fatiguée de cette mauvaise humeur que son compagnon traînait depuis quelques mois, elle était fatiguée de ces coups de téléphone auxquels on ne répondait pas, elle en avait marre de ces paroles blessantes qu'elle recevait et de ces questions qui restaient sans réponses, de cette Violène et de toutes les autres femmes qu'elle imaginait dans la vie de son amoureux. Une fois Ismaël avait levé le ton sur elle, il était tellement en colère qu'il failli commettre l'irréparable. Ce jour-là il s'était arrêté à temps, mais cette fois il ne l'avait pas loupée. Elle se leva enfin, prit un cachet d'aspirine pour calmer le marteau qui cognait dans sa tête. Elle se rendit aux toilettes pour prendre un bain avant de passer à l'action.
Après son bain, elle se sentait beaucoup mieux. Elle dédaigna du regard le petit déjeuner que lui avait apprêté Ismaël et prit une valise.
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Après plusieurs sonneries, on décrocha le téléphone. C'était Mélanine à l'autre bout du fils.
- Allô ????
- Oui bonjour Iris.
- Bonjour ma chère. C'est comment ? Ça fait un moment qu'on ne t'a plus sentie. Ça va ?
- Je suis la. Seulement trop de travail. Je suis entrain de négocier mon affection au centre. Ce pourquoi nous étions ici est fini. Je crois même Prude aussi, ils ont fini de leur côté.
- Ah super ! Vous me manquez trop. Et il était temps que vous retourniez à la civilisation hein. Ici, il n'y a pas trop de travail tu sais que nous nous sommes nombreux.
- Laisse. Je ne sais ce qu'il en sera de Prude mais moi mon dossier est déposé déjà. Toi c'est comment ?
- Je suis la. Je ne me plains pas je suis entrain d'aller chez les parents l'anniv du pater c'est samedi. Je vais y passer le weekend.
- Ismaël est là ? demanda Mélanine
- Oui il est là. Il va bien merci.
- Je compte monter là-bas la semaine prochaine dès que je suis la je te fais signe.
- Ok quand je raccroche avec toi là je vais appeler Prude pour prendre aussi des nouvelles. A plus tard Mélanine.
- A plus ma chérie.
Iris raccrocha et appela son amie Prude qui lui promis aussi d'être là la semaine prochaine. Elle était contente car ça faisait pas mal de temps que les trois amies ne s'étaient pas retrouvées. Elle souriait déjà à l'idée avec tout ce qu'elles avaient à se dire. Notre héroïne arriva chez ses parents avec sa valise. Sa mère fut un peu surprise mais elle se justifia qu'elle passerait quelques jours avec ses parents avant de retrouver son foyer. Mi-figue, mi-raisin, sa mère acquiesça et se lança dans les éternels pleurs dont elle seule avait le secret. Elle reprochait à sa fille de ne plus passer la voir, elle la trouvait un peu maigrir etc... Bref, elle avait à dire.
- Iiikkkkiiiiiiii la mère tu es en avance. La fête c'est demain hein ton geôlier t'a libérée à ce je vois.
- Salut Royale. Toi aussi tu m'as manqué sorcière.
Royale et sa soeur se lancèrent dans des commentaires interminables en dirigeant la valise vers la chambre. Là-bas, elles retrouvèrent Destinée.
- Salut la go. Lança cette dernière.
- Bonjour ma petite c'est comment ?
- Je suis la je range un peu. Ta valise c'est pour faire combien de jours ?
- Je vais passer quelques temps ici.
- Avec Ismaël il y a un souci ?
Royale se mit en alerte en attendant la réponse de leur aînée. Intérieurement, elle se préparait à démonter son beau-frère.
- Non non rassure toi. Je prends juste des vacances.
Elles continuèrent leurs échanges en riant jusqu'au retour de leur père.
- Joyeux anniversaire par avance papa. Crièrent les filles en coeur.
- Merci ma fortune. Merci les filles.
