Neuvième dialogueMONSIEUR LE COMTE DE ***, CHONCHETTE. Nous sommes introduits chez cette demoiselle de l’Opéra, dont il vient d’être parlé. Il y a un mois que le comte ne l’a vue ; la scène est très bien faite. Ce sont d’abord des reproches, des menaces, et puis de l’attendrissement. CHONCHETTE. – Nous passions d’heureux moments, avouez ! LE COMTE. – Il est vrai. CHONCHETTE. – Vous voilà, à cette heure, avec une femme ; en êtes-vous mieux ? LE COMTE. – Ma foi, non ! Le comte lui promet de lui continuer sa pension, et pour faire la paix il lui passe un diamant au doigt. En outre, il lui donne cinquante louis pour achever de payer un meuble en vraie perse. Ce n’est pas tout. CHONCHETTE. – Attendez donc ! vous êtes si pressé de me quitter ! Tenez, remplissez au moins ma tabatière avant