La jeune fille était à droite, sa gouvernante à gauche. Mademoiselle Blanche de Guérigny pouvait avoir vingt ans. Elle avait une adorable chevelure d’un blond fauve, de grands yeux d’un bleu sombre, un large front blanc comme l’ivoire et des lèvres roses faites tout exprès pour le plus gracieux et le plus mutin des sourires. Blanche était de taille moyenne ; elle avait des pieds et des mains d’enfant. Élevée à l’anglaise, mademoiselle de Guérigny montait à cheval, faisait des armes, tirait au pistolet, suivait une chasse au galop. Fille unique, elle, avait perdu son père de bonne heure et n’avait au monde que sa mère, qui l’idolâtrait. La gouvernante de mademoiselle de Guérigny était une femme encore jeune, encore belle, d’une distinction achevée et d’une naissance irréprochable. El