Monsieur Zé était un très bel homme calme qui était fier de ses enfants et particulièrement de ses filles. Pour lui, ses filles étaient sa richesse et pour elle, il était un super héros. Il avait tout donné pour le bien de sa famille et elle le lui avait bien rendu. Une fois leur père parti, les deux jeunes soeurs se levaient pour préparer le dîner laissant leur aînée dans la chambre.
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Ismaël était rentré plus tôt que d'habitude. Il entendait bien discuter avec Iris mais quand il arriva, la maison était vide. Il trouva au salon les restes de son petit déjeuner du matin et dans la chambre celui de sa femme qui n'avait même pas été entamé. Il la chercha dans toute la maison, l'appela sans succès et se dit qu'elle était peut allée faire une course. Alors, il s'assit et commença à méditer sur les mots qu'il allait devoir employer. Lui même se savait en mauvaise posture mais ce n'était pas de sa faute pensa t il. Iris était une bonne femme mais entre Violène et lui, il y avait toute une histoire en plus avec elle, il avait des enfants ce que Iris ignorait et tardait à lui donner. Mais où était-elle passée ? Ça faisait plus de deux heures qu'il était rentré et aucun signe de la jeune fille. Il prit le téléphone et composa son numéro mais rien le téléphone sonna dans le vide. Il insista et toujours rien. Il décida donc d'envoyer un message
- «Bonsoir princesse stp répond. Dis moi où tu es et je viens pour qu'on parle.»
- «Bonsoir Ismaël. Je suis chez mes parents. J'y passerai quelques jours. Bonne soirée.»
Ismaël tombait des nues, sa femme était partie et il se demandait comment allait-il réussir à rattrapper le coup. Samedi, il irait à l'anniversaire et mettrait en marche le plan qu'il venait de penser dans sa tête. Sur ce, il se coucha en colère et frustré.
Le lendemain, chez les Zé, les préparatifs battaient leur plein. Le service traiteur avait déjà tout installé et les invités commençaient à arriver. Mme Zé surveillait tout, Destinée faisait ce qu'elle savait faire : manger; Royale, elle parlait avec des amis qu'elle avait invités et Iris se faisait taquiner par ses frères qui lui reprochaient de ne plus être trop présente. Elle s'apprêtait à répondre quand elle remarqua un large sourire se dessiner sur les lèvres de Royale qui avait le regard fixé sur le grand portail ouvert. Iris se tourna et là, le choc quand elle vit Ismaël faire son entrée tout aussi majestueux que d'habitude. Ce dernier se dirigea vers le petit groupe que formait Iris et ses frères, il salua les garçons et embrassa la jeune à pleine bouche. Il demanda après ses beaux-parents. le premier qu'il rencontra fut Monsieur Zé à qui il souhaita les voeux les meilleurs pour les années à venir et lui demanda par la même occasion une audience qui lui fit accordée.
- Papa je profite d'être là aujourd'hui pour te dire que je suis prêt pour la dot. Depuis que j'ai pris la liste je me suis déjà suffisamment préparé avec les miens pour la dot d'Iris. Dit il à son beau-père une fois les deux à l'écart.
- Oulala !!!!! Quelle bonne et belle nouvelle mon garçon. Ça me fait une double joie.Dis le père en prenant le beau fils dans ses bras. Mettons cela le mois prochain si ça ne te dérange pas le temps pour nous de nous organiser de notre côté. ça me fait vraiment plaisir. Continua t il.
Les deux hommes se levèrent et rejoignirent les autres. La fête se passait bien. Tout le monde était content. Les gens mangeaient et buvaient. Le DJ était excellent, il savait exactement à quel moment lancer telle ou telle chanson. Il lança une chanson du célèbre Dadju et Royale vint tirer ses deux soeurs pour les amener sur la piste de danse. Pendant qu'elles dansaient, un jeune homme se colla à Iris et l'entoura de ses bras et lui murmura quelque chose qui la fit sourire. Ismaël vit rouge et se précipita vers le couple pour leur enseigner les bonnes manières. Le jeune homme se détacha de la jeune fille et retourna s'asseoir. Sans le savoir, il était passé à deux doigts du scandale. Ismaël arriva au niveau des trois soeurs et tira Iris par le bras pas violemment mais assez fermement pour que cette dernière le suive.
