Promesses brisées et tensions exacerbées

1307 Words
De retour chez elle, Éléa s’assied sur son canapé, tenant l’enveloppe contenant l’échographie. Le poids de la nouvelle est encore frais dans son esprit, mais une décision commence à prendre forme. Elle attrape son téléphone et compose le numéro de son médecin. « Docteur, c’est Éléa. Je voulais vous informer… Je vais garder mon bébé. » Sa voix est calme, mais son cœur bat à tout rompre. À l’autre bout du fil, le médecin sourit, rassuré par sa décision. « C’est une belle décision, Éléa. Vous êtes courageuse. Nous allons faire en sorte que votre grossesse se passe dans les meilleures conditions. Avez-vous eu des soucis particuliers récemment ? Nausées ? Fatigue excessive ? » Éléa hoche la tête, bien qu’elle sache que le médecin ne peut pas la voir. « Oui, surtout les nausées… et la fatigue est accablante. » Le médecin lui propose : « Passez au cabinet demain. Je vais vous prescrire des vitamines prénatales et un traitement adapté pour soulager vos symptômes. Je vous donnerai également quelques contacts d’associations et de sages-femmes qui pourront vous accompagner durant votre grossesse. » Éléa accepte, remerciant le médecin pour son soutien. Après avoir raccroché, elle reste immobile un moment, la main posée sur son ventre. Elle murmure doucement : « Je ne sais pas comment je vais faire… Mais je sais que je vais t’aimer, toi, plus que tout. » Des larmes coulent sur ses joues, mêlant peur, excitation et amour. Elle sait que ce ne sera pas facile, mais elle est prête à affronter les défis qui l’attendent. Le lendemain, Éléa se rend au cabinet médical. Le médecin lui prescrit un traitement adapté pour calmer ses nausées et sa fatigue, ainsi que des vitamines essentielles pour sa grossesse. En discutant, il lui tend une liste de contacts. « Voici des associations et des sages-femmes spécialisées pour les futures mères. Elles pourront vous apporter un accompagnement personnalisé. Être une mère célibataire n’est pas une tâche facile, mais vous n’êtes pas seule. » Éléa le remercie chaleureusement. Ce geste simple la réconforte. Elle repart avec un sentiment de soulagement, comme si un poids venait d’être levé. Quelques jours plus tard, Éléa contacte l’une des sages-femmes recommandées par le médecin. Une jeune femme chaleureuse, prénommée Marie, vient chez elle pour un premier rendez-vous. Clara l’ausculte avec soin et lui donne des conseils pratiques : « Évitez les aliments crus, comme le poisson ou la viande, ainsi que les fromages non pasteurisés. Buvez beaucoup d’eau, reposez-vous dès que vous en ressentez le besoin et ne forcez pas trop au travail. » Elle ajoute, souriante : « Et surtout, n’oubliez pas que vous avez le droit d’être heureuse. Cette petite vie en vous est une bénédiction. » Les paroles de Clara apaisent Éléa. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sent prête à affronter cette aventure. Après quelques jours de repos et un début de traitement, Éléa se sent mieux. Ses nausées diminuent, et elle retrouve un peu d’énergie. Elle décide de sortir pour prendre l’air. Éléa déambulait dans les rues de Paris, tentant de se changer les idées après les émotions des derniers jours. Mais alors qu’elle savourait la tranquillité de sa promenade, une voix familière l’interpella. - *« Éléa ? »* Elle se retourna brusquement, et son cœur manqua un battement. Alexandre se tenait devant elle, son visage marqué par une étrange combinaison de surprise et de détermination. - *« Alexandre… »* murmura-t-elle, hésitant entre la colère et le désarroi. Il s’approcha, son regard fixé sur elle, comme s’il cherchait à percer ses pensées. - *« Est-ce que ça va ? »* demanda-t-il, sa voix empreinte d’une douceur inhabituelle. Éléa fronça légèrement les sourcils, agacée par la question. - *« Je vais bien. Pourquoi