XXXIII Le fantôme marchait lentement, mais il marchait… Et à mesure qu’il avançait, Raoul frissonnait plus fort… Ce fantôme, enveloppé, suivant la tradition à laquelle tous les fantômes sont fidèles, dans un linceul blanc, avait cette démarche lente et solennelle des morts à qui Dieu permet de revenir sur la terre. Raoul le regarda et tomba à genoux, les mains jointes. C’était une femme. Ses longs cheveux blonds dénoués flottaient autour de son visage plus blanc que son linceul, plus pâle qu’une aube de juin. Raoul épouvanté reconnut la duchesse Anne de Lorraine. La trépassée vint à lui. Et, comme il se courbait frémissant et semblait demander grâce par son attitude, elle lui dit d’une voix qui n’avait plus rien d’humain ni de terrestre : – Lève-toi ! Et le page, comme s’il eût
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