– Je sais, dit Ramorny, que ce conte peut cacher la vérité pour quelques jours ; mais ensuite que deviendrai-je ? – Cela peut être caché jusqu’à ce que Votre Seigneurie se retire de la cour. Alors quand de nouveaux évènements auront fait perdre le souvenir du dernier tumulte, on pourra dire que votre blessure vient de l’éclat d’une lance ou du trait d’une arbalète. Votre esclave trouvera des moyens convenables pour le faire croire, et assurera que c’est la vérité. – Cette pensée me rend fou, dit Ramorny avec un nouveau gémissement causé autant par ses peines morales que par ses souffrances : cependant je ne vois pas de meilleur remède. – Il n’y en a point d’autre, répondit le médecin pour qui les tourments du chevalier étaient un spectacle délicieux ; maintenant on sait que vous êtes re