VIII Les jours qui suivirent passèrent comme un songe pour Lia. Lorsqu’on n’avait pas projeté quelqu’une de ces excursions qui exigent un départ matinal, elle passait les premières heures de la journée avec Valérie Leslay, pour-qui elle éprouvait une sympathie croissante. Tantôt elles erraient ensemble dans les allées à demi solitaires, tantôt elles montaient boire une tasse de lait à Bellevue, s’arrêtant dans les lacets de la montagne pour admirer la belle et tranquille vallée qui s’étendait au-dessous d’elles, ou pour cueillir des fleurs délicates, de fines fougères, ou des pommes de pin lilliputiennes. Tantôt elles restaient dans le salon de Lia, et faisaient de la musique. Le talent de Valérie était brillant, mais surtout expressif. Lia l’admirait avec enthousiasme, et à son tour el