cette question ? »* Mais Alexandre n’était pas convaincu. Il détourna les yeux un instant, rassemblant son courage avant de lâcher : - *« Je t’ai vue l’autre jour à la clinique. Qu’est-ce que tu faisais là ? Est-ce que tu es malade ? Ou… »* Il hésita avant d’ajouter, le ton plus grave : *« Est-ce que tu es enceinte ? »* Les mots tombèrent comme une pierre dans le silence qui s’installa entre eux. Éléa sentit une vague de colère monter en elle. Elle se redressa, son regard brûlant de défi. - *« Et si c’était le cas ? En quoi ça te regarde ? »* Avant qu’il ne puisse répondre, une autre voix retentit, stridente et chargée de mépris. - *« Qu’est-ce que tu fais encore à parler avec elle ? »* Sophie s’approchait à grands pas, son visage déformé par la colère. Elle s’arrêta à côté d’Alexandre, croisant les bras comme pour signifier son territoire. - *« Alors, Éléa, tu n’as pas honte de continuer à tourner autour de mon mari ? »* lança Sophie, un sourire acide sur les lèvres. Éléa croisa les bras à son tour, se tenant droite face à l’attaque. - *« Ton mari ? C’est drôle, Sophie, parce que ton mari m’a abordée. Je n’ai rien demandé. »* Alexandre blêmit. Bien qu’Éléa ait dit la vérité, il savait que ces mots allaient envenimer la situation. Sophie explosa immédiatement. - *« Quoi ?! Alexandre, c’est vrai ? Tu l’as abordée ? »* Alexandre tenta de calmer les choses : - *« Sophie, écoute, ce n’est pas ce que tu crois. »* Mais Sophie n’était pas prête à entendre des explications. - *« Alors, quoi ? Tu cherches encore une excuse pour te rapprocher d’elle ? Tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu ? »* Éléa, exaspérée par cette mascarade, haussa la voix : - *« Sophie, tu devrais peut-être poser tes questions à ton mari au lieu de crier sur moi. Je n’ai rien à te prouver. »* Alexandre, pris entre les deux femmes, perdit son calme. - *« Éléa, arrête. Ce n’est pas le moment. »* Mais Éléa n’avait pas fini. Elle le fixa avec une intensité glaciale. - *« Pas le moment ? Je crois que le moment est parfait pour te rappeler que tu fais pitié, Alexandre. Tu es obligé de mentir pour calmer ta femme, de jouer un rôle, alors que tu n’es même pas capable d’assumer tes propres choix. »* Ces mots frappèrent Alexandre comme un coup de fouet. La colère le submergea. - *« Éléa, ça suffit ! Tu n’as rien à faire ici. Pars. »* - *« Avec plaisir. »* rétorqua Éléa, les yeux brillants de larmes qu’elle refusait de laisser couler. Elle ajouta, sa voix chargée de dégoût : - *« Profite de ta vie, Alexandre. Tu as fait ton choix. Ne viens plus jamais me chercher. »* Elle tourna les talons et s’éloigna rapidement, son cœur battant à tout rompre. De retour chez elle, Éléa s’écroula sur son canapé. Les mots d’Alexandre tournaient en boucle dans sa tête : *« Pars. »* Elle posa une main tremblante sur son ventre, cherchant à calmer les émotions tumultueuses qui l’envahissaient. Elle murmura pour elle-même : - *« Plus jamais. Plus jamais je ne laisserai cet homme avoir un quelconque pouvoir sur moi. »* Une larme solitaire glissa sur sa joue, mais cette fois, elle n’était pas seulement empreinte de douleur. Elle portait aussi une promesse silencieuse, celle de se reconstruire pour elle-même et pour l’enfant qu’elle portait. Pendant ce temps, Alexandre ne pouvait chasser l’image d’Éléa de son esprit. Ses paroles, acerbes mais justes, résonnaient en lui : *« Tu fais pitié, Alexandre. »* Sophie, assise à côté de lui dans la voiture, continuait de fulminer, mais il n’écoutait plus. Ses pensées étaient ailleurs, fixées sur ce qu’il avait vu dans les yeux d’Éléa : une douleur qu’il avait contribué à créer. Il se demanda, pour la première fois avec une intensité presque insupportable, si les choix qu’il avait faits étaient vraiment les bons.
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