- C'est quoi ton problème ? Questionna Iris en colère.
- Déjà tu me parles sur un autre ton. Commença Ismaël. Je peux savoir le pourquoi de tes agissements ? Et c'est qui ce clown avec qui tu étais tout à l'heure. Tu pars de la maison sans prévenir, je t'appelle tu ne décroches et...
- Ismaël nous deux c'est terminé. Maintenant laisse moi tranquille je ne veux même pas t'écouter. Coupa sec Iris.
- Non seulement tu vas m'écouter mais en plus on rentre ensembles dans une heure. Tu ferais mieux de t'exécuter sinon tu verras. Aussitôt il tourna les talons et partit sans laisser à la jeune fille le temps de répondre.
Mais pour il se prenait ?
Une heure plus tard c'est une Iris motivée par ses parents qui ignoraient tout de la situation qui monta dans la voiture avec Ismaël. Ce dernier avait inventé une histoire pour justifier le départ précipité de la jeune fille qui à son arrivée prévoyait passer plus de jour en famille elle ne voulait pas faire de scandale devant ses parents alors elle décida de suivre son mari.
Ils roulèrent en silence jusqu'à chez eux. Arrivés, Iris descendit précipitamment de la voiture et claqua fortement la portière. Elle entra dans la maison et s'enferma dans la chambre. Puisque Ismaël l'avait forcée à rentrer, il allait chercher où dormir. Une fois devant la porte fermée de la chambre, Ismaël soupira mais se mit quand même a parler.
- Ma chérie stp ouvre la porte. On ne peut pas résoudre cette situation comme ça. Je voudrais t'expliquer pour Violène...
- Tsuiiiiiiiip. Maugréa Iris de l'autre côté de la porte.
- Je sais que tu es en colère, mais ce n'est pas ce que tu crois. Entre Violène et moi il n'y a plus rien. J'ai mis un terme à notre relation depuis mais elle m'a piégé avec la grossesse que tu as vue là. C'est parce que je lui ai réitéré mes sentiments pour toi qu'elle est venue faire le scandale que tu as vu l'autre jour. Si je t'ai fait du mal c'est parce que je voulais pas que tu la tues vu son état. Chérie stp. Violène n'est absolument rien pour moi. Je sais que je n'ai pas été le meilleur compagnon ces derniers temps mais cette histoire de grossesse me stressait je ne savais pas comment te l'annoncer.
Iris avait envie d'ouvrir la porte et de cracher sur son homme tellement ce dernier la dégoûtait. Il n'avait plus rien du Ismaël qu'elle avait connu au début. Celui qui était là était méprisant, v*****t, égoïste, désagréable, manipulateur et menteur. Elle souhaitait mettre un terme à cette relation qui lui pesait déjà mais elle était partagée entre les forts sentiments qu'elle éprouvait pour l'homme. Elle l'aimait peut-être autant qu'elle le haïssait.
- Chérie la dot c'est dans un mois j'en ai discuté avec ton père aujourd'hui stp ne laissons pas cette turbulence détruire nos projets. On pourra signer l'acte de mariage si tu veux mais chérie stp ouvre pour qu'on parle je suis prêt à te faire plaisir chérie mais je ne vais pas supporter cette tension entre nous princesse.
«quel connard. Pensa t elle. Comme ça l'épouser serait lui faire une faveur. Cet homme débloquait de nouveaux niveaux de stupidité chaque jour.»
Iris éteignit les lumières et s'endormit. Elle ne voulait plus entendre la voix de cet homme. Demain serait peut-être un jour meilleur.