CHAPITRE HUITIÈME Le bonhomme de pain d’épiceAssurément, si Ésope eût vécu de nos jours, il eût appliqué aux chemins de fer ce qu’il disait de la langue : que c’était ce qu’il y avait de meilleur et de pire au monde. En effet, ces chemins ont effacé les distances. Comme le tapis merveilleux des Mille et une Nuits, sur lequel il suffisait de s’asseoir et de fermer les yeux pour se transporter où l’on voulait, ils vous emmènent d’un lieu à un autre avec une rapidité magique. Mais un poète l’a dit : En chemin de fer, on ne voyage pas, on arrive, et si l’arrivée a son prix, le voyage a bien aussi le sien. N’était-ce point une douce chose, en effet, que la diligence, avec ses mille incidents imprévus, avec ses mille charmants ennuis ? Les places dont on n’était jamais assuré, les voisins et